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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeVen 01 Mar 2019, 02:25

Je crois que j'avais 14ans lorsque j'achevais Sur les cimes du désespoir.
Il fait partie des auteurs que j'affectionne. Mais au-delà de son admirable lyrisme, ce n'est pas celui qui m'a intellectuellement le plus apporté.

Pour le plaisir, alors : « je SENS que je suis libre mais je SAIS que je ne le suis pas».

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—"Il n'y a plus aujourd'hui de philosophes mais seulement des professeurs de philosophie et déjà, il est admirable d'enseigner ce qui autrefois était admirable à vivre."
-Henry David Thoreau
—Le Concept étend tyranniquement sa face sur les étendues de la Conscience ; au-dehors la vie s'écoule.
—« C’est par le chemin que tu ne connais pas que tu vas au but que tu ne connais pas. »
—Ne plus asphyxier la Vie sous la culture.
—Le réel c'est ce qui se moque du discours.


Dernière édition par Flop le Ven 01 Mar 2019, 16:55, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeVen 01 Mar 2019, 12:36

Mimile, alors. Wink
Pour faire plaisir à M. Noir.

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—"Il n'y a plus aujourd'hui de philosophes mais seulement des professeurs de philosophie et déjà, il est admirable d'enseigner ce qui autrefois était admirable à vivre."
-Henry David Thoreau
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M.Noir
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M.Noir

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeVen 01 Mar 2019, 16:11

Merci Razz ton geste me touche Smiley panda

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Les tempéraments humains ne sont-ils pas aussi infiniment variés que les doses chimiques ? Charles Baudelaire
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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeVen 01 Mar 2019, 17:39

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—"Il n'y a plus aujourd'hui de philosophes mais seulement des professeurs de philosophie et déjà, il est admirable d'enseigner ce qui autrefois était admirable à vivre."
-Henry David Thoreau
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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeVen 15 Mar 2019, 13:10

"Tout homme, à s’expliquer, se diminue.

On se doit son propre secret. Toute belle vie se compose d’heures isolées.
Tout diamant est solitaire et ses facettes ne coïncident à rien d’autre qu’à l’éclat qu’elles irradient." Henri de Régnier (1864-1936).

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-Henry David Thoreau
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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeMar 19 Mar 2019, 14:01

" Il y a 500 000 ans environ, homo erectus disposait d’un cerveau bien plus petit que notre cerveau actuel. Pour devenir celui qu’on a appelé ensuite homo sapiens (l’homme intelligent), il a fallu une mutation de l’ADN qui a profondément transformé la conscience que notre ancêtre avait du monde. Sa réflexion est devenue capable d’abstraction et les premiers concepts sont nés de cette modification. Le cerveau a changé de taille et de forme également afin de permettre l’expression de ces nouvelles valeurs, de leur donner une assise physiologique sans laquelle un potentiel n’est jamais complètement activé et reproductible.

Certains scientifiques parlent de cette mutation comme d’une erreur de parcours aux conséquences positives ! L’intelligence de la vie ne fait pas d’erreur de parcours et l’avancée significative survenue à cette époque est en train de se reproduire actuellement. Afin d’accéder à « l’homme sage », qui doit naître au sein de notre espèce (et que nous attendons avec un sentiment d’urgence), des modifications précises et minutieuses sont en cours dont nous constatons les prémices.

La mutation est donc en cours et tout indique d’ailleurs qu’elle ne survient pas par hasard dans le contexte actuel de notre civilisation. Nos comportements doivent changer radicalement pour que notre espèce survive et soit capable de manifester et d’incarner les grandes valeurs qui nous échappent encore le plus souvent. L’amour ne peut s’exprimer qu’en l’absence de quête de profit personnel. Notre société est pourtant structurée à partir de cet instinct primitif qui va devoir céder la place. Les dommages infligés à notre planète sont en lien direct avec nos limitations actuelles tant au niveau du sentiment qu’au niveau cognitif. Certaines choses ne « percutent » pas encore en l’humain, malgré sa bonne volonté parfois. Quelque chose doit changer !

En observant les manifestations des « gilets jaunes » en France en novembre 2018, j’ai eu cette vision d’un monde qui s’éteint dans un baroud d’honneur. En effet, la violence des manifestations et leur alibi appartiennent tous à l’univers de l’homo sapiens. Notre capacité à discourir peut nous faire croire (mais pas très longtemps) que nous avons de bonnes raisons de nous comporter ainsi. Pointer les dirigeants d’un pays comme s’ils étaient différents de nous, par exemple, est à l’origine d’un aveuglement complaisant. Nous préférons croire que le combat va nous faire « prendre le dessus » (et donc devenir ceux que nous dénoncions), plutôt que de travailler sur soi afin d’incarner des valeurs qui, seules, mettront un terme à ces agissements primitifs. Autrement dit, les problèmes économiques ne sont pas issus d’une caste de dirigeants mais d’un fonctionnement humain partagé qui se perpétue depuis toujours en position de pouvoir. En l’état actuel de notre cerveau, même un humain désireux de s’élever au-dessus de la possibilité de corruption court tous les risques de tomber dans le piège. La mutation n’est pas accomplie !

Plutôt que de perdre notre temps à manifester bruyamment et violemment dans nos rues, à saccager le « mobilier urbain » avec la même indifférence que nous avons en saccageant la planète, nous sommes invités à accompagner cette mutation en conscience.

Pour participer à cette révolution génétique, il suffit que nous acceptions un travail sur soi dont la finalité est de produire des nouveaux circuits d’apprentissage dans le cerveau, allant dans le sens de l’amour, de la compassion, de l’écoute, du respect et de mettre fin ainsi aux comportements de prédateurs organisés et égocentriques. L’intelligence de la vie n’a pas besoin de nous pour provoquer les modifications de l’ADN, mais nous sommes en position de répondre à cette mutation en incarnant les possibilités naissantes. Notre vieux cerveau d’homo sapiens doit comprendre que nous voulons insuffler dans sa structure même de nouvelles capacités, au « risque » de la bousculer sérieusement. Il nous revient d’agir, dans un cheminement intérieur et intime, de telle façon que ces nouveaux chemins d’expression des valeurs les plus profondes deviennent des réalités vivantes. Sans cette démarche, partagée par le plus grand nombre, nous ne ferons que retarder les perspectives lumineuses de cette mutation au risque aujourd’hui flagrant d’une extinction probable de notre espèce.

C’est pourquoi j’ai créé la page Facebook « les rubans blancs pour la mutation de l’humanité », afin d’amener à la conscience de chacun les enjeux exceptionnels de notre situation et de dynamiser nos démarches pour qu’elles portent leurs fruits le plus tôt possible.

Participer à cette renaissance au sein même de notre espèce est un projet magnifique que nous ne pouvons pas nous permettre de laisser de côté.

"

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-Henry David Thoreau
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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeVen 26 Avr 2019, 18:48

Ce que l'on appelle généralement le bonheur n'est en réalité qu'une intensité qui se déploie dans les strates les plus superficielles de notre être.
A bien des égards, le monde moderne a réussit l'exploit de nous faire totalement confondre le plaisir (l’excitation) et la joie, dichotomie et opposition jusqu'alors consciente dans toute les civilisations antérieures ; c'est même, jusqu'à un certain point, à une guerre déclarée contre la profondeur par le biais de l'intensité à laquelle nous assistons.
Notre servitude volontaire tient à cela que nous sommes devenus les idolâtres de l'outil même de notre asservissement, et que la sobriété, pierre fondatrice de toute vie intérieure véritable (et donc de toute joie véritable), est devenue ce qui nous effraie le plus, le lieu que nous fuyons comme la peste afin de pouvoir continuer à participer à la mascarade désespérante des gens heureux et faux.
Même nos démarches spirituelles s'en trouvent aujourd'hui entachées, où la spiritualité se retrouve considérée moyen à une maximalisation de nos capacités, de notre droit à jouir ici et maintenant, plutôt qu'un véritable chemin de dépouillement d'un individualisme étriquée et étouffant, afin de retrouver les valeurs oubliées de l'âme qui, certes, est un lieu de paix et de joie, mais est aussi un lieu qui nous oblige, tôt ou tard, à l'abnégation, au service, à la responsabilité, et au sacrifice de nos préférences et prérogatives personnelles dans l'optique d'une participation à une intelligence qui nous dépasse et devient notre vraie nourriture.

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 27 Avr 2019, 01:19

C'est aussi pour cela que je vis. Pour tenter de jeter à l'éternité le langage de mon âme. Pour tenter de ressentir un sentiment; ce sentiment qui fait exploser les barrières et déclare à la face du monde, qu'aucune autorité, ne pourra jamais, malgré sa persévérance désespérée, m'assujettir ou m'astreindre à faire ce qu'elle veux de moi. Aucune Lois, ni pouvoir, ni régime, ni maitre ne pourra jamais atteindre ma vérité. Et même si un jour leur monde me bannit au nom d'une quelconque moralité, dogme ou vérité supérieure; dites leur bien qu'ils peuvent tout me prendre, jusqu'à mon identité; dites leur qu'ils n'astreindront ni ne contrôleront jamais mon esprit; dites leurs que rien ne pourra jamais m'empêcher de sentir le vent souffler sur mon visage et me chanter ses mélodies, l'eau qui coule dans la rivière me donner la vie la force et le courage, les épis de blé me chatouiller les genoux, l'arbre me donner son ombre quand la chaleur du soleil devient trop forte pour continuer a marcher; dites leurs aussi, que rien ne m'empêchera jamais, de tenir l'éternité dans la paume de ma main.

