Comme les autres SP, les ISTP sont fondamentalement des Performers (notez bien le « P » majuscule), mais du fait de leur (T), leurs centres d’intérêt tendent à être généralement d’ordre mécanique, plutôt qu’artistiques (comme ceux des ISFP) et, a contrario des autres ESPx, ils ne donnent pas l’impression d’être constamment actifs. Au contraire, ils sont comme « en sommeil », préservant leur énergie pour le moment où se présentera à eux un projet ou une aventure méritant qu’ils y donnent de leur temps. Dès que ce premier critère est rempli, les ISTP se lanceront d’eux-mêmes dans l’action. L’état de frénésie, voire de déchaînement, qui s’ensuit inévitablement est bien plus contrôlé que ce que l’on pourrait croire – Les ISTP semblent toujours savoir ce qu’ils font lorsque cela touche à des domaines physiques ou mécaniques, bien que l’enchaînement des faits puisse présenter un aspect paradoxalement brouillon aux yeux d’un observateur extérieur.

Les ISTP sont tout aussi difficiles à comprendre dans leur besoin d’espace personnel, qui a souvent un impact fort dans leurs relations avec les autres. Ils ont besoin de se « disperser », à la fois physiquement et mentalement, ce qui implique quelquefois de piétiner les plates-bandes des personnes qui l’entourent, et notamment si le projet de l’une d’entre elles a suscité l’intérêt de l’ISTP. Ils sont généralement assez à l’aise avec le fait d’être traités eux-mêmes de la même manière, tout du moins avec un respect manifeste.

Mais, parce qu’ils ont besoin d’énormément de flexibilité pour être aussi spontanés qu’ils aimeraient l’être, ils peuvent devenir alors aussi inflexibles que le pire des J lorsque quelqu’un semble menacer leur mode de vie. Ils répondront alors avec une rage classique de « SP », encore une fois en (apparente) totale contradiction avec leur nature détachée, impassible et neutre. Ces considérations territoriales sont souvent des aspects critiques dans leurs relations avec les autres : la communication est généralement un problème-clé, étant donné qu’ils s’expriment majoritairement de manière non-verbale. Lorsqu’ils choisissent d’ouvrir la bouche, ils se révèlent les maîtres de la réplique unique et cinglante, se montrant capables de faire de l’humour dans les situations les plus tendues. Cela peut aussi conduire à les faire passer pour complètement insensibles ou comme des individus de mauvais goût.

Comme la plupart des SP, les ISTP ont souvent des problèmes avec le mode « classique » d’apprentissage scolaire et ses cours écrits et et abstraits (ce qui ne permet pas d’avoir un réel aperçu de leur intelligence). Ils ont tendance à être fortement sceptiques de la valeur pratique d’un tel enseignement, et se tournent souvent vers des cours de design industriel ou d’ingénierie.

Concernant les carrières possibles pour un ISTP, on pourra citer donc les domaines mécaniques comme les plus évidents, et les ISTP sont généralement bons dans les domaines de l’ingénierie. Travailler dans le milieu médical (ambulancier urgentiste par exemple) ou chez les pompiers peut permettre à l’ISTP de combler son désir d’action. Ils se révèlent véritablement lors d’une situation de crise, où leur dédain naturel pour les règles et l’autorité en place leur permet de se concentrer et de gérer l’urgence de la manière la plus efficace possible. Les ISTP ayant choisi des carrières plus « tranquilles » ou plus « traditionnelles » transfèrent généralement leur soif d’action dans la pratique de sports extrêmes : moto, course automobile, parachutisme… Ils sont en contact avec le monde physique, dont ils savent pouvoir se tirer sans forcément ériger autour d'eux autant de remparts de sécurité que les autres types.

ISTP Credo = "You stay off my back, I’ll stay off yours!" (l'idée générale étant ici celle du "Fiche-moi la paix et, en retour, je t'emmerderai pas non plus", en langage moins châtié).

Mots-clés = pragmatique, déterminé, difficile à connaître, puits de connaissance, indépendant, persuasif, plein de ressources, flexible, orienté vers l’action, expédient, pratique, observateur.

L’ISTP est l’un des types les plus complexes de la typologie de Jung, allant du spectateur silencieux (en mode « ni vu, ni connu ») à l’un des participants les plus actifs voire carrément endosser subitement le rôle du leader d’une révolution, pour finalement revenir au statut d’introverti invisible et désintéressé des événements qui l’entourent.

La nature complaisante des ISTP les amène à être soit « à fond », soit rien du tout (ils ne font pas dans la nuance). Ils se révèlent dans les situations de crise, mais ont peu d’intérêt pour accompagner un projet jusqu’à son terme. Indépendant et impénétrable, l’ISTP sera très difficile à percer pour qui veut le connaître réellement : il ne choisit de révéler que ce qu’il veut.

A leur meilleur, les ISTP excellent à réagir face à un problème ou à une situation de crise, n’ayant pas besoin de beaucoup de préparation, et capables d’aller droit au but, sans préambules ou palabres interminables avec les autres, se jetant spontanément à l’eau (bien souvent à la surprise des autres, qui les ont généralement connus comme des observateurs périphériques peu impliqués).

Les ISTP ne suivent pas les normes sociales, pas plus qu’ils ne ressentent le besoin de s’engager pleinement avec les autres : cela peut leur donner une apparence distante aux yeux des autres, qui ne comprennent souvent pas bien où se situer par rapport à eux.

