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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Dim 01 Mar 2015, 15:48
Maniac, un film d'horreur gore et pourtant très esthétique ! J'ai adoré, je suis tombé dessus par hasard, et depuis je m'intéresse à cette catégorie de film. J'ai bien aimé aussi que la plupart des scènes soient filmées à la place des yeux du tueur en série. On rentre complètement dans son univers, j'avais presque l'impression personnellement d'être devenue lui. D'ailleurs, j'aime aussi suivre les jolies femmes mais pour une autre raison que lui. Il y a aussi un aspect psychologique au film, qui est expliqué.
Sinon, vraiment j'ai aimé l'esthétisme des scènes même celles de meurtres, et pourtant en temps normal je ne supporte pas tout ce qui est gore avec du sang ! Je ne sais même pas si je pourrais soigner un enfant qui s'est fait une vilaine blessure.
Deux extraits :
dorloth Aucun rang assigné
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Dim 01 Mar 2015, 16:55
Citation :
D'ailleurs, j'aime aussi suivre les jolies femmes
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"On peut toujours apprendre ce qu'on ne sait pas, non ce qu'on croit savoir."
"Un sot est arrogant, un savant est timide."
Luna Pionnier
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Dim 01 Mar 2015, 17:17
dorloth a écrit:
Citation :
D'ailleurs, j'aime aussi suivre les jolies femmes
C'est seulement pour le plaisir des yeux
Lauterwasser Aucun rang assigné
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Dim 01 Mar 2015, 22:11
j'ai vu "réalité" de quentin dupieux.
on dirais du Lynch cherchant à etre drole et décontract.
c'est plutot fameux, il y a plein de choses qui font mouche mais il me semble qu'il manque un truc et je ne sais pas si ce qu'il manque est dans ce film ou est en moi.
le final m'a été frustrant et il me semble que cela peut jouer négativement sur la perception globale du film.
une bonne dose d'amour pour l'absurde est nécéssaire pour l’absorption de cette chose.
fameux mais très peu consensuel.
_______________________________________
Les oiseaux n'ayant connu que la cage pensent que voler est une maladie. Alejandro Jodorowski
Le monde appelle fous ceux qui ne sont pas fous de la folie commune (auteur inconnu)
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Julliah Aucun rang assigné
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Mer 04 Mar 2015, 01:05
.
Dernière édition par Julliah le Ven 22 Avr 2022, 01:21, édité 1 fois
Apocalypse Déléguée aux smileys
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Dim 08 Mar 2015, 17:19
Souvenirs de Marnie
Un joli film pour commencer 2015, qui raconte la rencontre d'Anna, une jeune fille solitaire avec Marnie, vive et extravertie (le film me rappelle un peu la relation INFP-ENFJ). Cependant, c'est étrange : alors que de jour, la maison de Marnie est vide, elle elle semble s'animer quand vient la nuit... Le film se suit bien, l'atmosphère très intime, et l'histoire sont touchantes. C'est un film assez modeste dans son ambition (qui reste quand même un Ghibli) mais qui nous prend par son atmosphère mélancolique.
Sueurs froides
Finalement vu. J'ai moins apprécié qu'Obsession ( ), je le trouve moins intense, mais ça reste un très bon film, qui mérite plutôt sa réputation de grand film. je dois avouer cependant que tout le côté policier, manipulateur (bon, thriller en fait) me paraît toujours un peu froid bien que pas inintéressant, mais c'est exécuté de façon virtuose. (malgré une fin assez WTF) J'ai particulièrement adoré la séquence d'introduction.
Troll 2
Un nanar assez connu (parfois réputé comme l'un des pires films existants), qui effectivement est particulièrement mauvais, dès les premières secondes avec une introduction déjà bancale. Malgré le titre ce film n'a rien à voir avec Troll, que j'avais regardé il y a quelques mois, d'ailleurs il n'y a pas de trolls dedans. Le mec a juste récupéré le nom de la franchise pour faire son truc. Les acteurs sont particulièrement mauvais, avec parfois des scènes de cabotinage assez impressionnantes. L'histoire est basique mais très mal menée, avec des ficelles énormes, ridicules, et certaines scènes sont d'un wtf mémorable. L'idéologie qui sous-tend le film, selon son créateur, donne le ton : cette histoire de gobelins qui transforment les gens en salade pour les manger est supposée être un manifeste contre le végétarianisme. Pour ce nanar, j'ai trouvé que le côté drôle l'emportait sur le côté pénible (je ne suis pas toujours fan).
Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Un film que je voulais voir depuis un moment, ayant entendu parler de la prestation de Bette Davis en vieille mégère méchante et aigrie, ancienne enfant star, s'en prenant à sa sœur ayant elle connu le succès à l'âge adulte avant de devenir infirme. Ce huis clos, très psychologique, était aussi fascinant que je l'espérais. Baby Jane est totalement dérangée, malsaine, avec quelque chose de touchant. Blanche, la victime, tend à renvoyer une image inversée : on éprouve une certaine empathie pour elle à cause du traitement dont elle est victime, mais elle est un personnage malgré tout plus fade. Petite anecdote : les deux actrices principales se haïssaient autant dans la vraie vie qu'à l'écran.
Repulsion
Film de Roman Polanski, mettant en scène une Catherine Deneuve terrifiée par les hommes et qui sombre peu à peu dans la folie. Le film met un peu de temps à démarrer, mais le portrait du personnage prend peu à peu forme. Le film m'a paru très formel, très froid, presque comme si l'histoire était un prétexte à élaborer une mise en scène. Il était intéressant cependant. Le personnage de Catherine Deneuve, assez opaque, a eu tendance à me faire de la peine.
Birdman
J'ai été agréablement surprise. D'Inaritu, je n'avais vu que Biutiful, que j'avais trouvé moyen, et la plupart des avis que j'ai pu lire sur Birdman sont négatifs, parlant d'un film creux. Je l'ai trouvé beaucoup moins creux que prévu. Ce film met en scène la névrose du milieu artistique, l'égocentrisme qui y règne, sans complaisance. Les mouvements de caméras, en long plan-séquence courant le long des couloirs de Broadway, renforcent cette impression de naviguer dans la psyché des personnages. A côté de ça, bien sûr, il y a la question de la gloire, de l'authenticité... Mais elle semble tellement noyé par tout ça, elle en est même une partie intrinsèque. Je redoutais le film neuneu du type "ÉKOUTE TAI REV LAI KRITIKEUR SAI DAI KONARE MWA JE SUY UN VRÉ ARTISSE JE VAULE" ; il y a de ça, mais le ton adopté est malgré tout bien plus lucide, finalement peu complaisant. Belle performance de Michael Keaton.
Les Temps modernes
Monument du cinéma. C'était bien, certains passages m'ont plu. Mais j'ai pas aimé plus que ça (sacrilège !), c'est le premier film de Chaplin que je vois, mais j'ai déjà l'impression que ce n'est pas trop mon trip. Ça m'a plus mise à l'aise que fait rire (mais c'est pas nécessairement un mal, au final). Il y a bien un portrait social de l'époque qui est brossé, mais ça a quand même quelque chose de lourd, d'assez appuyé. Une vraie poésie dans certaines séquences, par contre.
Tetsuo : The Iron Man
Ce film m'intriguait depuis longtemps, avec ce concept, ces visages expressifs, les quelques extraits hallucinés que j'avais vus. Le propos, la forme aussi me paraissaient particulièrement intéressants. Au final j'ai été déçue. Je ne l'avais pas perçu auparavant (alors que était déjà explicite pour beaucoup), mais il y avait dans ce film un côté WTF très prononcé qui m'a un peu gênée passé un certain stade. C'était intense, fascinant, et intéressant sur le fond aussi (après Les Temps Modernes, une autre critique de l'industrialisation), mais certains moments m'ont fait décrocher. J'suis pas assez open minded. C'était quand même à voir.