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 27 Avr 2019, 01:21

Des poupées de cires à qui l'on aurait octroyées des émotions; ennuyées par l'existence de leurs propres profondeurs, se mirent à préférer exister par la beauté plastique de leurs enveloppes. Et puisque la grande majorité fonctionnait sous ce joug de l'apparence, ces divins enfants passèrent inaperçues, trompèrent leur monde avec facilité et souffrirent donc en conséquence. Mais l'âme dans sa lucidité naturelle ne peut qu'être consciente de la farce qui se joue au sein de son propre cœur, et lorsque le vernis artificieux devra faire face à un regard pur et innocent, comme il en traine encore quelques uns dans les rues publicisés qui les renvoient constamment à leurs propres facticités, que feront-t-ils ces beaux enfants ? Haïront-ils secrètement cette soudaine manifestation du Vrai, proclamant l'universalité du règne du superficiel, où laisseront-t-ils l'armure qui les protègent de la brutalité du dehors se fissurer allègrement malgré le danger apparent et la peur que cela réveillera en eux, permettant ainsi, peut être, l'émergence d'un nouvel état d'être à même d'anéantir le despotisme de la simulation, unanimement encensé, en révélant la source de Vie qui s'y cache, puissante et éternelle ?

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 11 Mai 2019, 11:46

"Crépuscule

Un long temps depuis, je ne parle plus des livres de l’instant, car il n’y en a pas. Tout au plus, parfois, je médite à partir : depuis certaines pages surprenantes vers ce que, toujours timides, elles indiquent. Cette fois-ci pourtant, je ne veux pas partir d’un tel livre mais l’indiquer, conduire qui veut bien en son dedans, lequel est un au-delà. C’est le moins, lorsque l’on reçoit en pleine figure un si dense, un si neuf colis d’Absolu. Cependant et malgré son évidence, la révolution comportée par ce livre n’est certes pas à la portée du premier n’importe qui venu ; et sans doute aura-t-elle bientôt contre elle la conspiration sonore des quiconques, qui chassent en meute, comme un corps de bassets, et aboient de concert contre la vérité avec le très sûr instinct de leur race de traîne-bedaine. Ils ont hélas l’infaillible flair des inférieurs. La sottise bien en terre plantée jusqu’aux oreilles, tels un rang de girouilles semées par un fesse-mathieu et dévorées par les mulots, ils ne seront certes pas avares de leurs pleurs et grincements de dents. Par quoi leur sentiment sera d’avoir atteint à la postérité ; et de fait seront-ils désormais oubliés en commun sous la très large bannière de leur anonymat dont les siècles ne retiendront que ceci : ils furent parmi les nombreux à ne rien entendre. C’est la seule renommée à laquelle n’importe qui peut aspirer : croyez bien qu’il s’y crochera avec toute la minérale puissance de l’huître glutinée à son rocher. D’autres en perdront soudain leur falzard et se trouveront alors, le calebar à tous les vents exposé, contraints par l’irrésistible motif de leur Narcisse en peine d’écho, de gazouiller l’aveu de leur vacuité avant même que de songer à tenter d’essayer de renoncer à ne rien comprendre. drint aux catholiques, enfin, les principaux intéressés, qui devraient saluer par d’exorbitants enthousiasmes un tel livre où une critique rationnelle de l’athéisme est conduite avec une extrême rigueur, ils n’ont pas le temps d’aller y voir, même de loin, car ils sont trop occupés à célébrer consanguins celui d’entre eux qui, n’ayant rien à dire, l’aura longuement écrit dans tel ouvrage publié avant tout afin d’oublier d’en lire de plus essentiels. « Non erit eis matutina lux » (Is, VIII, 20). Toutes ces protestations de cervelles en friche me lassent dès avant que d’avoir été proférées ; et je leur coupe sitôt l’herbe sous le pied en circonscrivant très exactement leurs biles : « Maxence Caron est fou, il est illisible et mégalomane, sa langue n’est point françoise, son propos est ténébreux, et moi qui suis très beau et très intelligent, je me dispense ainsi de penser puisque j’ai proclamé tant de vérités que j’en suis tout vertigineux ». Désormais, pauvres d’eux, ils n’ont plus rien à exposer puisque je viens, entre quatre guillemets, d’épuiser la complète artillerie de leur raison restreinte. Cela dit, passons."

http://zone-critique.com/2018/04/05/renaissance-de-la-philosophie-la-transcendance-offusquee-maxence-caron/?fbclid=IwAR3NkeHFFc0DwBRyU1lUSDanhj3NZ8aSHPSmdTXcEeu0pnWSs3ChF_pmZSg

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 11 Mai 2019, 12:39

À l’heure où toutes les littératures d’encensoirs nous enfument à longueur de pages avec l’envahissante « absence de Dieu », son « silence » ou, pire encore, son « retrait », – thématique parfaitement hérétique remise au goût du jour, sans penser à mal, par Simone Weil –, Présence de Dieu et Union à Dieu s’avère, littéralement, être un livre intempestif. Deux-cent cinquante pages consacrées à la présence de Dieu. Le dominicain suisse Gilles Émery fit là, sans nul doute, un livre scolaire quelque peu mais salutaire, parmi les pages duquel on redécouvre avec bonheur, avec de vastes respirations lumineuses aussi, la saine et sainte joie du Dieu présent, vivant, triomphant.

« Si Dieu se dérobe, c’est dans sa présence même ».

(H. de Lubac)

Si jeune, je n’ai déjà plus d’oreilles pour le concert clinquant de l’universelle baliverne. L’effort est âpre, pourtant, car les envahissantes vibrations que provoque la presque unanime conspiration des canailles sont incessantes. Dès toujours, certes, mais un peu plus dès hier. Soit que croisse exponentiel, en prévision sans doute des préliminaires déchaînements de l’abîme, devant l’Apocalypse, le nombre des imbéciles ; soit qu’enfle seulement leurs publicités impudiques où, avec plus d’exhaustivité qu’auparavant, s’expose en plein luxe, et tout envahi bientôt. En les deux cas, les suffocations sont un symptôme certain, que l’on ne peut traiter par rien, sinon par l’assourdissement volontaire à tout tumulte de la meute mondaine. « Je suis installé, écrivait Léon Bloy, depuis des lustres, sur un pic intellectuel d’où le grouillement contemporain est à peine discernable ». C’est ainsi, et point autrement, qu’il faut être, du moins si l’on espère pouvoir se refaire vite acoustique à l’essentiel, – cela n’étant possible qu’aux stylites solitaires de l’excellence, pour qui les couinements de ragondins du médiocre ne sont plus même d’imperceptibles acouphènes. Ne lire rien qui soit d’aujourd’hui, d’hier ou même d’avant-hier : telle est, aux temps ultimes, la voie de l’esprit, dont le refuge unique est l’Éternité, la seule et profonde Éternité où son Maître l’excite à L’enquérir. Ne lire rien, pour mieux dire, qui soit temporel, car « ce qu’on prend à la Vérité éternelle pour le donner au Temps consommateur, égoïste et ingrat, le Temps ne le rend jamais et l’a bientôt dévoré » (Barbey d’Aurevilly). Toute personne pour qui ce principe ne paraît point avec évidence est éperdue, et les plus frénétiques apôtres ne seraient pas alors de trop, s’il devait s’agir de lui faire entendre raison.

Cela certes condamne à certaine solitude, qui n’est cependant que l’envers d’une plus haute communion, par-dessus les coquins et par-dessus les gueux, par-dessus les ans et par-dessus les âges, où confèrent les âmes confiantes seulement en leur Principe, et pas surtout en quelques princes incertains de l’Instant. Ceux-là mêmes, et peut-être ceux-là surtout, qui font profession d’Absolu, au sein de sa demeure ecclésiale, donnent à présent tout aux seconds, en croyant exemplairement sacrifier au premier ; et ceux-là, hélas, ce sont la plupart… Le cuistre de sacristie est, de tous, le plus révoltant : en lui, la sottise et l’erreur, d’agaçantes seulement, deviennent blasphématoires exactement. Car entretenir son abrutissement en face de Dieu est un péché que tous s’empressent de clamer véniel afin de pouvoir s’y complaire à toute heure sans craindre le déshonneur ; et rares sont les divorces prononcés entre les modernes confessants du Dieu trinitaire et leur conjugale inappétence aux efforts rationnels. Ainsi vivons-nous désormais le temps où la philosophie, du pinacle de l’intelligence qu’elle partageait jadis avec la théologie, fut abattue par ses pratiquants eux-mêmes et traînée, comme la statue trop fière d’un régime désormais odieux, dans les caniveaux de la cité. Embrenée toute, à présent, on l’apprête de fripes infâmes et l’exhibe à nouveau, déguisée en toutes choses qui ne sont pas elles, et surtout en cet informe machin qui a pour nom l’essai, prétexte au soulagement sale de toutes les vessies vaniteuses de la place publique, lesquelles espèrent, en faisant ainsi flaque, acquérir la réputation d’animal rationnel. Sont désormais sacrés philosophes, dans toutes les sacristies de France et d’Helvétie, d’insignifiants chansonniers dont n’eussent pas même voulu sans doute les plus sordides bastringues de Montmartre, aux temps pourtant les plus glorieux de ce quartier. Essayer est la profession à la mode chez les gens de lettres ; et nul ne rêve plus d’autre chose que de démériter assez devant l’Intelligence afin que d’être adoubé tel. Pour ce, il suffit de prendre plume et de laisser icelle exsuder à propos de quelque objet que ce soit les plus quelconques lignes qui se puissent concevoir : le vulgaire y trouvera sa pitance, et même peut-être la déclarera-t-il plus longue en bouche que la moelle sans substance des Pères grecs & latins réunis. Mais que lui répondre, sinon qu’il devrait prendre la ferme résolution de séquestrer son dégueuloir jusques au moins la consommation des temps ? Et que faire, sinon l’exorciser, autant que faire se peut, par l’exemple de la philosophia perennis, inexorablement brandie dessus la voirie devenue monde ?
St. Thomas d'Aquin

