Bonjour à vous,
je vois une psychanalyste depuis presque 2 mois, mais je sens qu'une réponse éclairée sera plus envisageable sur ce site étant "INTP" ... a priori. I et P c'est sur ... N et T je suis plus réservé. Je crois que mon incertitude découle de ce qui va suivre ...

... suite au divorce de mes parents à 9 ans, mon beau-père est apparu dans ma vie (ESTJ ou ESFJ il me semble). Il a très vite eu du mal avec moi car il ne me comprenait pas, il prenait ma non-expres​sion(je parlais peu et au lieu de répondre oui ou non faisais "hmm", etc.) comme de la désinvolture.

Il me la reprochait très fermement un certain jour (à 9-10 ans donc) si bien que lorsque ma mère m'a parlé (récemment) de cet évènement je ne m'en suis pas rappelé, aujourd'hui encore j'ai "oublié" (j'imagine que pour l'enfant que j'étais cela a été tellement traumatisant parce qu'injuste et que l'oubli de cette scène était nécessaire ... ) et de manière général je me rends compte que de mes souvenirs de mon enfance (jusqu'à 11 ans) ne me restent que de gros trous noirs ... sauf pour les mauvais.

Bon j'arrête là parce que j'ai tellement envie de décrire précisément mon parcours psychologique pour être cerné le mieux possible ... que je vais écrire une tartine monumentale et ça risque d'être lourd...

Du coup ma question est : comment savoir qui l'on est, quelle est notre place, comment aller de l'avant avec des convictions ou en tout cas de la confiance après avoir subi (et intériorisé) des reproches sur qui l'on est, sur notre façon d'aborder les choses au stade où l'on développe sa personnalité ?

J'ai l'impression de n'être personne, de ne ressentir presque aucune émotion, mais surtout de ne pas assumer qui je suis ... allez stop les lamentations, merci à la ou les personnes qui auront lu mon texte !

Salut, et bienvenue si tu comptes rester sur le forum , y'a des choses intéressantes à lire !

"J'ai l'impression de n'être personne, de ne ressentir presque aucune émotion, mais surtout de ne pas assumer qui je suis ... allez stop les lamentations, merci à la ou les personnes qui auront lu mon texte !"

A ce niveau là j'ai le même sentiment que toi parfois, à part peut être le manque d'émotion que j'ai l'impression de provoquer moi même comme pour me protéger de quelque chose (j'dois être légèrement névrosé ) .

"Du coup ma question est : comment savoir qui l'on est, quelle est notre place, comment aller de l'avant avec des convictions ou en tout cas de la confiance après avoir subi (et intériorisé) des reproches sur qui l'on est, sur notre façon d'aborder les choses au stade où l'on développe sa personnalité ?"

Là j'aurais envie de dire que tout le monde se pose les mêmes questions, m'enfin les questions existentielles sont propres à chacun et je ne sais pas si on peut vraiment y répondre, surtout pour toi qui est, à priori INTP... Es-tu constamment anxieux ? ça relève alors plus d'un problème psychologique, d'un mal être.

Ton parcours psychologique serait intéressant au contraire, on aime les pavés ici

Bonjour mugen,

J'ai lu ton message, et quelques choses m'ont frappées dans ce que tu écris.

Le fait que tu ne te souviennes plus de tes années difficiles, j'ai exactement ce même problème, concernant mes 10 à 13 ans. Quelle drôle d'impression de ne pas pouvoir raconter quoique ce soit sur des années qu'on a pourtant vécues...! Mais bon, comme tu dis, quand ça traumatise, le cerveau se protège...

Je prends la liberté de comparer le divorce de tes parents à mes années difficiles de collège, juste pour ce point commun des "trous de mémoire", car je pense que le fonctionnement est similaire.

Évidemment, ça laisse des marques... alors : "comment savoir qui l'on est, quelle est notre place, comment aller de l'avant avec des convictions ou en tout cas de la confiance après avoir subi (et intériorisé) des reproches sur qui l'on est, sur notre façon d'aborder les choses au stade où l'on développe sa personnalité ?"

J'ai posé à peu près les mêmes questions à une psy en qui j'avais totalement confiance au niveau de l'aide qu'elle pouvait m'apporter, et elle m'a simplement répondu que j'étais dans le brouillard, car je ne savais pas ce que je voulais et vers quoi je me dirigeais, et qu'elle ne savait pas ce qu'elle pouvait faire pour moi... Tu parles d'une réponse... Mais depuis, je me dis que les réponses ne sont peut-être pas essentielles pour vivre "heureux", ou sinon, que mes questions n'étaient peut-être pas les plus simples non plus..

Résultat, cette "déception" (avec la psy) m'a permis de me détacher un peu de ces questionnements, et j'ai remarqué qu'avec les années j'arrive de plus en plus à lâcher prise avec les questions "cruciales" comme celles que tu poses. Pour le meilleur et pour le pire, sans doute, mais mon "anxiété" (si c'en était) semble s'apaiser, alors c'est cool


Bon... ma réponse est plus un témoignage qu'autre chose, mais je compatis à ce qui t'es arrivé, et non, bon sang, je n'ai toujours pas trouvé les réponses miracles de mon avenir. Mais quand j'y pense, qui a dit qu'il y avait un problème?? ^^ On peut toujours vivre sans jamais savoir qui l'on est, ni où l'on va, non? En tous cas j'aime cette idée... je la trouve plus saine pour moi car c'est ma façon d'être honnête avec moi-même. Mes questions maintenant sont du style : comment mener ma barque au mieux en préservant "ma réalité des choses".

Courage!