Frank
Petit film de 2015, celui-là aussi m'intriguait (moins), à cause de ce personnage bizarre avec sa grosse tête, sur l'affiche : Frank lui-même, donc. Là aussi, on dépeint un peu le milieu artistique sans trop de complaisance, de façon moins axée sur l'égocentrisme que sur la névrose elle-même. J'ai bien aimé. Le personnage principal (un roux accro aux réseaux sociaux) m'agaçait fortement, mais au final le film s'avère peu complaisant à son égard. On arrive ici à percevoir la condition de l'artiste à travers ce qu'elle a de sublime et de pathétique à la fois. Aussi, la question du succès : un vrai artiste peut-il avoir du succès ? Et n'a-t-on pas tendance à trop associer le fait d'être artiste et celui d'être névrosé ?
Médée
Le premier film de Pasolini que je regarde. Passé le début un peu déroutant, l'histoire commence. J'ai trouvé l'ambiance de ce métrage très déroutante : exotique, violente, très intense, très travaillé esthétiquement aussi. Celle d'une société primitive (violet sur la spirale), qui donne l'impression de remonter aux racines de l'humanité. Le personnage de Médée (très 4 Sx), incarnée par Maria Callas, est à la fois monstrueux et touchant, très humain.
Sephir² Aucun rang assigné
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Dim 08 Mar 2015, 20:03
Kaze no Tani no Naushika (Nausicaä de la Vallée du Vent)
Je ne l'avais jamais vu. Mais mon attirance pour le vent ne cessant de croitre a fini par me faire enfin voir cette oeuvre de Miyazaki. Et je l'ai adoré. Entièrement adoré. Je suis un grand fan de Mononoke-hime (Princesse Mononoke), et quand on me parlait de Miyazaki, je ne pouvais que le citer comme étant mon favoris. Mais Kaze no Tani no Naushika se place désormais au même niveau. Le thème est candide, le thème parle de l'impact de l'Homme et de la guerre sur notre bonne planète et... j'apprécie ce thème. J'apprécie la façon dont il est mis en place. J'apprécie la légèreté de la chose et j'apprécie simplement la manière dont Miyazaki et son équipe a oeuvré pour nous transmettre ces simples idées à l'impact important. La musique est signée Joe Hisaishi et colle évidemment parfaitement à l'oeuvre. Bref, je le recommande.
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Luna Pionnier
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Sam 28 Mar 2015, 20:34
Je viens de voir Cendrillon, j'ai beaucoup aimé. Je dirais que les deux personnages principaux du film sont Cendrillon (INFP) et sa Belle-mère (ENTJ). Au final d'ailleurs, on'a plus l'impression d'assister à un conflit entre une fille et sa belle mère, même si le prince reste quand même présent. J'aime beaucoup le passage dans la bande annonce, où Cendrillon dit à la bonne fée, qu'elle ne croit pas aux fées, et que celle ci se métamorphose devant elle.
La bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=tlhOeK_fhJs
La Mâratre de Cendrillon : https://www.youtube.com/watch?v=PKLY53GnkkY
Sinon, je vous fait partagé un film que j'ai découvert aujourd'hui mais pas encore vu. "Suite française", la bande annonce m'a beaucoup étonné, elle me rappelle "Le silence de la mer" de Vercors, un livre que j'avais étudié en seconde et que j'avais beaucoup aimé. J'avais fait des recherches pour trouver d'autres livres avec le même thème, entre un officier nazi et une française ou une juive, mais je n'avais rien trouvé. Bein apparemment je suis passée à côté de Suite Française. Je n'ai pas encore vu le film, mais il a l'air bien ça plaira sûrement à ceux qui aiment les histoires d'amours impossibles
La bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=JFqTiDfq-XE
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Sylphira Mère de Cthulhu
Type : ENT Age : 38 Lieu : Ma grotte Emploi : Barbouilleuse et débarbouilleuse Inscription : 21/03/2015 Messages : 1802
(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Sam 28 Mar 2015, 20:45
Heuuu les histoires d'amour... Très peu pour moi >_< J'aime bien le purement merveilleux ou alors quand y'a de la baston... Même si je préfère largement un film historique. Cendrillon ne m'intéresse pas du tout. C'est la grande mode de sortir des films pseudo fantasy ou pseudo SF pour une question esthétique, pour faire du grand spectacle. J'attendrai qu'il sorte en DVD pour me faire une idée, mais j'ai pas envie de payer 10€ pour ça.
Je voudrais parler du film Snatch! Ce n'est pas le dernier film que j'aie vu, mais je voulais vous faire partager. C'est juste terrible. Répliques cinglantes, personnages hauts en couleurs et chassés-croisés rocambolesques. Du grand art. Puis Brad Pitt en gitan boxeur déchaîné, ça paie. Sorti en 2000 et réalisé par Guy Richi, voici le synopsis d'Allo Ciné :
Citation :
Franky vient de voler un énorme diamant qu'il doit livrer à Avi, un mafieux new-yorkais. En chemin, il fait escale à Londres où il se laisse convaincre par Boris de parier sur un combat de boxe clandestin. Il ignore, bien sûr, qu'il s'agit d'un coup monté avec Vinny et Sol, afin de le délester de son magnifique caillou. Turkish et Tommy, eux, ont un problème avec leur boxeur, un gitan complètement fêlé qui refuse de se coucher au quatrième round comme prévu. C'est au tour d'Avi de débarquer, bien décidé à récupérer son bien, avec l'aide de Tony, une légende de la gâchette.
Et la bande annonce pour vous faire rêver :
_______________________________________ Never look back. Learn, and remember the last lessons.
Zogarok a écrit:
Où la féminité sur l'état civil et l'humour de garagiste alcoolique avec du poil dans le dos se confondent en une seule personne.
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Sam 28 Mar 2015, 23:32
J'ai bien aimé Snatch ! Brad Pitt interprète super bien son rôle.
Sinon je suis venue vous conseiller aussi The Lovely Bones, c'est un film que je ne pense pas très connu et dont j'oublie souvent le titre.
J'ai beaucoup aimé, il m'a marqué à part le titre , c'est l'histoire d'une jeune fille, Susie violée et assassinée par un pédophile. La famille de la victime ne va pas attendre que la police finisse son enquête, elle va enquêter de son côté, et Susie sera partiellement présente ("entre la terre et le ciel") tout le long de cette enquête, jusqu'à ce que son meurtre soit résolu, et que justice soit faite.
La bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=pahMSy2PByM
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Lauterwasser Aucun rang assigné
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Dim 29 Mar 2015, 21:36
j'ai bien aimé mais je comprends que certains puissent le trouver long et incohérent.
faux pas trop essayer de comprendre dans les détails, c'est assez freestyle, et beaucoup de scènes se voulant sérieuses ne le sont pas (et inversement).
faut le vivre tranquillement, avec coolitude. mettez sur off le besoin de tout comprendre, c'est aussi un plaisir de se perdre, de lacher prise
il n'y a pas de fumoir dans le cinéma alors prenez vos dispositions avant.
à titre de comparaison j'ai détesté las vegas parano, qui se semble vain, capricieux, manquant d'humanité, qui mise l'excès sur la surface, un peu comme un adolescent pleins au as en plein virage maniaque qui se croit cool en pratiquant l'égoisme désordonné et intempéré.
inhérent vice est beaucoup plus second degré et désinvolte, se rapprochant par moment d'un big lebobsky, mais sans la médiocrité.
typage du film : le personnage principal est INFP 9 et l'autre enquêteur avec qui ils sont en rapport de "rivalité" est ESTJ 8/3/1, la rencontre et son contraste est très drole
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Les oiseaux n'ayant connu que la cage pensent que voler est une maladie. Alejandro Jodorowski
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Alextérieur Aucun rang assigné
Type : INTP 5w4 sp/sx Age : 24 Lieu : Canada Emploi : Encore à l'école ! Inscription : 29/12/2014 Messages : 88
(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Dim 29 Mar 2015, 22:25
Récemment sur un vol Londres-Montréal j'ai écouté Le Jeu de l'Imitation ( il a été nommé aux Oscars tout récemment ) avec Benedict Cumberbatch en tant que personnage principal incarnant Alan Turing, personnage très très INTP dans le film, malgré le fait que Turing était INTJ en réalité.