St. Thomas d’Aquin

Car il ne faut pas moins que saint Thomas d’Aquin pour parvenir à s’abstraire, au milieu même des catholiques, de la bêterie rampante qui ronge tout. Il ne faut pas moins que l’œuvre du Docteur Angélique, dont Léon XIII affirmait que, parmi tous les doctes scolastiques, il « brille d’un éclat sans pareil », celui de « leur prince et maître à tous » ; il ne faut pas moins que cette œuvre qui a, selon les termes d’Innocent VI, « plus que toutes les autres, le droit canon excepté, l’avantage de la propriété des termes, de la mesure dans l’expression, de la vérité des propositions, de telle sorte que ceux qui la possèdent ne sont jamais surpris hors du sentier de la vérité, et que quiconque l’a combattue a toujours été suspect d’erreur » ; il ne faut pas moins qu’elle, donc, pour faire fructifier heureusement l’exil exigé au dedans de soi par l’extérieure et générale catastrophe. Et que l’on prenne bien garde à ceci qu’il n’est pas ici question de préférence personnelle. Point n’est ici question d’opiner ou de n’opiner pas à une option d’étroite pensée. À chacun le droit d’aimer plus ou moins l’apparence de la pensée thomiste, à chacun le droit d’être sensible plutôt à d’autres expressions de la Doctrine ; mais, à tous, le devoir d’en reconnaître l’éminence et d’en admettre l’excellence. C’est par lui donc qu’il convient de se laisser induire au sentiment renouvelé de la présence de Dieu, que d’affreuses hérésies se sont affairées à offusquer aux derniers siècles, et cela jusques hélas en certaines des plus croyantes âmes. Ainsi par exemple de Simone Weil, canonisée presque par certains inconséquents esprits, qui s’avérait pourtant incapable de penser la création du monde hors des structures absurdes où l’esprit s’enferme lorsqu’il accorde crédit au motif archaïque du « retrait de Dieu », – prélude ou épilogue à toutes les divagations vaines dont le XXe siècle fut coutumier lorsqu’il postulait l’absence de Dieu, au prétexte, certes extrêmement impressionnant, de la Seconde Guerre mondiale. Et Simone Weil, donc, de radoter ainsi : « Dieu ne peut aimer en nous que ce consentement à nous retirer pour le laisser passer, comme lui-même, créateur, s’est retiré pour nous laisser être ». Ou encore : « La création est de la part de Dieu un acte non pas d’expansion de soi, mais de retrait, de renoncement ». Et enfin ce blasphème proféré au nom d’une malentente de la kénose, qui ne fut certes pas à elle propre : « Dieu renonce, en un sens, à être tout. […] Dieu s’est vidé de sa divinité ». Dieu créant, c’est Dieu se retirant, Dieu renonçant, Dieu se sacrifiant, déjà, par amour, afin de laisser être ses créatures, et s’avouant ainsi commensurable à ces dernières puisqu’il lui faut, d’une certaine façon, rentrer un peu le ventre pour leur libérer une place au sein de l’existence. Ici, très nettement, création signifie abdication ; et l’on comprend alors que Simone Weil, dont ni la rigueur ni la probité intellectuelle ne peuvent être mises en doute, se soit tenue toute son existence, certes brève, sur le seuil d’une conversion qui lui eût commandé l’abjuration de semblables bêtises. Toute inverse s’avère en effet la doctrine commune de l’Église, qui n’admet aucune concurrence du Créateur et de ses créatures dans l’être. Loin d’être signe de l’absence de Dieu, de son renoncement à quelque plénipotence ontologique fantasmée univoque, la Création ne subsiste que d’être signe de la présence divin. « Toute créature est, par elle-même, une théophanie », écrivait Henri de Lubac dans Sur les chemins de Dieu. « Tout le réel qui s’offre à nous est, par tout lui-même, et d’abord par sa seule existence, le symbole ou le signe de Dieu ». Tout entière, la Création exprime et expose son Créateur, et tient là sa raison d’être, sans quoi le moindre brin d’herbe tomberait au néant ; car exister, déjà et tout simplement, c’est imiter Dieu, à l’infirme proportion de sa nature – et l’imiter, c’est le désigner.

gilles-emery-dieu-present-9782889186839Telle est la grande salvatrice leçon que l’on remémore à la lecture de Présence de Dieu et Union à Dieu, du frère dominicain Gilles Émery, livre austère et scolaire par certains côtés, mais tant aux antipodes des impensantes latrines de l’infralittérature catholique épouse de son temps que son existence seule est prétexte à un embrasement d’espérance : l’on pense encore, parfois, selon l’Éternité, parmi les rangs où le Christ est confessé. Les pages du frère Émery valent beaucoup, non parce qu’elles seraient, en elles-mêmes, un chef d’œuvre de haute prose spéculative, mais parce qu’elles sont un index indiquant, tendu, la droite direction où le regard du lecteur pourra rencontrer le lustre de la sainte Doctrine. Tâche grande parce qu’elle est humble, et noble parce qu’elle est pédagogique. L’honneur de l’Ordre des Précheurs paraît tout entier en de telles études, où l’auteur, plutôt que de consacrer ses facultés au glaçage superficiel d’un thème quelconque, simplement suggéré à son intention par les caprices prétentieux de ses humeurs chaudes, s’offre avec déférence aux exigences de la pensée elle-même qui le presse de se faire, pour les obscurités de ses contemporains, le truchement d’une voix limpide, – celle du maître de son Ordre. Il n’est certes pas prochain, le temps où l’on verra un esprit semblable à celui du frère Émery se compromettre dans la scribouille d’un essai provoqué par une démangeaison fugace, prétexte seulement à tous les espoirs d’immédiate postérité médiatique. C’est ici tout au contraire une entière mythologie qu’il s’agit de montrer telle, cette mythologie de l’absence de Dieu, de son retrait, qui croisse contre l’écorce la plus extérieure du christianisme, comme un lierre strangulatif autour d’un chêne. Et par là, c’est à l’une sans doute des plus complexes questions de la métaphysique chrétienne qu’il s’agit non d’offrir une réponse mais de faire entrevoir au lecteur une voie de résolution possible, question qu’il faut dire, enfin : comment penser sans panthéisme la présence de Dieu au plus intime de toute chose ? Ou à l’inverse : comment penser, sans restreindre l’infinité et la toute-puissance de Dieu, l’existence propre de la Création ? Comment ne point sombrer dément lorsque l’on confesse qu’en Dieu « vivimus, et movemur, et sumus », cependant que la transcendance divine est proclamée absolue, car Dieu « lucem inhabitat inaccessibilem » ? Nulle façon plus efficace que la docilité aux doctrines thomistes pour espérer découvrir quelques lumières en d’aussi obscurs domaines. En la matière, le frère Gilles Émery est un maître. Avec lui, dès lors, je quier en saint Thomas un peu de ce « sentiment de la présence de Dieu », si cher à Paul Claudel.

Je lis donc sous la plume du Docteur commun ceci : « Aussi longtemps, donc, qu’une chose possède l’être, il faut que Dieu lui soit présent (quod Deus adsit ei), selon le mode sur quoi elle possède l’être ». Et pour l’affirmer, la langue latine lui offrait l’usage de ce beau verbe, inexistant par malfortune en français : adesse, littéralement « être-à », et plus communément « être présent, être auprès de ». Verbe qui comportait l’avantage précieux de montrer, à même son étoffe, que cet « auprès de », cette « présence à » n’est rien moins qu’accidentelle, – bien plutôt consubstantielle à l’être dont il s’agit, ici celui de toute créature qui est à Dieu non point de surcroît mais par le simple et seul fait d’exercer, en propre, un acte d’être. Car, « quoi, en effet, de plus présent à chaque chose que son être ? » Rien n’est plus présent à chaque chose que son être, – et cet être, causale, comme l’écrit saint Bernard, c’est Dieu. Non point certes, telle est la tentation panthéiste, que toute chose soit Dieu, ce qui signifierait qu’il est toute chose materiale. Bien plutôt faudrait-il dire que Dieu est au monde qu’il opère, comme l’on dit d’un homme qu’il est à ce qu’il fait, lorsqu’une intense concentration retient son attention sur son ouvrage. Dire cela, cependant, c’est tout dire et ne rien dire ; car dès lors, exactement, commencent en masse à se presser les problèmes sous nos yeux. Tout, en effet, se joue dans l’entente distincte d’une telle présence causale, dont il faut voir surtout, et bien, le caractère superlatif, sans quoi l’on ferait retomber le Dieu trine et transcendant au niveau bien peu digne d’un premier moteur, qui n’est précisément jamais, comme son nom l’indique, que le premier d’entre une série causale dont, au contraire, la pensée chrétienne doit démontrer que Dieu ne lui appartient en aucune façon puisqu’il est Celui par qui toute chaîne causale surgit possible – il est donc Celui en qui tous les premiers moteurs de la Création trouvent leur principe et leur fondement. La suréminence de l’agir créateur, dit « causal » par seule analogie, est cette exigence de pensée à laquelle la Révélation chrétienne convoque l’esprit et l’oblige, envers lui-même tout autant qu’envers Dieu. Le plus proche Principe est toujours le plus lointain, tel est le paradoxe que révèle une rigoureuse pensée de la transcendance divine. Dieu créant, c’est Dieu s’approchant. Dieu absolument outre sa Création, c’est Dieu intimement au dedans d’icelle. De toute évidence, l’acte de création ex nihilo doit donc rendre possible, par sa singularité même, une telle ambivalence. Certes, et saint Thomas ne se prive point de le répéter en maint lieu, le Créateur est en toute chose « sicut agens adest ei in quod agit », mais une telle formule serait vaine si l’accent n’était pas mis sur le « sicut », « comme ». Le Principe est par rapport à ses créatures comme un agent par rapport à ce qu’il cause : incommensurable à quelque agent créé que ce soit, il ne peut être désigné, dans sa vertu causale, qu’en maintenant ensemble l’identité et la différence que toute comparaison comporte. Le monde est l’effet de Dieu, et partant Dieu est cause du monde – soit. Mais ainsi parlant, j’use des compétences analogiques du langage créé, jusques et peut-être surtout dans l’instant même où je désigne le fondement des possibilités expressives analogiques qui me sont échues. Dire en effet que je puis désigner Dieu, analogiquement, à partir de ses effets, parce que tout effet porte en soi une similitude de sa cause, c’est toujours déjà proférer d’analogiques paroles. Et cela paraît de plusieurs façons, – dont une, tout particulièrement, doit être ici examinée.