Merci ChasingStarlight, tu m'as motivé et j'avais commencé à écrire un "pavé" ^^ ... mais je me suis arrêté car je tournais en rond ...

Merci beaucoup kirikou pour ton témoignage il est très réconfortant !


Pour conclure, la réponse à la question du sujet est qu'il faut vivre avec en donnant le meilleur de soi ! Quoiqu'il arrive la "vie" nous le rendra bien ... :cheers:

Je t'en prie mugen, c'est aussi une "revanche personnelle" pour moi de mettre au propre mon expérience

Je suis bien d'accord avec la réponse

Salut Mugen,

J'aime bien que t'ailles laisser planer le doute sur ton type (IxxP). Je trouve que dans ce que t'as écrit (assez peu pour avoir une véritable idée), tu laisses pas mal de S ressortir.

La psychanalyse n'est pas qq'chose qui s'applique facilement pour moi. L'idée de trouver d'où vient un problème est innutile à comparé trouver la solution. La partie importante est "pour moi".

Mais pour ma conjointe qui est ISFJ, la psychanalyse est une excellent approche. Elle est anxieuse comme 1000 à cause d'une mauvaise utilisation de son "Ne" (elle voit plein de possibilité, mais elle n'est pas en mesure de différencier celles qui sont plosible de celles qui n'arriveront jamais à personne en 2 millions d'années) Avec le recul de la psychanalyse, elle voit d'où ça vient et donc si ça s'applique ou pas dans le cas présent.

C'est l'approche contraire que je fais. Je "sais" si ça s'applique ou pas et les idées "farfelues" s'éliminent d'elles même et n'atteignent "jamais" mon conscient.

Bref, j'suis quand même vieux et donc j'ai passé le stade de me demander qui je suis. Rien depéjoratif ici, je te l'assure. Je ne vois pas d'autre réponse que: Je suis moi. Ça englobe toutes les possibilités qui me concernent et il m'est impossible (dû à ma préférence pour le "Ne") de me décrire précisément. Donc, ça ne me passe plus par la tête d'essayer.


"Bon j'arrête là parce que j'ai tellement envie de décrire précisément mon parcours psychologique pour être cerné le mieux possible ... que je vais écrire une tartine monumentale et ça risque d'être lourd..."

Si tu veux, envois-moi un message privé où tu n'arrêtes pas ton idée. J'suis curieux d'en lire plus, question de me faire une meilleure idée de qui t'es (ça c'est la partie ou je te flatte le T dans le sens du poil) et donc savoir si je peux t'aider (et là, bonjour le F)

Oui oui, mon but est de "savoir qui t'es" et le sous-produit est l'aide potentielle. Mais bon, t'as écris sur le forum des INTP

Oh oui, j'suis très définitivement INTP. Mais comme j'ai commencé à m'intéresser "sérieusement" à ma 3e fonction (Si) (processus normal quand on maîtrise bien nos 1ere et 2e fonction. On passe à un autre challenge) donc on peut voir des balbutiment de S dans beaucoup de mes dires.

ok. à la prochaine.

Extrait de la biographie de Jung :

Le souvenir des faits extérieurs de ma vie s'est, pour la plus grande part, estompé dans mon esprit ou a disparu. Mais les rencontres avec l'autre réalité, les collisions avec l'inconscient, se sont imprégnées de façon indélébile dans ma mémoire. Il y avait toujours là abondance et richesse. Tout le reste passe à l'arrière-plan. [...] Même ce qui, dans ma jeunesse ou plus tard, vint à moi de l'extérieur et prit de l'importance était placé sous le signe du vécu intérieur. Très tôt, j'en suis venu à penser que si aucune réponse ni aucune solution à des complications de la vie ne vient de l'intérieur, c'est que finalement l'épisode correspondant est de peu d'importance. Les circonstances extérieures ne peuvent remplacer les expériences intérieures. Je n'en parlerai guère car cela me paraîtrait vide et sans poids. Je ne puis me comprendre que par les aventures intérieures.

Peut être une caractéristique du IN...

Ce que je retiens cet extrait, c'est que Jung n'évoque pas en détails ce qui a le plus marqué sa vie, à savoir ses expériences intérieures. J'aurais bien aimé savoir, juste par curiosité, et la biographie était pourtant l'occasion rêvée de parler de ces choses-là, non?

Après, oui, c'est peut-être bien une caractéristique du INxx, mais faudrait que je relise le mbti car je ne me souviens plus trop

Merci pour la lecture en tous cas!

kirikou a écrit:

J'ai posé à peu près les mêmes questions à une psy en qui j'avais totalement confiance au niveau de l'aide qu'elle pouvait m'apporter, et elle m'a simplement répondu que j'étais dans le brouillard, car je ne savais pas ce que je voulais et vers quoi je me dirigeais, et qu'elle ne savait pas ce qu'elle pouvait faire pour moi... Tu parles d'une réponse... Mais depuis, je me dis que les réponses ne sont peut-être pas essentielles pour vivre "heureux", ou sinon, que mes questions n'étaient peut-être pas les plus simples non plus..

J'ai une toute nouvelle copine sur Facebook qui m'a permis de découvrir un poète qui avait une vision sur le monde que je trouve extra. Voici une citation de Rainer Maria Rilke qui m'a frappée hier pendant mes recherches sur le web et qui pourrait répondre à ton propos comme s'il s'adressait à toi:

"Ne vivez pour l'instant que vos questions. Peut-être, simplement en les vivant, finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses."

Oui, c'est exactement ce que j'aurais aimé entendre et ce qui m'a pris du temps à me dire tout seul.

Ça fait très plaisir à lire...

Merci