Généralement j'écoute 10 minutes d'un film ou je l'écoute en entier, j'ai de la difficulté à focaliser toute mon attention sur quelque chose si ça ne m'intéresse pas et il a réussi à capter mon attention.
Le rythme est soutenu, les dialogues intéressants et avec des scènes délicieuses, notamment celle où une femme quelconque parle de ses échanges avec un correspondant allemand qui met toujours les trois mêmes mots de manière aléatoire dans les messages qu'il lui envoie, et Turing trouve alors le chaînon manquant pour briser Enigma.
Également la scène de l'entrevue d'emploi que Turing passe, avec un humour xNTx absolument irrésistible.
J'ai beaucoup apprécié le film.
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Dim 29 Mar 2015, 23:33
Alextérieur a écrit:
Récemment sur un vol Londres-Montréal j'ai écouté Le Jeu de l'Imitation ( il a été nommé aux Oscars tout récemment ) avec Benedict Cumberbatch en tant que personnage principal incarnant Alan Turing, personnage très très INTP dans le film, malgré le fait que Turing était INTJ en réalité.
Je l'avais trouvé très INTJ "Sheldonesque" dans le film.
Apocalypse Déléguée aux smileys
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Mar 07 Avr 2015, 03:28
Voilà mes derniers
The Voices
Vu au ciné. L'histoire d'un schizophrène qui croit parler à son chien, à l'âme pure, et à son chat, qui lui l'incite à libérer ses pulsions meurtrières. Un mélange horreur/comique qui fonctionne bien, avec une alternance entre un univers tout de sucre, fantasmé par Jerry, le protagoniste, et une facette plus sombre, glauque même, qui retranscrit sa réalité telle qu'elle est vraiment. La psychologie du protagoniste est approfondie, paradoxale et donne tout son sens à ses actes. Le tout se révèle à la fois jouissif, drôle, sordide, parfois effrayant même (pour peu que vous ayez l'âme sensible), et étrangement triste. J'ai pas trop compris la haine qu'on retrouve parfois autour de ce film. Je crois que c'est à cause du changement de registre radical de Marjane Satrapi, qui a pu décevoir ses fans.
Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?
J'avais commencé à le regarder et avais arrêté en cours de route, écoeurée par tant de médiocrité. J'ai cependant voulu achever le travail. Tout sonne faux dans ce film. Les personnages ne sont là que pour soutenir le postulat de base, sans n'avoir eux-mêmes la moindre profondeur (notamment la mère, qui soudainement cesse de devenir raciste en... décidant que ce racisme trop encombrant venait d'une ancienne phobie des belettes qu'elle aurait surmonté en la reportant ainsi ), ils ne sont là que comme faire-valoirs de l'idéologie du film. Idéologie tout à fait louable d'ailleurs à la base, mais assénée de façon très artificielle (la promo elle-même pue tellement l'opération marketing calibrée ), donneuse de leçon (mais donneuse de leçon en mode cool, avec des blagues racistes entre potes yolo). Reste que finalement, le film dénonce moins les clichés qu'il n'enfonce les portes ouvertes. Quel vrai raciste français raisonnerait de la même façon que les parents ? La vraie audace n'aurait-elle pas été de présenter des immigrés moins parfaits, justement ? (oui, parce que les arabes qui sont avocats et qui chantent la marseillaise, je pense que même la plupart des plus grands adeptes du FN les aiment bien)
Un jour sans fin
Un classique de la comédie américaine, où le protagoniste, joué par Bill Muray, est condamné à revivre éternellement la même journée. Si le film ne fait pas vraiment rire, il exploite de façon globale plutôt bien son thème, passionnant (plus que l'œuvre elle-même). Bill Muray, dans ce film, c'est le Sysiphe de Camus (oui, j'ai lu le Mythe de Sysiphe récemment), condamné à une peine absurde pour une période infinie, peu à peu sans espoir de libération. L'évolution du personnage tend à confirmer la comparaison, très porteuse, malgré le Deus ex Machina.
L'échelle de Jacob
Un film qui retrace le calvaire (hallucinatoire) résultant du traumatisme d'un ex-soldat de la guerre du Vietnam. Le film nous montre le parcours de ce Jacob, philosophe divorcé et devenu employé à la Poste, qui peu à peu se mue en cauchemar. Malgré un pitch à première vue banal, le film se démarque grâce à une symbolique forte, un visuel horrifique particulièrement travaillé, et l'interprétation habitée de Tim Robbins. Le final fait prendre tout son sens à cet enfer qu'endure le héros.
Jack et la Mécanique du Coeur
Dois-je dire que je sois déçue ? Je pense pouvoir dire que oui, alors que je m'attendais pourtant à l'être. J'avais adoré l'album La Mécanique du Coeur quand je l'ai découvert, avec ses sonorités proches de Dany Elfman et de la musique de western, et des passages parlés plutôt exaltants (Jean Rochefort !). J'ai moins aimé le livre, à cause de la façon dont il était écrit, trop fouillie, inventive, fantaisiste, mais finalement assez superficielle. Il s'agissait cependant d'un vrai conte, dont la portée et la morale avaient une teneur universelle qui me parlait tout particulièrement, et en ça il m'a marquée. Le film tend à évacuer cette portée, en se débarrassant des passages les plus sombres ou trash(amputant carrément la fin), pour ne fournir qu'une oeuvre d'animation sortant certes des sentiers battus, où toute l'inventivité de Mathieu Malzieu est visible, mais surtout dans cet aspect fouillis et superficiel, un peu cheap et artificiel, qui m'a empêché d'apprécier le film. Le tout est de plus très précipité, avec des événements qui s'enchaînent de façon peu naturelle. Le visuel des personnages, plutôt abouti, n'est pas très en phase avec l'aspect inventif un peu survolté du film : cela ressort surtout quand le personnage de Jean Rochefort apparaît, beaucoup trop inexpressif par rapport à son interprète. Il reste malgré tout des moments de vraie poésie. C'est finalement les passages qui relèvent le plus du clip musical qui sont les plus convaincants, affichant un visuel surréaliste à la fois original et juste, qui, mêlé à la musique de Dionysos, peuvent avoir un aspect tour à tour halluciné ou touchant.
American Beauty
Un classique que je n'avais jamais vu en entier. Une bonne peinture de l'Amérique contemporaine. Mordant, parfois pathétique. Personnages travaillés, à l'opposé des apparences qu'ils présentent. Peut être un peu trop classique à mon goût (d'une façon presque conventionnelle), même si le tout est limpide et parfaitement mené, sur tous les aspects.
Cloud Atlas
Un blockbuster des frères et sœurs Wachkowski ayant eu un certain retentissement. Celui-ci m'a cependant un peu déçue, bien que j'aie apprécié le spectacle. Si le principe de mosaïque, de fresque humaine se faisant écho à plusieurs endroits, est passionnant, le tout m'a paru un peu trop éparpillé pour vraiment m'absorber. Le message final (une apologie de la révolte contre l'ignorance et l'oppression, en gros) est aussi un peu vu et revu. Individuellement, la plupart des histoires sont cependant bien divertissantes, même si j'ai trouvé le futur post-apocalyptique beaucoup trop cliché à mon goût.
A Girl Walks Home Alone At Night
Film de vampires iranien en noir et blanc. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Le tout était finalement plaisant bien qu'un peu lent. Contemplatif, bien filmé, très esthétique, et avec un chat, en plus. Cependant, ce serait sur le fond que le film pècherait. La symbolique du vampire appliquée à une femme d'une société telle que l'Iran (voilée !), où elle reprend une place de succube, dévoreuse d'hommes, comme au XIXe siècle, prend une portée significative. Cependant le film se mue peu à peu en romance adolescente mignonne mais un peu simplette, comme s'il finissait finalement par abandonner cette piste moins conventionnelle.