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http://zone-critique.com/2018/01/30/tres-court-traite-de-presence-de-dieu/

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 11 Mai 2019, 12:41

Il est parfois nécessaire de savoir lire entre les lignes : la parution de la Correspondance entre Jacques Maritain et Emmanuel Mounier nous en donne, aujourd’hui encore, la preuve. Par bien des aspects fort banal, cet échange de lettres recèle cependant quelques instants de belles émotions et de fortes pensées. « Il faut avoir l’esprit dur et le cœur doux », écrivait Maritain à Cocteau ; et c’est bien un tel esprit, et un tel cœur, que nous découvrons au philosophe dans cet échange de vingt années avec son jeune ami, fondateur de la revue Esprit.
Edition de Sylvain Guéna (9 juin 2016)



Aux premiers paragraphes des Degrés du savoir, Jacques Maritain lui-même semble nous vouloir avertir de la vanité du présent propos : « Hélas ! comme si un philosophe, aidé d’une formation historique supposée même exhaustive, et de la plus intuitive sympathie bergsonienne, pouvait pénétrer l’intérieur d’un saint ! ». Et l’auteur d’ajouter : « Toutes les fausses clefs de la philosophie se brisent, pour la bonne raison qu’il n’y a pas de serrure ; on n’entre là qu’à travers le mur ». Nous-mêmes n’avons, pour évoquer la sainte figure de Jacques Maritain, nulle autre ressource que ces « fausses clefs », à peine maintenues en nos mains d’anxiété frémissantes à l’idée d’exécuter ignoblement une si noble tâche. C’est, alors, le seul avantage peut-être que l’on peut trouver à la publication de cette Correspondance entre l’auteur d’Humanisme intégral et Emmanuel Mounier, fondateur de la revue Esprit ; avantage donc que d’y entrevoir briller l’éclat d’une âme dont la pureté déchaîne à son encontre, encore et toujours, toutes les plus saccagantes rages de l’enfer. Au livre second du De imitatione Christi, le chapitre quatrième semble écrit tout entier pour soutenir nos efforts, que nous citons dans la traduction de Corneille : « Pour t’élever de terre, homme, il te faut deux ailes, / La pureté du cœur et la simplicité : / Elles te porteront avec facilité / jusqu’à l’abîme heureux des clartés éternelles ». Et ces deux vers encore, qui d’une formule forte disent l’excellence ineffable de cette personnalité si singulière dont nous savons ne pouvoir rien faire de plus qu’esquisser les contours : « Au cœur bien net et pur l’âme prête des yeux / Qui pénètrent l’enfer et percent jusqu’aux cieux ».

Maritain philosophe

Les lettres qu’échangèrent, entre 1929 et 1949, Jacques Maritain et Emmanuel Mounier, parfois permettent d’apercevoir, entre deux quotidiennes banalités et trois administratives contingences, la netteté de cette âme, selon le terme judicieusement choisi par Corneille. L’âme nette, c’est-à-dire l’âme nitide, brillante d’un éclat que l’absence d’impureté rend possible et dont le rayonnement transperce sans lui faire violence l’ampleur toute entière de la Création, jusques aux franges obombrées du Lieu réservé. Aussi, dire de Jacques Maritain qu’il fut philosophe, c’est ne rien dire, ou dire tout : ne rien dire si l’on entend cette dénomination en son sens évident et convenu ; tout dire, en revanche, si l’on prend la peine d’ouïr sonner en ce mot son intime vérité grecque. Philosophe, l’auteur de Science et sagesse certes le fut, et très-éminemment, mais bel et bien en tant qu’il fut de la Sagesse seule amant, et d’elle en retour aimé. « C’est une autre sagesse que nous prêchons, écrivait-il encore dans Les Degrés du savoir, scandale pour les Juifs et démence pour les Grecs. Excédant tout humain effort, don de la grâce déifiante et des libres largesses de la Sagesse incrée, à son principe il y a l’amour fou de cette Sagesse pour chacun de nous, à son terme l’unité d’esprit avec elle. » Hors cette compréhension de la philosophie, tout à la fois la plus stricte et la plus ample, il est impossible et impie d’affirmer que Jacques Maritain fut un philosophe. Seule la philosophie entendue comme la réponse d’un amour intelligent et intelligeant faite à l’Appel précédent d’une Sagesse toute aimante déjà, seule la philosophie ainsi entendue nous autorise à considérer sans crainte d’inexactitude blasphématoire la vie et l’œuvre de Jacques Maritain comme celles d’un philosophe ; et peut-être même, si l’on s’en tient à cette définition, comme celles du seul philosophe de son siècle, – à tout le moins du plus exemplaire.

Une solitude philosophique

Les lettres qu’échangèrent, entre 1929 et 1949, Jacques Maritain et Emmanuel Mounier, parfois permettent d’apercevoir, entre deux quotidiennes banalités et trois administratives contingences, la netteté de l’âme du philosophe

À ce titre, et à plus d’un autre, sa solitude fut immense ; et toute peuplée pourtant de ces « grandes amitiés » dont son épouse bien-aimée, Raïssa Maritain, a su dire les puissantes beautés en un livre admirable. La solitude splendide de Jacques Maritain ne fut certes point celle du vieillissant Verlaine vagabond, mais bien plutôt celle décrite par Léon Bloy, aux inaugurales lignes des Méditations d’un Solitaire en 1916, en ces termes : « Je suis seul. J’ai pourtant une femme et deux filles qui me chérissent et que je chéris. J’ai des filleuls et filleules que l’Esprit-Saint paraît avoir choisis. J’ai des amis sûrs, éprouvés, beaucoup plus nombreux qu’on n’en peut avoir ordinairement. Mais, tout de même, je suis seul de mon espèce ». Comme son cher parrain, Jacques Maritain fut, lui aussi, inexprimablement seul, – seul de son espèce dans le gouffre infini que creuse sous leurs pas l’intensité surnaturelle de certaines âmes. Que l’on ne se fourvoie pas, cependant : si la solitude de Jacques Maritain fut presque totale, il s’agit avant tout et singulièrement d’une « solitude philosophique », selon la belle formule par lui-même utilisée à l’intention de son jeune ami Mounier, lorsque ce dernier projette un « numéro-manifeste » d’Esprit auquel il désire adjoindre Religion et culture ; ce que l’auteur refusera, arguant que son affaire est « d’aller à la découverte en taillant les notions aussi exactement que possible et en tâchant de suivre le fil de la vérité dans les questions difficiles, non de prendre part à des manifestations collectives, où la pureté des notions risque toujours d’être quelque peu bousillée ». Telle se dessine ici l’exigence belle et nette qui attira sur Maritain les foudres de tous esprits partisants, de toutes les incestueuses sectes politiques, qu’elles fussent dextres ou sinistres. La fureur des factions fut toujours sa rançon. À commencer bien sûr par celle de l’Action française et de son adjudant-chef Charles Maurras, qui ne craignait point, à l’aube encore des années cinquante, de le traiter de « médiocre professeur naturaliste » ; alors même que lui avaient été dédiées les Réflexions sur l’intelligence, en 1924. Gageons cependant que, si cette « solitude philosophique » lui valut pareille haine de la part de Maurras, qui n’y voyait que trahison, elle lui permit tout à l’inverse d’entrer en immédiate et sympathique résonance avec l’esprit de Bernanos, dont il se fit un ami dès au moins l’an 1937.

L’Esprit et l’organe

D’un côté comme de l’autre, celui des fraternités et celui des fractures, il n’est rien que de compréhensible, car l’absolue fermeté de Maritain lorsque se trouvait ébranlée la primauté du Spirituel que rendit célèbre l’un de ses livres, ne pouvait que susciter l’hystérique convulsion des plus serviles vassaux du Prince de ce monde. À Mounier, en 1932, il écrivait ceci : « je suis persuadé que les ruptures les plus graves valent mieux que de laisser Esprit devenir « l’organe » d’un mouvement politique. Ce serait le monde renversé, c’est l’esprit qui se sert d’organes, en bonne philosophie ! Toujours la vieille querelle du « mystique » et du « politique ». Il est essentiel que vous soyez dès le principe d’une fermeté absolue ». Cette absolue fermeté de principe lui valut d’être très tôt conspué par les enfermés absolus séides du Prince d’en-bas.