Pratique, plein de ressources, adaptable, pragmatique… L’ISTP excellent pour comprendre comment les choses fonctionnent, affichant une analyse logique et détachée des faits. Il a d’incroyables pouvoirs d’observation (bien souvent sous-estimés) et un grand talent pour l’analyse logique froide et neutre, tout comme pour faire fonctionner les choses autour de lui.

Mais comme les personnes l’entourant ne se conforment pas autant aux lois de la physique, l’ISTP peut se retrouver à affronter des problèmes interpersonnels du fait de sa préférence affirmée pour la rationalité et les expérimentations scientifiques face à l’irrationalité des simples mortels avec toutes leurs failles.

Il sera également très secret concernant sa vie privée, et évitera les situations de conflit (pas parce qu’il le craint, mais plutôt parce qu’un conflit est par nature totalement improductif à ses yeux). Cela peut amener les autres à le considérer comme insensible.

Pragmatique, pratique et réaliste, l’ISTP est farouchement indépendant, autonome voire auto-suffisant, n’étant heureux qu’en entreprenant quelque chose de risqué ou une activité qui l’intéresse.

Direct, franc, parfois même brusque, l’ISTP accorde généralement peu d’impact aux paroles qu’il prononce. Sous pression, son sang-froid et son calme peuvent virer à de la froideur brutale, ce qui pourra certes débloquer les choses plus vite, mais n’aidera certainement à le faire apprécier davantage par ceux qui l’entourent.

En fin de compte, l’ISTP veut qu’on le laisse vivre sa vie, et faire son travail de la façon dont il l’entend : il ne cherche pas à contrôler les autres, et attend d’eux en retour qu’ils ne cherchent pas à le contrôler lui.

Étant perçu comme un observateur externe silencieux jusqu’à ce qu’il s’estime « prêt », l’ISTP est souvent difficile à connaître. Paradoxalement, une fois qu’il a déterminé clairement ce qui doit être fait, il sera difficile de le faire changer d’avis : l’ISTP risque alors d’agir trop vite, sans penser à toutes les implications qu’auront ses décisions/actions.

Sa manière d’être alternativement « à fond » ou en retrait peut embrouiller ses collègues de travail. L’ISTP n’aime pas les théories et les complexifications inutiles, leur préférant les faits et autres bases de données qui l’aidera à terminer le travail et ce, en moins de temps possible et avec le minimum d’effort.

De plus, le côté critique de l’ISTP peut être perçu comme cynique et négatif, notamment lorsqu’il se pose en observateur extérieur. Les autres peuvent être pris au dépourvu par une personne qui passe d'un état de calme observateur, en retrait, à une décharge subite d’énergie, d’animation et qui décide de prendre des décisions basées sur la logique sans accorder d’importance aux ressentis des uns et des autres. Ce retournement de situation peut être perçu par les autres comme brutal : c’est comme si une personne qui semblait jusque-là ne faire qu’écouter quelqu’un d’autre, décidait subitement de ne plus écouter personne.

Les ISTP sont doués en matière d’analyse, de collecte et de stockage de faits/données. Tout est intériorisé, stocké dans des « dossiers » plus ou moins flous jusqu’à ce que le cerveau en réclame l’utilisation. Ensuite, lorsque quelqu’un se dispute avec les ISTP, les faits, les données, les preuves empiriques, la connaissance... emmagasinés jusqu’ici répondront rapidement à l’appel pour étouffer le débat.

Si un ISTP se trouve pas dans une position où il peut apporter sa contribution pleine et entière à quelque chose, il sera susceptible de s’asseoir dans un coin, en critiquant et bougonnant, énumérant plusieurs motifs parfaitement rationnels, et qui prouvent, de manière incontestable pourquoi lui, et lui seul, est dans le vrai et que les méthodes existantes sont erronées.

Ce côté indépendant des ISTP signifie qu’ils placeront généralement leur confiance dans leurs propres compétences et capacités, quitte à laisser de côté les autres lors de la prise de décision(s). Leur volonté d’obtenir un résultat en un minimum de temps peut aussi les amener à négliger le côté « personnel ». Ils peuvent aussi, de ce fait, manquer d’une vue d’ensemble, sur le long terme, et donc, se créer d’autres problèmes en tentant de régler le premier trop rapidement.

Comme avec les autres SP, les ISTP sont stimulés par des sortes d’élans impulsifs : le sport est généralement apprécié par de nombreux ISTP (expérience sensorielle brute, pure et simple). Ils travaillent par « vagues » brutales d’énergie, avec un réalisme pratique, allant droit au but.

Leur étrange capacité à « solutionner un problème » (diagnostic d’une panne + résolution de celle-ci), qui d’ailleurs les prédispose souvent à des activités pratiques, « de terrain » (machinerie et ordinateurs ; travail d’inspection, de détective), est le résultat de cette combinaison (sensation + réalisme).

Dans un groupe, les ISTP utiliseront leurs connaissances (stockées bien soigneusement dans un coin de leur cerveau) pour expliquer clairement comment et pourquoi les choses se produisent de telle manière, utilisant leur expérience, leurs hypothèses (forgées de manière empirique) et leur mode de pensée rationnelle. Les ISTP ne sont pas très loquaces, mais lorsque la discussion touche à un sujet qui les intéresse, ils pourront se révéler véhéments (francs et sans détour) envers leurs interlocuteurs.