Ténèbres
J'avais beaucoup entendu parler du cinéma de Dario Argento et, ayant l'occasion de le découvrir, étais curieuse de visionner un de ses films. Je ne suis pas sûre que celui-ci soit à même de me parler le plus. C'était spécial. Extrêmement kitsch, très années 80, avec une musique un peu trop bondissante à mon goût. En fait, j'imaginais un trip sensuel, un peu comme ça : , mais en réalité il y avait ça : en plus ! Et je ne m'y attendais pas du tout. Cependant l'aspect esthétique des scènes de crimes était bien présent. Celles-ci étaient aussi très cheap, mais j'ai malgré tout bien aimé le film. L'intrigue policière était bien menée, ses ressorts (le rapport d'un auteur avec son oeuvre) finalement assez profonds pour éveiller l'intérêt. Ca devrait être un détail, mais j'ai aussi beaucoup aimé les tenues des personnages féminins.
Le Mariage de Tuya
Film chinois, moins ennuyeux que le début le laissait penser, mais tout de même laborieux au visionnage. Le film possède cependant des enjeux relativement marquants, en posant un dilemme au personnage principal : c'est l'histoire d'une femme dont le mari est handicapé et qui, suite à un accident, ne peut plus elle-même travailler aux champs. Pour assurer sa survie, elle va devoir se remarier. Alors qu'elle n'en a aucune envie. Reflet des conditions difficiles de la vie rurale, à mon sens ce film vaut surtout pour la peinture de la Mongolie Intérieure (à la Chine) qu'il retrace (je suis déjà allée dans cette région).
Santa Sangre
Le premier film de Jodorovsky que je vois, et un énorme coup de cœur. Il est d'une originalité, d'une poésie, et d'une profondeur incroyables, très loin du simple film d'horreur auquel on le voit parfois assimilé. Tout en étant flamboyant, il est étrangement aussi très sobre, sans fanfreluches. Le film est violent, mais de la violence que l'on trouve dans les contes de fée, empreinte de symbolisme et de mystique. Il s'agit d'une sorte de fresque épique, romantique et psychanalytique. Le monde dans le quel le film se déroule, celui du cirque avec ses freaks, renforce l'impression d'une invitation au rêve. Pour moi, du vrai Cinéma, tel qu'il devrait être plus souvent. Un film à la fois tout à fait divertissant, passionnant même, sans sacrifier la profondeur. Certaines séquences restent en tête. Un éléphant en train de mourir, un enfant se jetant dans les bras de sa mère mettant au défi les forces de l'ordre de la tuer.
Au bout de la nuit
Vu parce qu'il y avait Tom Hardy dedans. Thriller bien interprété, à l'intrigue finalement bien construite. Mais anecdotique. Le protagoniste, simple d'esprit, se retrouve pris dans des intrigues de mafieux de l'est, et y sacrifie son innocence, lui qui pourtant n'est pas mauvais de nature (plutôt true neutral). Il adopte un chien, innocent, ce qui va lui causer plus d'embrouilles que prévu.
Sylphira Mère de Cthulhu
Type : ENT Age : 38 Lieu : Ma grotte Emploi : Barbouilleuse et débarbouilleuse Inscription : 21/03/2015 Messages : 1802
(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Mar 07 Avr 2015, 10:25
Aaaah je voulais le voir l'échelle de Jacob! Puis j'avais bien aimé Un Jour sans Fin. Je le trouvais vraiment bien construit, pertinent sur ce thème du "rocher de Sisyphe" justement.
Dernièrement, j'ai vu Expandables 3 - on change de registre x) J'ai bien aimé, on sait qu'on va avoir un film de bourrins sans prise de tête, et c'est exactement ce qui se passe. On retrouve des pointures du film d'action, et ça, ça fait plaisir. Antonio Banderas en ENFP dopé à l'adrénaline, ça c'est bon. Harrisson Ford qui mitraille des tanks depuis un hélicoptère de guerre, ça c'est bon aussi. Voir Shwarzy qui se la pète cigare aux lèvres, et Stalone en mec bourru au grand coeur, ça c'est fun. Voilà, après faut pas se mettre à chercher les incohérences, on finit par ne plus regarder le film.
Et sinon j'ai vu Lucie. Bah... J'ai rigolé. Non vraiment, je ne m'étais pas autant marrée devant un film depuis très très longtemps. Une coquille creuse, vidée de sens et sans vraie théorie pour l'appuyer. Une caricature de ce qu'est sensée être l'intelligence. Bref, navrant.
_______________________________________ Never look back. Learn, and remember the last lessons.
Zogarok a écrit:
Où la féminité sur l'état civil et l'humour de garagiste alcoolique avec du poil dans le dos se confondent en une seule personne.
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Type : I… #JeSuisPossible Age : 36 Lieu : Individunivers, France Emploi : Citoyen monade Inscription : 24/06/2014 Messages : 956
(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Mar 07 Avr 2015, 19:16
Sephir a écrit:
Je ne l'avais jamais vu. Mais mon attirance pour le vent ne cessant de croitre a fini par me faire enfin voir cette oeuvre de Miyazaki. Et je l'ai adoré. Entièrement adoré.
Nausicaa; Magnifique en effet. C'est même devenu mon favori de Miyazaki, alors que c'est assez ancien, et la musique parfois un peu kitch. C'est une œuvre somme avant l'heure. Toutes les thématiques de l'auteur y sont. Et il y a des scènes inoubliables, notamment l'introduction. Il faudrait que je lise les mangas qu'il avait écrit (qui approfondissent beaucoup plus cet univers).
A propos des autres films des studios Ghibli
Apocalypse a écrit:
C'est un film assez modeste dans son ambition (qui reste quand même un Ghibli) mais qui nous prend par son atmosphère mélancolique.
Toujours pas vu celui là, non plus Arriety, mais ils ont l'air magnifique; c'est bon de voir un peu des films des autres réalisateurs du studio, mais depuis La Colline aux Coquelicots, je suis à la masse;
non plus Birdman, mais ils sont sur la liste.
Sylphourra a écrit:
Et sinon j'ai vu Lucie. Bah... J'ai rigolé. Non vraiment, je ne m'étais pas autant marrée devant un film depuis très très longtemps. Une coquille creuse, vidée de sens et sans vraie théorie pour l'appuyer. Une caricature de ce qu'est sensée être l'intelligence. Bref, navrant.
On utilise en moyenne 10% de nos capacités cérébrales; ... à votre avis combien en utiliserez vous pour voir ce film? Non mais ... Luc, ... attends, ... L ... non, Luc, ... mais .... NOOOON ::!!
La fabrique Besson par Mozinor:
Bon, j'ai envie de faire une spéciale CONDITION HUMAINE. Ce n'est pas ici mon point de vue sur la nature humaine, qui serait disséminé dans ces œuvres (déjà rien qu'à voir la première argh ...), mais plutôt pour moi l'occasion de partager mon état d'esprit du moment, le fait que ces jours ci je me sens sceptique, perplexe, dans le flou à propos de ... à peu près tout dans ce qui est considéré par la société comme important dans une vie; concernant la mienne en tout cas. Cette perplexité un peu lassante, pourtant, n'a toutefois rien à voir avec ma vision du monde ou tout ce que j'ai pu évoqué sur ce forum qui dépasse mon propre cadre de vie quotidienne; je maintiens sur ces sujets une certitude enthousiaste quant à leur pertinence et j'ai le désir de les approfondir, de nourrir ma curiosité autant que celle d'autrui pour que leur potentiel sous-jacent débouche sur du constructif. --ex:
Spoiler:
je trouve de plus en plus une cohérence raisonnable entre le pan(en)théisme (au niveau métaphysique) et la laïcité (au niveau politique), ... mais je ne veux pas que les gens soient pan(en)théistes, car c'est une vue de l'esprit dans un langage qui n'aura de perpétuité réelle qu'à un niveau de sens qui est personnel; ce que je veux c'est bien plus qu'ils soient laïque, parce que c'est entre autre choses ce qui rend notre existence vivable et nos choix respectifs possible.