Dans cette correspondance se lisent tout à la fois les enthousiasmes et les craintes de Jacques Maritain envers la revue Esprit

Mais les gloires du monde passent, et Maritain demeure. « La pente de l’intelligence moderne est contre nous, écrivait-il dans Les Degrés du savoir. Eh bien, les pentes sont faites pour qu’on les remonte. L’intelligence n’a pas changé de nature, elle a pris des habitudes. Les habitudes se corrigent. Seconde nature ? Mais la première est toujours là ; et le syllogisme durera aussi longtemps que l’homme ». Maritain sait son grec et son latin : l’organe c’est l’organon, l’outil ou l’ustensile qui n’a d’autre raison d’être que d’être utile et que l’on use de lui en vue d’une fin plus haute ; et c’est vers elle que souffle l’esprit, puissance pneumatique d’animation des corps, insoumis par essence à quelque inférieure réalité que ce soit. « Animalis autem homo non percipit ea quae sunt Spiritus Dei stultitia est enim illi et non potest intellegere quia spiritaliter examinatur », dit Saint Paul dans sa première Épitre aux Corinthiens : « l’homme animal n’est point capable des choses qui sont de l’Esprit de Dieu : elles lui paraissent une folie, et il ne peut les comprendre ; parce que c’est par une lumière spirituelle qu’on doit en juger », traduisait Lemaître de Sacy. Là se lisent tout à la fois les enthousiasmes et les craintes de Jacques Maritain envers la revue Esprit : son espoir est de la voir honorer ce divin nom qu’elle s’est attribuée, en devenant le foyer d’où peuvent partir quelques rayons de lumière spirituelle ; sa crainte est toute contraire, celle de voir l’esprit du temps ronger de si hautes exigences, et les contraindre par le bas à d’inacceptables compromissions, – autant dire, en ces graves matières : d’intolérables prostitutions.

Le pur et le saint
Emmanuel Mounier

Emmanuel Mounier

Cela, le jeune Mounier lui-même semble parfois ne pas bien le comprendre, qui écrit dans son journal à propos de Maritain, qui lui reprochait, sous prétexte d’une certaine « neutralité » de sa revue, de n’avoir point encore, en novembre 1932, affirmé fermement l’identité catholique d’icelle : « mon cœur lui donne entièrement raison : il faudra proclamer au plus tôt le Christ et je quitterais plutôt mes amis… mais il pense en ermite. Faisons une œuvre monastique, ce sera peut-être plus fécond qu’Esprit ». Mounier, ne comprenant en profondeur la solitude philosophique de son ainé, en fait une forme d’isolement volontaire, et du bout de l’amitié lui reproche avec ironie de ne se point vouloir tremper dans les eaux limoneuses du monde. Le fondateur d’Esprit, grand lecteur de Péguy, paraît incapable de ne pas confondre « la pureté du cœur » que loue l’Imitation de Jésus Christ, avec cette autre pureté, par soustraction, qui faisait dire à Péguy que « le kantisme a les mains pures, mais il n’a pas de mains ». Il existe pourtant une toute chrétienne pureté qui n’a strictement rien à voir avec celle-ci, qu’à juste titre dénonçait Péguy ; une pureté non par soustraction, qui pour demeurer pure se doit soustraire à toute contagion maculatoire, car alors il serait impossible de dire « pur » le Christ lui-même, qui tollis peccata mundi, – mais une pureté bien plutôt par assimilation, une pureté donc qui au lieu d’être contaminée, souillée, par la présence du péché, serait suffisamment puissante pour purifier tout ce qu’elle touche. Une telle pureté ne craint pas, alors, de plonger dans la boue, puisqu’elle se sait capable d’en faire de l’or. « Ô pureté, qui semblable à celle du soleil n’est ternie par aucune fange et ne craint nulle contagion, mais qui gagne les âmes et en fait disparaître toute tache », dit le Sermon pour la Fête-Dieu, de saint Thomas d’Aquin. Et cette pureté-là, seule véritable, n’est autre que la sainteté elle-même, comme le rappelle ce même Thomas d’Aquin, dans un Sermon consacré à l’Esprit-Saint, lorsqu’il affirme que « en grec, « saint » désigne la pureté », en s’appuyant sur une étymologie, commune à l’époque, qui faisait dériver agios, « saint, sacré », de agès, « pur ». Le saint n’est certes pas celui qui conserve les mains propres ; il est bien plutôt celui qui, en plongeant jusques aux coudes dans la bourbe, en parvient à extraire quelques précieuses âmes et les en nettoyer afin qu’elles puissent recouvrir leur plein natif éclat. Prolongeant, consciemment ou point, peu importe, la métaphore solaire de Thomas d’Aquin, le Cardinal Journet écrivait qu’une fois constitué dans le monde, « royaume qui n’est pas de ce monde est comme un soleil qui demande à illuminer d’en haut, sans aucunement le désessencier ni se l’incorporer, tout l’ordre des royaumes de la culture » (Traité de l’Église). Mounier, hélas, ne voit rien de cela et larmoie lorsque Maritain lui fait quelque remontrance : de la sainte solitude philosophique de son ami, il fait un solipsisme puéril ; pour le dire d’un mot, il semble que la sainteté de Maritain lui échappe, car il ne voit cette stupéfiante solitude qu’enraciné dans la cité, lors qu’il lui faudrait au contraire parvenir à voir la cité elle-même à partir du solitaire observatoire de la pensée, prééminente toujours aux modes politiques du monde.

Communautés

Au début de sa Politique, Aristote écrivait que « toute cité est une sorte de communauté (koinônia), et que toute communauté est constituée en vue d’un certain bien », puis il ajoutait : « il en résulte clairement que si toutes les communautés visent un bien déterminé, celle qui est la plus haute de toutes et englobe toutes les autres, vise aussi, plus que les autres, un bien qui est le plus haut de tous » ; et il concluait : « cette communauté est celle qui est appelée cité (pòlis), c’est la communauté politique ». Or, il est pour un chrétien authentique une koinônia plus haute encore que la communauté politique, c’est la Communion de l’Église universelle ; car le plus haut des biens étant, pour chacun et pour tous, la Béatitude éternelle, il est strictement impossible d’envisager que la cité terrestre prenne soudain et pour quelque raison que ce soit l’ascendant sur cette autre Cité, céleste, dont les fins excèdent le monde infiniment.

L’Action française avait pour guide suprême un incroyant avoué, tout aussi sourd d’âme que de corps aux Vibrations surnaturelles d’un Principe dont il se voulut prince afin que de S’en pouvoir servir au lieu de Le servir

Nulle urgence temporelle ne saurait justifier, aux yeux du Catholicisme, le renversement de telle hiérarchie : l’organum toujours doit être soumis aux fins que désigne le spiritus sancti. « Il importe au surplus, écrivait Maritain dans Primauté du spirituel, de ne pas perdre de vue que si l’Église elle-même est essentiellement supra-politique, en revanche chaque catholique pris comme membre de la communauté terrestre est dans la cité, et de la cité, non au-dessus, doit travailler pour sa part au salut temporel de la cité et du monde. À ce salut temporel certaines conditions politiques, pour subordonnées qu’elles soient aux conditions spirituelles, sont indispensables. L’Église, qui poursuit un autre bien, – éternel, – n’a jamais méconnu, elle veut sanctifier au contraire ces conditions du bien temporel, et par là même qu’elle les ordonne à l’ultime fin surnaturelle, elle assure de haut leur rectitude ». À l’éblouissante lumière de ces lignes, l’on comprend mieux ce fait, qui n’est surprenant qu’aux préjugés : Maritain, que toutes les droites accusent régulièrement encore de toutes les imaginables compromissions avec le « monde moderne », Maritain précisément reprochait à Mounier de n’exprimer pas avec une suffisante fermeté son catholicisme, car à ses yeux, et en raison même de « la grandeur implacable des choses de l’esprit », la question de l’existence de Dieu « crée une inévitable ligne de partage des eaux ». Que l’on constate pourtant la suivante évidence, douloureuse sans doute à tous les frelatés cancrelats d’extrême-droite : ce ne fut certes pas Maurras, agnostique dès l’adolescence, qui eût pu affirmer avec une semblable force pareille intransigeance. Et Maritain d’ajouter : « n’importe quelle action commune vient un jour se heurter à cette question. Il faut alors ou bien rompre avec les athées qu’on essayait d’entraîner, ou bien trahir Dieu comme ont fait les gens d’Action française ».
Charles Maurras

Charles Maurras

L’Action française avait pour guide suprême un incroyant avoué, tout aussi sourd d’âme que de corps aux Vibrations surnaturelles d’un Principe dont il se voulut prince afin que de S’en pouvoir servir au lieu de Le servir ; et ce sont les descendants d’un tel homme qui se font juges aujourd’hui du cœur pur et de l’adamantine intelligence de Jacques Maritain, sous prétexte que ce dernier manifestait une préférence pour une certaine démocratie, plutôt que de s’épuiser à espérer une phantasmatique Restauration. À ceux-là, éternellement, Maritain répond dans Les Degrés du savoir : « ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de vérités qui nous servent, c’est d’une vérité que nous servions ».

