Je crois qu'il y a un biais : tous les profils NF ont tendance à être décrits ainsi alors que je ne suis pas certaine qu'ils soient surreprésentés dans ces métiers par rapport aux SF (et surtout SFJ). Le NF est supposé être l'"idéaliste", alors une personne peu inspirée et chargée de rédiger un texte pensera spontanément à ce type de métier (et aux cliché du type "je veux qu'il y ait la paix dans le monde
" ) avant de creuser en quoi ils sont supposés être idéaliste, et à tout ce qu'implique ce terme. Étymologiquement, l'idéaliste, c'est quelqu'un qui est focalisé sur un idéal, sur le monde des idées et de l'esprit. Mais aujourd'hui, on utilise souvent ce terme pour désigner quelqu'un d'optimiste et de bienveillant, "qui veut changer le monde", ce qui dans le cas du MBTI me paraît loin d'être nécessairement concordant.
L'idéaliste selon le MBTI est bien ancré dans le monde des idées, sur un mode affectif (d'où cette notion d'idéal, qui induit une préférence). Mais les idées, il y en a de toutes sortes ! Rien ne dit vraiment que les idées que sont supposés favoriser les NF doivent être focalisées sur l'altruisme et l'aide de son prochain. Notamment, beaucoup d'entre eux se focalisent sur un idéal esthétique (ce qu'on voit notamment chez des artistes tels que Baudelaire ou Mishima).
Le Fe, tourné vers l'extérieur, peut favoriser cette orientation, certes, mais un INFJ reste avant tout centré sur ses idées (Ni), et son Ti tertiaire pourra dans beaucoup de cas compenser son affectivité. Tant qu'au INFP (qui n'est pas le sujet de base ici, mais je le dis quand même
), sa sentimentalité étant tournée vers l'intérieur, il pourra plus facilement faire preuve d'empathie envers son prochain, mais à condition de se sentir concerné d'une façon ou d'une autre. De plus, cette orientation le rendra plus souvent mal à l'aise vis-à-vis de ces métiers où l'on tend à demander d'exprimer clairement et de façon proactive ses émotions, alors que malgré son affectivité dominante, le INFP a tendance à être perçu comme très froid, il a souvent du mal à les afficher.
Autre argument en défaveur des métiers médicaux en particulier (c'est moins vrai du social) : ils ont tendance à demander de fortes compétences techniques et manuelles, beaucoup de par cœur. Ils ne me paraissent pas du tout ancrés dans les idées, tout au contraire. Avec ça, pratiquer la chirurgie peut demander une forme de... dissociation.
J'ai l'impression que beaucoup de médecins chirurgiens peuvent percevoir le corps humain avec une rationalité très crasse qui ne colle pas très bien avec le tempérament NF.
Tout ça pour dire que non, ne pas être ouvertement "altruiste" quand on est NF, ça ne me paraît pas anormal, et ne pas être attiré par les secteurs du social ou de la médecine, encore moins. Ça peut être une orientation, mais je la verrais moins présente que chez les SFJ en particulier (qui ont à la fois l'aspect nourricier et l'ancrage dans le réel que demandent de telles professions).
Et pour parler de mon expérience : la plupart des INFJ que je connais ne sont pas plus attirés que toi par ces métiers.