-- Et bien-sûr, la deuxième raison est de vous partager des œuvres soit que j'ai trouvé belles ou en tout cas qui méritent d'être vues (Jin Roh) soit que je viens tout simplement de voir (Jupiter, Divergente). Du fait de la tristesse ambiante qui accompagne l'écriture de ce post, et presque en un genre de mélancolique anachronique (peut-on souffrir du souvenir de quelque chose qui n'a pas encore été vécu?), ce sera donc dans un langage d'INFx, bien que, comme évoqué jusqu'ici, le type INFP me parait soit insuffisant soit trop différent pour illustrer mon type de personnalité, et INFJ peut-être également trop prévoyant, trop idéalement ambitieux aussi (mais peut-être n'est-ce pas aussi systématique ...).
pré-EDIT: Bon, ... j'ai commencé à rédiger ça il y a une semaine, à mon retour dans la région et à la "solitude", et ne l'ayant fini que maintenant, soit une bonne semaine plus tard, du coup, l'état d'esprit n'est plus le même. Et je n'ai pas réussi à étaler ma tristesse jusqu'au bout. M'enfin, tant mieux après tout.^^
JIN ROH, de Hiroyuki Okiura, scénario de Mamoru Oshii (GITS)
"Nous ne sommes pas des hommes déguisés en chien; nous sommes des loups déguisés en hommes"
Synopsis: "Tokyo, fin des années 1950, après la défaite du Japon durant la Seconde Guerre mondiale. La ville est secouée par des troubles sociaux fomentés par un groupe d'opposition appelé La Secte. Les autorités, confrontées à des émeutiers de plus en plus radicalisés créent la Posem (police de securité metropolitaine) une brigade d'élite de répression lourdement armée. Lors d'une émeute, le lieutenant Kazuki Fuse, une jeune recrue de cette brigade, se retrouve cependant incapable de faire feu sur une fille porteuse d'une bombe « un petit chaperon rouge ». L'enfant déclenche l'engin explosif et meurt devant ses yeux. Traumatisé par cet événement, Fuse se recueille sur la tombe de la victime et rencontre la sœur aînée de celle-ci."
Sorti en 1999, Jin Roh est un film d'animation japonais qui n'a pas laissé indifférent. Visuellement sublime, une image magnifique, artisanale, qui rend compte des expressions faciales humaines sans caricature, en s'avérant ainsi plus proche du cinéma émotionnel, un mouvement plutôt fluide pour l'époque, et une mise en scène contemplative appuyée par une musique inoubliable, comptent à l'effet. Mais Oshii a écrit cette histoire comme un nouveau conte urbain, empruntant au folklore européen et notamment au mythe du petit chaperon rouge. Et ce dont il veut parler est plus profond et troublant que ce que contient généralement ces petites histoires que l'on se raconte avant de s'endormir. Le scénariste touche aux périodes de crise économique et politique dans le Japon contemporain, les révoltes et les stratèges. Il emmène le sujet dans une sorte de Japon alternatif où le pouvoir tendrait à se nazifier, en témoigne le choix de l’esthétique nazi pour les casques et les armures des membres de la brigade des loups, l'utilisation du terme "panzer", mais aussi dans une trame qui suggère la préparation d'une lutte de pouvoir interne entre différents groupes militaires, telle qu'il y en avait dans la polycratie du IIIème Reich. Dans ce contexte, les mouvements de résistance se sont radicalisé sous la répression systématique. Et c'est un membre de cette impitoyable brigade qui est un jour confronté à l'inhabituel; il refuse de tirer sur une jeune fille rebelle, un de ces "chaperons rouges", et c'est à l'occasion de ce doute que Oshii, nous ayant jusque là entraîné dans un univers en lambeau complet, nous interroge sur la condition humaine. Thomas Hobbes, le philosophe pessimiste de la pensée de droite est à l'honneur; comme souvent dans le genre, c'est sous le point de vue du pouvoir et de la police que la narration commence à prendre place, et je n'ai pas pu m’empêcher de penser à cette scène d'ouverture de Ghost In The Shell: Innocence (sorti plus tard), où le cyborg Batou se retrouve face au dernier instant d'une poupée "terroriste" dont le corps parfait ne peut retenir un cri de désespoir et d'appel à l'aide. Mais l'humanité des personnages croule sous le poids des armures, disparaît dans une relation mutuellement violente; tel un effet de miroir, le pouvoir et la population se détériorent ensemble, et cela ressemble fort à un repas de loups ... . J'ai retrouvé ici le ton cynique et désabusé de Oshii, celui qu'il avait encore en ce début de XXIème siècle et qu'il avait confronté dans un interview avec l'autre grande figure de l'animation japonaise: Hayao Miyazaki ! Là où ce dernier, en effet, ne pouvait donner à son propre pessimisme le dernier mot d'une phrase qui a commencé avec avec ses engagements de jeunesse, Mamoru Oshii assure que "tout ce qui nous reste à faire, pour le moment, c'est de résumer", parce que pour l'instant l'Histoire de l'espèce humaine semble obstruée par cette victoire de l'économie de marché, et que les gens plein d'idéaux marchent sur des rêves sans matière. Que l'histoire soit obscure en cette fin/début de siècle est un fait; mais de là à ne laisser place qu'à une "image" violente et quasi-totalitaire, ce n'est vraiment pas vivre dans la réalité non plus. Oshii, assurant préférer les machines, les poupées et les animaux, aux humains (qu'il n'aime pas), a depuis fourni des œuvres, notamment dans ses dernières, parfois plus optimistes, mettant en tout cas en scène des élans d'enthousiasme dans une alternative. Mais même pour ceux-là il lui semble nécessaire de les couper court, tel l'impitoyable George Martin (Game of Thrones) qui dit s'intéresser bien d'avantage à l'acte de bravoure qu'à son aboutissement; il éprouve le besoin d'en souligner la beauté pour les dissoudre aussitôt dans la même impression que l'Histoire a une fin, du moins jusqu'à preuve du contraire. Pourtant, tous ceux qui ont pensé de cette manière se sont trompé un jour.
VEXILLE, par Fumihiko Sori
Synopsis: "Japon 2077, Vexille est une femme agent du SWORD qui enquête dans le milieu de la robotique expérimentale. L'opinion publique s'inquiète des dérives des nanotechnologies et de la vie synthétique, alors l'ONU interdit la recherche sur la robotique. L'entreprise Daiwa proteste afin de poursuivre les recherches, provoquant par la suite l'isolation du Japon qui a décidé de couper tout lien avec le reste du monde."
On parlait récemment d'isolationnisme, voilà qui tombe bien. On a ici un film de SF ancré dans les phobies propre à la culture du Japon, mais qui touche au delà à la condition humaine contemporaine. La scène d'intro elle même, suggère la thématique au niveau universel, puisque l'on se trouve dans une métropole américaine moderne, où la technologie est tout aussi omniprésente qu'elle en est déprimante. Rien de bien développé, le film déploie surtout ses prouesses techniques et visuelles (pour l'époque). Reste un duo féminin charismatique, qui nous entraîne dans un Japon mystérieux, déshumanisé, solidifié, où la maxime cyberpunk pourra toujours faire mouche: les humains perdent leur humanité, les machines gagnent la leur. Au final, le manichéisme est évité, mais il faudra attendre la quasi-fin du film, et accepter tout le reste du temps de voir nos protagonistes se faire quelques "grille-pains". A force de persistance, on aurait pu se perdre dans une marmelade nihilistique et désespérée si la positivité et la constructivité ne s'en était pas mêlée juste à temps. Le temps de se prendre une giclée de poings levés dans la figure à l'issue d'un discours au ton bien déterminé et voilà nos restes d'Humanité en course pour échapper aux broyeuses; celles-ci englobent tout sur leur passage, dans un nuage de poussière et de résidus/cadavres de métal, tel de gigantesques vers se déversant sur la poubelle du monde des technologies (officiellement l'Afrique). Le cortège de ces quelques irréductibles est emmené par Maria, nom qui ne semble pas anodin si on connaît l’œuvre d'Ernest Hemingway "Pour qui sonne le Glas" qui contient aussi un personnage de résistante du même prénom. Or, le discours de Maria (dans le film) est clôturé par cette réplique qui fait très bon office de référence à l’œuvre de l'écrivain américain: "Nous ne sommes peut-être plus que des fragments, mais nous sommes toujours humains ::!"