Le philosophe et la cité

Comment comprendre alors, maintenant, les incessants reproches faits à Mounier par Maritain ? Il serait parfaitement absurde de les lire, sans autre subtilité, comme les reproches d’un Rat retiré du monde aux députés du peuple rat : l’on ne comprendrait alors que Maritain, jamais, ne condamne la revue Esprit en elle-même, ni même l’intention de son fondateur. Il faut plus finement observer. Deux tendances, qu’il devine présentes en l’âme de son ami, obligèrent Maritain à garder toute sa vie une certaine distance, quoique toute amicale, avec Esprit. Tout d’abord, nous l’avons dit, le philosophe craint la compromission : l’universalisme d’Esprit est certes louable en soi, car l’Esprit souffle où Il veut, mais il est nécessaire, pour que cette saine aspiration ne se transforme point en mauvaise bourrasque, qu’une complète intransigeance quant aux principes soit fermement conservée. Mais surtout, l’auteur du Philosophe dans la cité sait que sa place n’est pas là, au sein de cette œuvre collective ni d’aucune autre de même ou d’autre sorte : une revue digne de ce nom ne peut à ses yeux être autre chose qu’un « laboratoire de recherches », et rien moins que « l’organe d’un parti ». Le philosophe ne peut être homme d’un parti, quel qu’il soit, car un homme de parti est toujours homme d’une partie, un homme partiel donc et par là même partial. « Il est absurde de supposer que ce qui est par définition universel, c’est-à-dire catholique, puisse se lier à ce qui est par définition particulier, c’est-à-dire à un parti » (Primauté du spirituel). Hegel a raison d’affirmer que « le vrai est le Tout » ; cela, le Catholicisme le lui accorde aisément, mais en un sens tout autre que le sien, cependant.

Le philosophe ne peut être homme d’un parti, quel qu’il soit, car un homme de parti est toujours homme d’une partie, un homme partiel donc et par là même partial

La Vérité est certes aussi large que les bras du Christ en Croix embrassant le genre humain tout entier, et elle ne peut être, au surplus, qu’au prix d’une telle amplitude absolue ; mais le faux ne se réduit pas pour autant à un simple « moment » du vrai total. Le faux n’est jamais vérifié ; et si ens et vero convertuntur, il faut affirmer fermement l’impossibilité d’une résolution dialectique du premier dans le mouvement total du second. Avec plus d’exactitude dirons-nous alors que le vrai est toujours du point de vue du Tout : si le Christ est bien le Chemin & la Vérité, c’est donc du haut du Calvaire seulement que nous pouvons voir en Vérité ; et c’est tournés tous vers l’axe unique de la Croix que nous réalisons au plein sens du terme l’universalité de l’Église, qui est littéralement une « conversion vers l’Un » (unus versus). « L’Église, dont la sagesse joint dans une unité supérieure et métapolitique toutes les vérités dont les hommes, dans le domaine de la cité terrestre, doivent chercher à droite ou à gauche l’application temporelle, est donc obligée de combattre avec vigilance ces tentations, qui peuvent surgir chez les uns ou chez les autres, de l’inféoder à un parti politique », écrivait Maritain dans Primauté du spirituel, ne faisant là que répéter les affirmations du Pape Léon XIII en son encyclique de 1890, Sapientae christianae.

Universel et particulier

Mais l’Universel, c’est aussi, à la lettre : « ce tourné-ci », unus pouvant signifier « celui-ci » : la conversion vers l’Un est alors comprise comme le revers communautaire d’une conversion de chaque « un » vers son unique Principe : conversion vers l’Un de ce converti-ci, en sa pleine et entière singularité. Les hommes de partis ne peuvent pas comprendre qu’une communauté, parce qu’elle est surnaturelle, parce qu’elle est prémisse au triomphe d’un royaume qui n’est pas de ce monde, puisse tenir ensemble ces deux aspects, contradictoires à première vue, tandis qu’il est nécessaire aux rassemblements à fins humaines d’abolir l’un pour accomplir l’autre. À cet égard est fort éclairante la distinction de deux universalités à laquelle se livre Maritain au vingt-septième paragraphe de Primauté du spirituel, en son troisième chapitre. L’auteur y discerne deux sens de l’universalisme, l’un qui est « du diable, homicide dès le commencement, chef de l’Église du mal » ; et l’autre qui est du Rédempteur. Le premier « demande le principe de son unité à l’homme lui-même, considéré comme la règle et la fin suprême, – et mêle alors toute les diversités humaines dans une grande confusion destinée à dissoudre les limites nationales, et à instaurer la cité universelle où notre nature se suffira à elle-même, comme celle de l’ange » ; le second, tout à l’inverse, « demande l’unité de l’homme au Père des créatures ; respectant toute les diversités naturelles, il élève au-dessus des nations la vraie cité universelle qui est l’Église, et où l’homme, par la grâce naturelle, parvient à la liberté des fils de Dieu ». L’homme de parti ne distingue point ; il ne voit que le premier de ces universalismes, auquel il adhère avec fureur s’il ne le combat pas avec rage – mais en tous les cas, il ignore diablement le second, ou plutôt refuse de le discriminer du premier. L’homme de parti, tout simplement, ne distingue pas l’ordre de la Création, dont dépendent entièrement les collectivités susdites, et en premier lieu les collectivités politiques, de l’ordre de la Grâce, dont seule dépend la Communauté du Christ, à propos de laquelle le Cardinal Journet, dans un texte déjà cité, écrivait ceci : « sa catholicité est le contraire d’un totalitarisme : elle n’est rivalité sans merci qu’à l’égard de la cité du mal. S’il [le royaume du Christ] emprunte les matériaux de la nature et de la culture, c’est pour se constituer sur un plan que ne peuvent occuper ni la nature ni la culture. Il laisse en place les lois du cosmos, les arts et les techniques, les familles et les cités, et les misères physiques de la nature déchue : la faim, la soif, les processus de naissance et de vieillissement, la souffrance et la mort […]. Le royaume qui n’est pas de ce monde est catholique de par sa nature évangélique, en raison même de sa transcendance : aucune formation humaine ne peut espérer l’emprisonner, ni prétendre jamais l’identifier à soi. Il passe librement à travers elles comme Jésus à travers les portes du Cénacle. Telle est la catholicité essentielle et constitutive de l’Église ».

Une sainte solitude

Au sein d’une telle koinônia, l’on est toujours seul, mais d’une bien particulière solitude, qui n’est pas abandon à soi-même – car il ne s’agit point pour le solitaire philosophe de clamer comme un certain Rat que « les choses d’ici bas ne le regardent plus » (La Fontaine) –, mais bien plutôt singularisation extrême de soi sous le Regard amoureux du Principe qui se fit homme et nous promit de compter chacun des cheveux de notre tête. Être seul en vérité, ce n’est pas n’être plus accompagné, c’est atteindre ce degré d’intensité existentielle où l’unicité absolue de notre personne crève tous les ciels et toutes les terres, jusqu’à s’aller reposer au creux de l’Être absolu subsistant qui tient dès toujours cette singularité en sa Toute-Puissante.

Semblable à cette Église qu’il aima d’un amour limpide et lumineux, et qu’il servit, grand de ce véridique amour, en véritable philosophe, Jacques Maritain n’eût point peur de la solitude

Être seul en vérité, c’est être singulier, – et il n’est qu’un lieu où tel état s’avère possible, c’est cet Espace qu’ouvre aux âmes pures les bras du Christ, étendus sur la Croix. L’on est donc nulle part plus seul qu’au sein de l’Église elle-même, paradoxalement unique communauté nécessaire et essentielle aux hommes. Ainsi, de cette Église, l’auteur d’Art et scolastique pouvait affirmer, en référence au chapitre trente-cinquième d’Isaïe, qu’elle « n’a pas peur de la solitude ; s’il le faut, elle habitera les déserts et les fera fleurir ». Semblable à cette Église qu’il aima d’un amour limpide et lumineux, et qu’il servit, grand de ce véridique amour, en véritable philosophe, Jacques Maritain n’eût point peur de la solitude ; et sans doute savait-il confusément, au fond de lui-même, que cette solitude même, pleine parfois d’amertume et de chagrin, faisait autour de lui fleurir « la terre déserte et sans chemin » (Is. 35;1). L’étude de la Sagesse, écrivait saint Thomas d’Aquin, est de toutes la plus sublime car « l’homme y accède le plus à la ressemblance du Dieu qui a tout fait en sagesse ; et, comme la ressemblance est cause de dilection, l’étude de la Sagesse unit le plus à Dieu dans l’amitié, ce qui fait dire que la Sagesse est pour tous les hommes un trésor infini qui donnera à ceux qui en ont usé part à l’amitié de Dieu » (Contra Gentiles, I, 1). Nous ne croyons pas excéder ce qu’il nous est permis de supposer en affirmant que, sans doute, nul homme plus que Jacques Maritain n’eût part en son temps à cette amicitia Dei que son maître, le Docteur commun, puisait au Livre de la Sagesse.

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—"Il n'y a plus aujourd'hui de philosophes mais seulement des professeurs de philosophie et déjà, il est admirable d'enseigner ce qui autrefois était admirable à vivre."
-Henry David Thoreau
—Le Concept étend tyranniquement sa face sur les étendues de la Conscience ; au-dehors la vie s'écoule.
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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 11 Mai 2019, 12:44

Un pote à moi, de La Sorbonne.

ENTJ.

@M.Noir , ça va te causer tout ça, je pense.
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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 11 Mai 2019, 13:02

"Comment ne serais-je pas seul, n'ayant que du mépris pour cette humanité supplantatrice de son Créateur et considérant comme des impostures ineptes de Démon tous les lieux communs de progrès, de civilisation, de politique et surtout de démocratie qui ont remplacé depuis si longtemps la confiance en Dieu ?