Citation exacte, à laquelle Hemingway se réfère:
"Nul homme n’est une île, un tout en soi; chaque homme est partie du continent, partie du large; si une parcelle de terre est emportée par les flots, pour l’Europe c’est une perte égale à celle d’un promontoire, autant qu’à celle d’un manoir de tes amis ou du tien. La mort de tout homme me diminue parce que je suis membre du genre humain. Aussi n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi" John Donne
On peut écraser un homme, mais peut-on le détruire?
CARRÉ BLANC, par Jean-Baptiste Leonetti
"Vous aussi vous les voyez?"
Synopsis: "Dans un monde déshumanisé, Philippe et Marie, deux orphelins, grandissent ensemble. 20 ans plus tard, ils sont mariés. Philippe est un cadre froid et implacable. Marie assiste impuissante à ce qu'ils sont devenus l'un pour l'autre : des étrangers. Leur destin bascule lorsque Marie décide de braver le système pour préserver ce qu'il reste de leur amour. Jusqu'où iront-ils pour continuer d'exister à deux, seuls contre tous ?"
Un film conceptuel, dur, glacial, violent, ... et carré, sur notre époque. Le réalisateur vient du domaine de la publicité, ce qui se ressent énormément dans la mise en scène, et j'ai trouvé, que cela accentuait le ton conceptuel du film ainsi que son propos. Quid de structures sociales implacables, les éléments les plus dérangeant y passent; le carriérisme, le sadisme, l'image et l'uniformité dans le conformisme, la joie passive; des vagues violentes de stimulations systémique s'abattent sur les protagonistes qui doivent s'adapter ou périr. Mais le personnage principal présente une caractéristique singulière; si la société a son propre mode d'assimilation et d'asservissement des individualités, c'est généralement quelque chose d'inconscient, que les personnages peuvent découvrir progressivement. Alors que Philippe, quant à lui, est éduqué et programmé par sa mère pour "faire semblant". Autrement dit, il sait très bien dans quel monde il vit, s'y intègre pour atteindre le niveau de hiérarchie adéquat, et là, commence une mise en scène subversive qui ne laissera de chance à personne. Le personnage reproduit les pires aspects de la société dans la manière mais pour, sur le fond, enseigner une tout autre façon de fonctionner! Ainsi, la punition d'un employé qui fait échouer le processus de collaboration au sein d'une équipe, occurrant habituellement lorsque cet employé est considéré comme n'ayant pas fournit une performance optimale au regard des normes visées, s'applique surtout à celui qui, par sa victoire égoïste sur ses collègues, est passé à coté d'une éventuelle efficience tout aussi productive par le partage. Ce faisant, le film nous entraîne dans une spirale de violence propre à l'univers social du film (dans la forme) et nous montre des failles et des options pourtant évidentes mais gaspillées dans le cadre "carré" de ces normes (sur le fond). Mais Philippe ne risque t-il pas de sombrer lui aussi dans les travers de ce petit jeu brutal? Le point du film qui m'a le plus marqué, parce qu'il rejoint certaines de mes préoccupations, et que je crois très très dérangeantes pour chacun de nous sur cette planète, c'est cette mise en scène d'une sauvagerie presque normale, tout aussi inconsciente, dans la nutrition. Végétal ou animal, ce que nous cherchons dans les êtres vivants dont nous nous nourrissons, c'est la protéine, l'énergie, et de la fibre, ce n'est pas l'être en soi. Mais tout comme nous risquons de nous perdre dans les matérialisations des représentations abstraites que nous avons de la puissance d'agir et de penser, nous risquons de prendre l'animal et le végétal, c'est à dire le vivant, pour la source inéluctable de notre santé physiologique; faisant ainsi de nous tout à la fois des esclaves et des criminels si nous en sommes conscients, ou bien des lâches si nous décidons d'incarner cette mauvaise foi dont parlent les existentialistes. Sommes nous condamnés à cette condition? J'ai trouvé pour le moment une bien faible issue à cela: la condition de charognard, maintenant sa santé physique par la consommation de ce qui est déjà passé à l'abattoir, contre le gaspillage et jusqu'à trouver la solution, trouver comment nous procurer de la substance protéinée sans crime, trouver les configurations permaculturelles qui permettraient de libérer le vivant sans détruire un équilibre écologique nécessaire qui est pour l'instant entretenu par les prédateurs). Le domaine de l'industrie alimentaire, que l'on croyait condamné à détruire le vivant, va t-il redevenir un potentiel vecteur de progrès dans de nouvelles orientations? Toute notre conception des choses en serait remise à plat! Hors de ces quelques intuitions, ceci nous dépasse tellement!
JUPITER, LE DESTIN DE L'UNIVERS, par Andy et Lana Wachowski
"La vie ... est un acte de consommation"
Synopsis: "Née sous un ciel étoilé, Jupiter Jones est promise à un destin hors du commun. Devenue adulte, elle a la tête dans les étoiles, mais enchaîne les coups durs et n'a d'autre perspective que de gagner sa vie en nettoyant des toilettes. Ce n'est que lorsque Caine, ancien chasseur militaire génétiquement modifié, débarque sur Terre pour retrouver sa trace que Jupiter commence à entrevoir le destin qui l'attend depuis toujours : grâce à son empreinte génétique, elle doit bénéficier d'un héritage extraordinaire qui pourrait bien bouleverser l'équilibre du cosmos…"
J'ai écrit une longue analyse du nouveau Wachowski que je mettrai sûrement sur Sens Critique; mais un poil trop élogieuse peut-être pour une raison simple: c'est que c'est leur premier film quasiment littéral. Tout y est littéral! On nomme les choses; Certes, on part comme dans Matrix, d'une situation quotidienne, pour élargir le champs au niveau du paradigme universel et politique. Mila Kunis, nouvelle Alice dans le terrier du lapin blanc, incarne "l'alien" au sens où l'entendent les américains étriqués ("alien" étant chez eux synonyme d'immigré); la prolétaire aussi, du plus bas statut reconnu qui soit dans la société contemporaine juste avant les poubelles qu'elle remplit. Les grands méchants citent la théorie de l'accumulation du Capital, évoquent le vampirisme (déjà figuré dans Matrix Reloaded), revendiquent le temps produit par du travail mort et des gens inconscients de leur condition; on tape beaucoup sur l'artifice que constituerait la notion de contrat (professionnel, mariage) dans une société où tout est question d'affaires et de business. Non, on ne peut plus interpréter dans différentes directions leur propos. Et on dirait bien que les frangins ont pensé à tout; certains personnages ont l'air en effet d'un caricatural presque insupportable, mais pourtant ce n'est pas comme s'ils géraient quelques parts de marché sur le globe; là ce sont des planètes qui sont les parts de marché! De quoi devenir effectivement sacrément mégalo. C'est donc là que nous rencontrons Sean Bean, en apiculteur (l'organisation sociale des abeilles étant un fort symbole pour le principe d'association en même temps qu'un sujet souvent évoqué en écologie), qui prend ainsi parti pour les bienfaits de la coopération: "Disons que votre espèce ne brille pas par son sens du partage", égratignant par ce biais encore un peu l'austérité inhérente aux politiques actuelles: "ahh foutues coupes budgétaires!"; Et Channing Tatum, en hybrid mi-homme mi-loup qui, par le passé, a eu un problème instinctif avec la monarchie inter-galactique - il faut bien taper sur Thomas Hobbes, fine fleur de la pensée de droite^^
Spoiler:
notons que pour le penseur du "Léviathan", Thomas Hobbes, l'homme était une machine et son moyen d'accéder à la connaissance serait exclusivement contenu dans l'expérience sensible, monde sensible que la trilogie Matrix nous fait percevoir comme limitée et véhicule d'une pensée conservatrice pleine de croyances en cela qu'elle nous fait vivre un présent immuable, à l'écart des potentiels de la réalité, les potentiels de notre propre corps exploité. Par opposition, c'est l'alliance de l'instinct social et de la raison qui doit permettre de repousser les limites imposées au corps. Étendez votre Univers! La boucle est ainsi bouclée.
- et c'est d'ailleurs en montrant son émancipation, celle d'un individu prétendument voué à la violence sans la sévérité d'un lourd pouvoir politique correcteur, que les Wachowski le font. Il y a, au fond, une émancipation parallèle de l'individu et des structures sociales qui rappelle la théorie intégrale.
Sur fond de biopunk, les réalisateurs, qui assument ne pas aimer l'expression "combattre" et y préférer celle de "transcender", surfent avec virtuosité et simplicité sur leurs thèmes à l'image de cet hybride aux bottes anti-gravitationnelles, se démenant comme le faisait Morpheus contre ses propres chaînes, luttant jusqu'à atteindre ses propres limites et espérant dans ses solidaires compagnons, dans le fin fond glacial du cosmos où on l'a jeté. Avec Jupiter, les Wachowski défient toujours la gravité, résistent comme ils peuvent aux contraintes budgétaires qui les amènent à simplifier radicalement leur script, quitte à répéter lourdement ou caricaturer des éléments (mais prennent leur aise et détaillent clairement leur univers, un univers subversif sublimement mis en valeur par une photographie vertigineuse qui nous entraîne dans une vision radicale de la condition humaine exploitée et, dans une tendance libertaire héritée d'un postmodernisme assumé, moque autant la persistance ridicule de modèles de pouvoir aliénants ainsi que les lourdeurs des administrations. Mais il manque à cette œuvre optimiste (qui est peut-être bienvenue dans ces temps de cynisme et de démoralisation propre aux renoncements et aux déchirements) une ouverture, un développement de ce que serait la planète Terre sous le règne de Jupiter. Cet aspect est à peine effleuré, comme suggéré par la générosité d'une famille qui se cotise.
Boarf, j'ai essayé une sorte de résumé bricolé de mon analyse; je crois que le mieux sera de lire sur SensCritique; surtout pour les intuitifs, parce que les évocations des symboliques y sont notamment bien plus approfondies.
DIVERGENTE: L'INSURRECTION, par Robert Schwentke
Synopsis: "Dans un monde post-apocalyptique où la société a été réorganisée autour de 5 factions (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères et Fraternels), Tris a mis au jour un complot mené par la faction dominante, les Érudits, dirigés par Jeanine. Abandonnant une ville à feu et à sang, à la recherche d’alliés, Tris et Quatre sont désormais traqués par les autorités; accompagnés de Marcus, Peter et Caleb, ils arrivent chez les Fraternels qui leur donnent asile. Jeanine décrète la loi martiale pour anéantir les Divergents, tandis que la guerre entre les factions prend de l’ampleur. Pourquoi les Divergents sont-ils une menace pour la société ? La découverte d’un objet mystérieux, hérité du passé, pourrait bien bouleverser l’équilibre des forces…"
La trilogie écrite par Veronica Roth continue d'être adaptée à l'écran. Avec ce second volet, on explore un peu plus l'univers des factions psychologiques (toutes droit inspirées de l'intérêt de l'auteure pour le MBTI!) et ... enfin, nous découvrons la faction des fraternels, complètement mise de coté dans le premier volet, et également les "sans-faction"! Pour les premiers, Roth en a fait des pacifistes, ce qui semble logique vu la configuration de la société. Leur rôle est de produire la nourriture des factions. Mais d'un autre coté, leur position pacifiste sur la forme les pousse à croire, pour l'instant du moins, qu'ils ne devraient pas remettre en cause les règles sur le fond. Les seconds, en revanche, sont un peu à cran, et leur dirigeante prévoit un soulèvement. Il est intéressant de noter la différence entre ces "sans-factions", qui ne correspondent à aucune norme de personnalité et donc de faction, et les "divergents", qui peuvent évoluer dans plusieurs ou, comme Tris, dans toutes. J'ai trouvé particulièrement intéressant de corréler cela avec la notion de "'l'individu générique", sans recaser Karl Marx au milieu et à toutes les sauces , mais tel que l'on peut en parler dans les théories qui remettent en cause la division du travail ou des activités humaines. Cet "individu générique", est celui qui est hors normes, qui a développé ou peut accéder à toutes les facettes productives de l'Humanité; cela suppose qu'il peut accumuler un savoir (intellectuel et/ou manuel) universel, le transmettre, et ainsi faire évoluer la société. Il est donc pertinent que ce soient les "divergents" dans le film, qui soient désignés comme les vecteurs de ce progrès, pour décloisonner la société et rendre possible l'épanouissement de chacun. Une spéculation sur de nouvelles étapes dans le fonctionnement sclérosé d'une société dont les normes ultra-optimisées ne suffisent plus à servir le potentiel souhaitable de l'être humain, et que le personnage de Tris mettrait en valeur en incarnant cet individu accompli. Veronica Roth, qui se disait effrayée par cette idée de sociétés divisées en groupes et en classes où tout le monde aurait son étiquette imperméable et définitive, se conçoit certainement elle-même comme "divergente" en cela qu'elle se retrouve, selon ses dires, dans plusieurs types de personnalité selon le modèle du MBTI (ISFJ, INFP, INFJ); une quête de personnalité qu'elle a depuis longtemps abandonné, mais qui résonne encore dans son œuvre, sans véritablement se référer avec précision à des types du modèle. Il y a ensuite un autre genre de personnage, pas divergent, mais qui aspire à en apprendre les compétences; c'est celui incarné par Quatre, le compère et nouveau "petit ami" de Tris (il faut bien attirer ce public adolescent dans ce genre de saga). Il souhaite assimiler les qualités des cinq factions: audacieux, érudit, altruiste, sincère et fraternel, s'attachant alors à connaître les règles de chacune; et ainsi on le voit on à plusieurs endroits faire preuve de ces différentes qualités, comme lorsqu'il parvient à élargir le point de vue du leader des sincères, à l'aide d'un type de raisonnement tout à fait attribué aux érudits. On peut être né dans une faction, avoir assimilé des traits par éducation, mais par nos réactions avoir développé un état d'esprit tout autre, plus large, et qui peut comprendre les autres factions, sans forcément en faire partie. Cette diversité d'approche d'une même société est intéressante, parce qu'elle n'est pas coercitive, et rend possible plusieurs points de vue complémentaires et non pas simplement concurrents. Mais parmi les thématiques du film, se trouve aussi le développement émotionnel. Veronica Roth, qui a fournit un travail sur le sujet durant ses années d'étude en psychologie, planchait sur une thérapie consistant à faire affronter aux patients leur phobie jusqu'à ce qu'ils la remettent en cause. Elle a transposé cette étude dans une dystopie où la société serait menée et organisée selon les différentes peurs de ses citoyens. Dans ce second volet, on passe de la confrontation virtuelle à l'exorcisation de ces peurs. Pour un film avant tout orienté sur l'action ce n'est pas de la grande psychologie; pour autant, je n'ai pas pu ne pas éprouver singulièrement, à un moment ou à un autre, ce face à face renversant entre deux parties de la personne de Tris, durant l'épreuve de réalité simulée portant sur la faction fraternelle. Une scène surréaliste qui dans ma mémoire n'est pas près de s'effacer.