[...]

L'état civil dont vous êtes quelquefois si fier ne sait absolument rien de votre âme et son registre de néant ne peut mentionner que votre corps catalogué à l'avance pour le cimetière. S'il existe un arbre généalogique des âmes, les Anges seuls peuvent être admis à le contempler. "

-Léon Bloy

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeDim 09 Juin 2019, 00:24

« Ce que j'essaie de vous dire,
c'est une sorte de musique que j'ai entendue.
Elle n'a pas été entendue verbalement.
Elle est dans le son de l'eau qui coule.
Elle est dans le vent qui passe à travers les pins.
Elle est dans le chant des oiseaux.
Elle est dans le silence de la nuit.
Elle est dans les rayons du soleil qui dansent.
Elle est partout.
Mais c'est une musique,
et tant que vous n'êtes pas capables de comprendre cette musique,
vous n'êtes pas capables de me comprendre. »

Osho

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeMer 12 Juin 2019, 10:52

"Alain de benoist : il y a une phrase qui me choque beaucoup dans votre livre, c'est : "les électeurs des partis populistes de droite, ce ne sont pas des victimes dont il faudrait écouter la souffrance". Si quelqu'un disait "les femmes sont des victimes dont il ne faut pas écouter la souffrance" ou l'équivalent pour les immigrés ou les homosexuels, cela provoquerait un tollé, et à juste titre.

Eric Fassin : Mais ce n'est pas symétrique."
https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-moudre/le-populisme-est-il-proche-du-peuple

La messe est dite. Au cas où on ne l'aurait pas comprit ! Pour un penseur de gauche postmoderne aujourd'hui, la souffrance d'un prolétaire qui n'a pas le bon goût de faire partit d'une minorité n'est pas assez pure. Blanc et hétéro, pourquoi pas ouvrier et paysan, tant qu'on y est ?! Cela donne envie de tomber dans l'indécence et de comparer les taux de suicides entre banlieues et zones rurales, par exemple, ou encore entre personne LGBT et les paysans, on verrait où elle est la souffrance sociale, et clairement objectivable !
Il y a des fois où l'on se demande si les sociologues ne se caricaturent pas volontairement dans le but de se faire haïr. Et ça crie à la vulgate réac lorsqu'on dit que la gauche a remplacé le peuple par les minorités, bah voyons !
A la reflexion, et pour approfondir,
On touche vraiment au nerf du problème de la Gauche moderne : l'ouvrier auparavant défendu est "remplacé" par l'homosexuel (mariage pour tous) et par l'immigré. Dans cette classification nouvelle, toutes les victimes ne se valent pas. La gauche qui auparavant, voyait dans l'ouvrier, dans le prolétaire, dans le peuple en général, l'emblème de son militantisme a, aujourd'hui, changé son fusil d'épaule pour des raisons électorales. Le tragique de cette histoire, c'est cette modification générale dans les consciences : un homosexuel violenté est désormais une plus grande victime qu'un "petit blanc" tabassé. Il y a donc un nivellement dans la valeur des victimes. On pourrait parler de ce que cela engendre en conséquence : compétition, victimaire, montée du racisme, ressentiment... à avoir en permanence ce deux poids deux mesures insupportable, les êtres se séparent en constatant que les uns ne sont pas traités de la même façon que les autres. La division des communautés se fait principalement à cause de ce "différencialisme" permanent, de ce choix parmi les victimes.
Toutes les souffrances méritent une réponse. La campagne, les agriculteurs, les chômeurs existent-ils encore pour eux ? Non, et pour une raison principale : ils ont le flair certain et sentent que de ce côté-là de l'humanité, il y a bien des odeurs "nauséabondes" et "rances" de cette vieille France qu'ils haïssent. Je suis loin de faire une apologie de cette France qui "n'en peut plus" et vote FN, au contraire même, mais je sais bien qu'elle existe principalement à cause de ceux qui cherchent à combattre ce même FN et qui ne font finalement que l'alimenter, jour après jour. Conclusion : eux aussi vont dans le sens de leurs ennemis en participant à la désunion nationale.

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeJeu 13 Juin 2019, 13:49

La nouvelle petite affaire autour de Chouard est assez fascinante : il se retrouve accusé de négationnisme en raison de... son humilité. A la question des chambres à gaz, il répond ce qu'en toute logique la majorité d'entre nous se devraient de répondre : "Je ne sais pas. Je n'ai rien lu sur le sujet. Il faudrait que j'étudie la question."

Face à lui les journalistes lui répondent, en gros, qu'il est impossible d'en douter à priori, l'un allant jusqu'à affirmer qu'il n'a pas besoin d'avoir "lu dix livres sur le sujet pour en être certain," ce qui revient ni plus ni moins à dire qu'il n'en sait rien non plus, mais qu'il a prit le parti d'en être persuadé. Il se retrouve semble-t-il obligé de leur expliquer avec difficulté que c'est une question d'honnêteté intellectuelle, et même de moralité, que d'affirmer sa méconnaissance lorsque l'on ne connaît pas quelque chose.

Il ne fait toujours pas bon être incroyant en régime démocratique.

(Attention : je ne défends là aucun point de vue, tout comme Chouard, je n'y connais rien.)

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeJeu 13 Juin 2019, 21:49

« Le oui caché en vous est plus fort que tous les non et tous les peut-être dont vous êtes malades, avec votre époque… »
Friedrich Nietzsche
Le Gai Savoir, livre cinquième - 377.

Tu sais bien, Passant, mon compagnon de route, les difficultés que nous rencontrons, ce contre quoi nous luttons, vent debout… Dans le silence assourdissant des ventres repus de nourritures correctement prescrites, dans le reflet des vitrines décorées avec l'or volé aux mains de ceux qui travaillent, dans les paroles sucrées de la pieuvre doxa des bien-pensants, tu reconnais la lame des tueurs de phrases, des massacreurs d'histoire, des équarrisseurs d'espérance.

Depuis le temps des bombes, des tombes, nous avons fait profession de vigilance, nos regards sont aussi aigus qu'un scalpel, nous nous sommes donnés pour tâche de traquer, partout dans et hors de nous, les truquages, les gestes de domination, les mots lâchés comme des molosses, la marque des maîtres derrière les paravents du pouvoir… Nous avons essayé, depuis longtemps, de ne plus croire aux prophètes, de ne pas faire signe à ceux qui nous traînent dans la boue, nous nous sommes jurés de ne faire confiance qu'à ceux qui crient.

Nous avons appris, malgré le peep-show cathodique, à voir derrière leurs images glacées les dents des marchands. Toi et moi, camarade ordinaire, nous avons pris des chemins nouveaux, emprunté des routes pas encore ouvertes, osé penser à contre-courant, pour que restent en quelques endroits des poches de résistance. Si le « moi se pose en s'opposant » : alors nous voilà bien installés. En ces temps où les ruses des pouvoirs sont multipliées par les milliards de liens de notre servitude volontaire, nous avons eu raison de dire non. Il y avait urgence à savoir ce que nous ne voulions pas être, ni faire, ni dire. Il faut toujours, d'abord, comme l'enfant qui se construit, dire non à ce qui menace, ce qui pense à notre place, ce qui nous courbe vers le sol comme une fleur qui meurt de soif. Gardons ces armes, les jours que nous vivons demandent une extrême détermination pour ne pas sombrer dans les béatitudes que l'on nous fabrique.

Mais aujourd'hui, il nous faut aller plus loin. Parce que l'autre ennemi qui nous guette s'appelle cynisme, désenchantement, négation systématique, relativisme blafard où tout se vaut et rien ne vaut jamais rien. Il ne faudrait pas que le non salutaire torde nos bouches en un rictus figé de haine du monde. Détruisons les idoles à coup de marteau, soyons de la dynamite, mais n'oublions pas de dire oui aux lendemains que nous rêvons, à toutes les secondes que nous vivons. Dire oui, c'est maintenant.

Je n'ai pas à te convaincre, passant ordinaire, ni à te présenter la mienne liste de ce qui vaut la peine d'être fait, dit ou vécu. Tu as ton propre chemin et nous nous rejoignons bien avant l'horizon. Nous marchons ensemble, parce que nous le voulons, parce que nous prenons le risque amoureux du combat partagé. Parce que nous pensons que la posture esthétique ne vaut qu'en tant qu'elle est aussi politique des formes, des phrases, du rapport au monde. Parce qu'il faut agir et rêver, jamais l'un sans l'autre, sinon nous n'y arriverons jamais, la beauté de l'utopie est dans les actes d'aujourd'hui, autant que le rêve est vrai.

A ceux que ces mots ennuient, aux cœurs gelés, aux penseurs de l'abîme, prédisons-leur une prochaine période de glaciation très sévère. Le nihilisme fait le lit des programmes sectaires, des sauveurs de l'humanité (« malheur au pays qui a besoin de héros », disait Brecht), des marcheurs au pas… Si rien ne vaut rien, pourquoi pas la décadence, l'ironique inaction, la capitulation des corps ? Non à ceux qui ne savent jamais dire oui.

Il est temps de construire.