Pourtant, j'ai eu du mal à supporter le premier quart d'heure, celui-ci étant bourré de répliques ridicules; aussi, les expressions faciales des acteurs finissent pas donner mal à la tête (j'en suis venu à me demander s'ils n'étaient pas tous victime de strabisme, et qu'on leur avait donné des conseils pour surmonter cette apparente inconvenance, quitte à gesticuler des yeux comme on secouerait des pommiers ...). Ceci étant dit, j'avais bien envie de revoir ce duo d'actrices formé par Shailene Woodley (que j'avais trouvé assez étonnante dans The Descendants), et Kate Winslet qui campe un personnage toujours aussi sûr d'elle, et plus complexe que l'on pourrait l'imaginer au premier abord. C'est que, même s'il est présenté comme l'ennemi principal et réel, il correspond à peu près à cette espèce d'être humain tout à fait ... humain, qui ne pense et ne fait que ce qu'il croit nécessaire d'être fait, pas même pour son intérêt personnel et égoïste, et il se pourrait même qu'en matière de "mesures extrêmes" il ait déjà de la concurrence dans le prochain volet, quitte à être détrôné et libéré de son titre de confortable salaud. Au milieu de ce casting très féminin, on retrouve aussi Daniel Dae Kim (découvert dans la série LOST!) qui depuis semble pas mal réussir dans la Science Fiction sociale; notons pour n'en citer qu'une, son apparition dans une adaptation télévisuelle de l’œuvre de Aldous Huxley Le Meilleur des Mondes.
_______________________________________ "Scélérat! Que l'on ne juge point de ta provenance mais la direction de ton geste!"
"Deus saltem Natura; J'en suis, donc j'y pense; nous ne sommes pas tous les mêmes, nous sommes tous du même." "Que vaut-il mieux? Démarrer stupide dans une société intelligente, ou intelligent dans une société insensée?" "Quand on peut, on peut. La science ne révèle que ce qui est possible, non ce qui doit être" "Deux dangers ne cessent de menacer le monde ; l'ordre et le désordre" Paul Valéry "Notre ignorance n’est pas aussi vaste que notre incapacité à utiliser ce que nous savons" Marion K. Hubbert
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Ven 01 Mai 2015, 23:31
La Belle Verte
Le film humoristique qui fait le procès de la société de consommation, de l'égo et du paraître, de la pollution, du parisien imbuvable...La Belle Verte parle du mal-être ambiant sans jamais tomber dans la caricature du parent moralisateur agitant son doigt devant vos yeux coupables. C'est drôle, absurde, on citera le passage épique des danseuses du stade de foot, ou la transformation du chef de service tyrannique en repenti curieux. Les ami(e)s, on éteint les radars et on enfile ses yeux d'enfant : on est là pour se détendre et pour se dire "et si...". Et si vivre pieds nus, habillés de lin dans une prairie où les jours sont rythmés par l'apprentissage de soi, de l'autre, et de la planète c'était bien. Et si on écrasait plus cet autre. Et si c'était possible. Et si on l'imaginait ? La Belle Verte est une rêverie géniale, une invitation à danser et à rire.
Auruo El Senor de ces Dames
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Jeu 14 Mai 2015, 16:16
Crosswind
Synopsis Le 14 juin 1941, les familles estoniennes sont chassées de leurs foyers, sur ordre de Staline. Erna, une jeune mère de famille, est envoyée en Sibérie avec sa petite fille, loin de son mari. Durant 15 ans, elle lui écrira pour lui raconter la peur, la faim, la solitude, sans jamais perdre l’espoir de le retrouver. "Crosswind" met en scène ses lettres d’une façon inédite.
Un film sur la déportation dans des camps de travail en Sibérie de partisans estonien. Une histoire romancé en utilisant des lettres comme témoignage.
Je suis allez le voir en attendant rien de spécial et j'en suis sortis les larmes au yeux et bouleversés. Il y a un rythme, une mise en scène qui donne l'impression d'assister a un documentaire depuis des souvenirs de personne l'ayant vécu, c'est a la fois doux et atmosphérique remplis d'amour et de poésie alors que le fond est profondément dur et crue.
Un film en noir et blanc ou la puissance esthétique de la mise en scène rend l'histoire émouvante.
Un chef d'oeuvre exigeant.
@ Green Aucun rang assigné
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Jeu 14 Mai 2015, 16:25
Julliah a écrit:
La Belle Verte
Le film humoristique qui fait le procès de la société de consommation, de l'égo et du paraître, de la pollution, du parisien imbuvable...La Belle Verte parle du mal-être ambiant sans jamais tomber dans la caricature du parent moralisateur agitant son doigt devant vos yeux coupables. C'est drôle, absurde, on citera le passage épique des danseuses du stade de foot, ou la transformation du chef de service tyrannique en repenti curieux. Les ami(e)s, on éteint les radars et on enfile ses yeux d'enfant : on est là pour se détendre et pour se dire "et si...". Et si vivre pieds nus, habillés de lin dans une prairie où les jours sont rythmés par l'apprentissage de soi, de l'autre, et de la planète c'était bien. Et si on écrasait plus cet autre. Et si c'était possible. Et si on l'imaginait ? La Belle Verte est une rêverie géniale, une invitation à danser et à rire.
Hahaha ce film était ma Bible il y a quelques années ! Maintenant j'ai plus de recul mais ça reste un bon souvenir. J'ai beaucoup aimé la réplique "Vous pouvez m'indiquez dans quel pays on est ?" adressée à des inconnus, que je me suis amusé à ré-utiliser en vrai, assez sympa comme expérience.
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L'Esprit du Naturisme
Julliah Aucun rang assigné
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Jeu 14 Mai 2015, 19:52
Oui c'est vraiment la projection improbable du monde parfait, mais ça reste énorme !
Roh moi c'est le "Mais...qu'est-ce que vous avez fait à vos cheveux ? Pourquoi vous vous coiffez comme ça" qui m'avait fait mourir de rire. Et les deux publicitaires qui pètent un câble !
Guinea Pig Disciple de Caligula
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Un Blier que je n'ai découvert que tout récemment. Un véritable bijou d'absurde, d'humour noir et de non sens. L'intrigue se déroule principalement dans un immeuble quasi inhabité du quartier de la Défense. Un chômeur, un officier de police, un meurtrier et une veuve (entre autres) se croisent, papotent, boivent des coups de rouge, tentent de se tuer, sympathisent, dissertent sur la vie, et le tout en faisant fi du bon sens et de la morale la plus élémentaire. Les dialogues sont savoureux autant qu'absurdes et inattendus, et le casting (prestigieux) est à la hauteur. Nécessite un certain goût pour l'humour noir et le non sens, mais un film d'une qualité rare.
Autómata, Gabe Ibáñez, 2014
Une sorte d' "I-Robot" (vous vous souvenez ? ce blockbuster un peu convenu avec Will Smith) mais en franchement mieux, selon moi. On est moins sur un film d'action léger avec un personnage de flic qui cabotine et lance des vannes à tout va, mais plus dans un univers sombre à la Bladerunner, où le héros, campé ici par Antonio Banderas, voit se dérouler sous ses yeux, quasi impuissant, des bouleversements majeurs dans l'évolution des robots et de l'humanité. Bien plus fidèle, donc, à l'esprit des romans du Cycle des Robots d'Isaac Asimov. Ne révolutionne pas le genre, mais mérite vraiment le détour.
Luna Pionnier
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Mar 22 Déc 2015, 07:37
Je suis re tombée sur un film que je regardais beaucoup petite, "La légende d'Aliséa". L'histoire est assez triste dans son ensemble, mais ça se finit bien. Je conseille vraiment de le regarder, même une fois grand, le décors est magnifique et il y a une atmosphère vraiment spéciale. Après, je pense qu'on apprécie jamais autant ce genre de film, que lorsqu'on les a vu petit. Mais celui ci vaut quand même le coup
Un extrait, d'un autre film, du même réalisateur "Bava", je n'ai pas vu ce film, par contre de ce que j'en vois de cet extrait, on retrouve le même genre de décore, la même atmosphère fantastique !
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Rockman Aucun rang assigné
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(#) Sujet: Re: Le(s) dernier(s) film(s) que vous avez vu(s) ? Mar 22 Déc 2015, 08:22
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Le Chat a écrit:
Une fille mérite 3 claques ou s'ignore, une femme se respecte.
Corneille a écrit:
Je suis jeune il est vrai; Mais aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années
Dernière édition par Rockman le Mar 08 Aoû 2017, 23:26, édité 1 fois