Sergio Guagliardi

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 15 Juin 2019, 12:48

Plus j’ai avancé dans la vie, mieux j’ai compris qu’il n’était rien en l’homme de plus essentiel que cette lutte cachée pour la domination de l’esprit, où l’obstacle même se fait appui, et que tout y concourait, surtout les échecs, et aussi bien la foi en Dieu que l’amour des femmes, la mystique de la révolution que les ivresses de l’art, même s’il faut ajouter aussitôt que rien non plus ne sécrète plus de poisons que ces ardentes mais incomplètes méditations qui accompagne de marche en marche la montée. Et, au fond, toute l’histoire d’un homme, tout au moins jusqu’à cette seconde naissance où se produit, enfin, au-delà de toute raison, une définitive assomption de l’âme, sa résolution religieuse dans l’esprit, toute l’histoire d’un homme se confond avec l’histoire des crises où il se purge de temps à autre de ces poisons. J’en fis très tôt l’expérience. Tout être jeune et biologiquement sain est forcément écartelé entre les quatre pôles de la foi, de la révolution, de l’art et de l’amour, et rien dans son être ne trouvera le repos tant qu’il n’atteindra pas au centre intemporel de cette croix le point de résolution où toute multiplicité s’abolit, tout événement s’efface et tout cesse d’être perçu contradictoirement.

Raymond Abellio - Ma dernière mémoire, tome 2, Les militants.

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 15 Juin 2019, 14:11

Flop a écrit:
Plus j’ai avancé dans la vie, mieux j’ai compris qu’il n’était rien en l’homme de plus essentiel que cette lutte cachée pour la domination de l’esprit, où l’obstacle même se fait appui, et que tout y concourait, surtout les échecs, et aussi bien la foi en Dieu que l’amour des femmes, la mystique de la révolution que les ivresses de l’art, même s’il faut ajouter aussitôt que rien non plus ne sécrète plus de poisons que ces ardentes mais incomplètes méditations qui accompagne de marche en marche la montée. Et, au fond, toute l’histoire d’un homme, tout au moins jusqu’à cette seconde naissance où se produit, enfin, au-delà de toute raison, une définitive assomption de l’âme, sa résolution religieuse dans l’esprit, toute l’histoire d’un homme se confond avec l’histoire des crises où il se purge de temps à autre de ces poisons. J’en fis très tôt l’expérience. Tout être jeune et biologiquement sain est forcément écartelé entre les quatre pôles de la foi, de la révolution, de l’art et de l’amour, et rien dans son être ne trouvera le repos tant qu’il n’atteindra pas au centre intemporel de cette croix le point de résolution où toute multiplicité s’abolit, tout événement s’efface et tout cesse d’être perçu contradictoirement.

Raymond Abellio - Ma dernière mémoire, tome 2, Les militants.

Il est vraiment sympa cet extrait, ça me fait penser à quand le processus d'individuation se termine, que l'individu se sent assez solidement ancré dans son environnement et capable de remplir assez ses besoins pour trouver son bon fonctionnement global. Les 4 pôles, les 4 fonctions? Un parallèle plus ou moins consciemment ressenti par l'auteur? Une autre façon plus philosophique de décrire une même réalité, psychologique avec le mbti?
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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 22 Juin 2019, 18:14

Ecce Homo, Henri Michaux:

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeVen 28 Juin 2019, 10:09

«Il faut souffrir jusqu'au bout, jusqu'au moment où l'on cesse de croire à la souffrance»

Emil Cioran

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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeVen 28 Juin 2019, 19:37

Flop a écrit:
La nouvelle petite affaire autour de Chouard est assez fascinante : il se retrouve accusé de négationnisme en raison de... son humilité. A la question des chambres à gaz, il répond ce qu'en toute logique la majorité d'entre nous se devraient de répondre : "Je ne sais pas. Je n'ai rien lu sur le sujet. Il faudrait que j'étudie la question."

Face à lui les journalistes lui répondent, en gros, qu'il est impossible d'en douter à priori, l'un allant jusqu'à affirmer qu'il n'a pas besoin d'avoir "lu dix livres sur le sujet pour en être certain," ce qui revient ni plus ni moins à dire qu'il n'en sait rien non plus, mais qu'il a prit le parti d'en être persuadé. Il se retrouve semble-t-il obligé de leur expliquer avec difficulté que c'est une question d'honnêteté intellectuelle, et même de moralité, que d'affirmer sa méconnaissance lorsque l'on ne connaît pas quelque chose.

Il ne fait toujours pas bon être incroyant en régime démocratique.

(Attention : je ne défends là aucun point de vue, tout comme Chouard, je n'y connais rien.)

Bonjour Flop,

Je tombe sur ton post un peu par hasard et je me pose une question sur ce que tu as écrit (j'avoue avoir lu seulement un peu dans la presse sur cette histoire impliquant Chouard)

ça me fait penser que : nous naissons dans cette société (française) avec un devoir si on reste y vivre de tout de même pour ce qui est de la base prendre connaissance de ce qui la structure. Ses doutes, ses peurs, ses peines, les évènements majeurs de son histoire, ses joies et ses espoirs, ses évolutions des dernières années, tout ça ça me parait être la base à connaître pour rseter y vivre en remplissant un juste contrat moral et éthique tant avec soi qu'avec la société.

Sans quoi si on refuse de prendre connaissance de cette base, je pense qu'il faut faire des choix autres comme de quitter cette société ou alors d'accepter d'être rappelé à son devoir de connaissance.

C'est je t'avoue un discours auquel j'aurais été assez imperméable pendant 2 ans mais j'ai réalisé le bénéfice que je trouve par bien des aspects à faire partie de cette société (en comparaison de vivre recluse dans une solitude d'exclusion du groupe) et sans adhérer à tout ce que le groupe pense et demande, cependant j'estime vraiment avoir des devoirs et mieux les réaliser. Ignorer ou refuser de connaître certains fondamentaux de notre société relève du choix personnel et avec ses conséquences et aussi sa liberté à soi de vouloir ou non vivre en société et si oui avec quel confort.

Je pars quand même du principe que vouloir pointer une difficulté doit se faire de façon constructive: être dans une démarche de questionner des fondamentaux globalement admis par tous relève parfois de la piètre haine et de la piètre vengeance qui pénalisent non seulement l'auteur mais aussi tout le monde et je sens Etienne Chouard dans cette dynamique vaine et stérile dans l'affaire que tu mentionnes ici et je trouve donc normal que le groupe l'exclue.

Je t'en parle à titre d'autant plus personnel que je me suis aussi dans ma situation personnelle et dans mon rapport à la société inscrite dans une dynamique similaire de colère vengeresse comme un gamin qui n'a pas son paquet de bonbons et commence à faire la misère à ses parents. Il y a des adultes d'âge qui font ça et il y a le groupe qui se défend et se protège. On n'a jamais rien construit en explosant tout pour reconstruire, en tout cas, si un individu le veut soit, mais le groupe n'ira peut-être pas en ce sens, attestant peut-être aussi donc de l'encore viabilité du groupe (société) Challenger, défier, émuler n'est pas détruire, humilier, massacrer, se positionner dans une compétition stérile et vengeresse. ça reste profondément mon avis.

Je pense que Chouard gagnerait à être dans le questionnement émulant et qui pousse à l'autoprise en compte de problèmes plutôt que dans ce qui me semble relever dans la forme (pas le fond) d'un stérile et vengeur (dans l'affaire mentionnée ici) mépris "moi je sais et pas vous et je ne vous aiderai pas à accèder à une vérité"
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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeVen 28 Juin 2019, 20:07

Chouard est un intellectuel anarchiste qui milite pour une démocratie directe et la polemique à commencée parce que le journaleux lui a posé une question sortie de nulle part qui n'avait strictement rien à voir avec la discussion en cours ("et vous, que pensez-vous de l'histoire des chambres à gaz"), et Chouard a répondu, ce qui est logique : «Qu'est-ce que c'est que cette question sortie de nulle part ?», ajoutant «Je n'y connais rien et ce n'est pas mon sujet», ce qui est vrai et par ailleurs est bien normal de répondre lorsqu'on nous pose une question sur un sujet que l'on n'a pas étudié et que l'on a un peu d'honnêteté intellectuelle.

Je trouve ton analyse un peu déconnectée de la réalité concrète et un très moralisatrice... Embarassed j'ose pas te le dire parce que j'ai peur de te blesser.


Ce n'est pas lui qui joue sur la forme au détriment du fond, c'est surtout le journaliste.
Questionner, il ne fait que ça. Mais là, il se trouve qu'il ne l'a même pas fait ! Il a juste dit : «je ne sais pas et je n'ai pas d'avis». Perso, je sens que Chouard est sincère et que c'est un pur.
Et s'il en est là, c'est parce qu'il a dit :«je ne sais pas», et non : «je sais qqch et pas vous et je ne vais pas vous aider à comprendre», ce qui, dans la bouche d'un intellectuel, serait bien un comble !


Ceci-étant, je n'ai rien lu sur cette question non plus, et je n'y connais rien. Ce qui fait donc de moi un négationniste potentiel si j'en crois. laughing
Rho ! Et zut alors ! J'etais même pas au courant.

Mais n'ayons crainte ! Relisons donc nos cours de troisième, et revoyons La vie est belle, et nous serons informés.

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—"Il n'y a plus aujourd'hui de philosophes mais seulement des professeurs de philosophie et déjà, il est admirable d'enseigner ce qui autrefois était admirable à vivre."
-Henry David Thoreau
—Le Concept étend tyranniquement sa face sur les étendues de la Conscience ; au-dehors la vie s'écoule.
—« C’est par le chemin que tu ne connais pas que tu vas au but que tu ne connais pas. »
—Ne plus asphyxier la Vie sous la culture.
—Le réel c'est ce qui se moque du discours.
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Message(#) Sujet: Re: Textes et extraits à partager Textes et extraits à partager - Page 3 Icon_minitimeSam 27 Juil 2019, 22:38

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