Depuis que j'ai découvert le MBTI, j'ai eu envie d'initier une partie de mon entourage au modèle, mais je me suis vite retrouvé confronté à des difficultés. Par où commencer ? Où s'arrêter ? Comment ne pas noyer son interlocuteur sous une masse d'infos indigestes, tout en lui donnant un bon aperçu du modèle ?

Mon approche pour le moment est d'expliquer qu'il s'agit de déterminer les préférences psychologiques des individus selon 4 axes binaires, ce qui donne 16 types ; puis de décrire chacun des axes et d'évoquer les fonctions cognitives. A ce moment, les mêmes questions reviennent souvent : comment connaitre son type, est-ce que c'est fiable, à quoi ça sert... Du coup je parle des tests qui existent afin de déterminer son type, et des précautions à prendre vis à vis de ces tests. Et là on s'embourbe un peu, on ne peut plus trop avancer sans que la personne ait déterminé son type... j'ai le sentiment que les gens que j'ai tenté d'initier étaient un peu perdus dans cette quantité d'infos assez abstraites. A part pour ceux avec qui j'en ai parlé en ligne, dans ce cas je pouvais envoyer des liens pour clarifier les choses et faire passer le test immédiatement.

Et vous, comment vous y prenez-vous ?

Je parle pas trop du MBTI, parce que je me heurte toujours à ce moment effarant : celui où la personne comprend que tu lui proposes un modèle psychologique américain qui classe la population en 16 "cases"... Et là ça rate jamais, c'est le léger haussement de sourcil dubitatif et réprobateur, le petit "Ah ouais ?" méprisant et faussement enjoué, et ce regard scrutateur pendant que tu t'embourbes qui cherche à percer si la suite de ton discours va porter sur une propagande astrologiste ou sur un projet de ségrégation mystique des populations. Bref, des quelques fois où j'ai essayé, il y a toujours un moment balbutiant et très désagréable où on passe pour un dangereux illuminé fan d'ésotérisme x.X
Après, ce moment peut être dépassé, et les personnes peuvent se prendre au jeu, on peut essayer quelques tests, et ils sont contents de lire les définitions des types "Oh, mais c'est trop moi ça !", "Et donc tu dis que c'est un des types les plus rares ? Ahaha, mais j'suis trop cool quoi !", "Noooon, j'ai vraiment qu'une seule lettre de différence avec XXX ?" mais ce petit moment d'euphorie passe assez vite, un peu comme si les gens avaient passé un test amusant comme "Quel personnage Disney êtes-vous ?".
Je prends note des quelques commentaires plus haut, si vous avez des conseils pour endormir la méfiance spontanée que peut provoquer l'explication du MBTI je suis également preneur ^^

J'aime beaucoup l'idée de ce sujet !

Depuis bientôt quatre ans que je connais le MBTI (et trois ans que j'ai cherché à l'approfondir) Je l'ai finalement partagé avec peu de personnes de mon entourage direct, à savoir famille et amis. Ma famille n'a pour ainsi dire probablement jamais entendu parler de MBTI, et si c'est le cas ce n'est donc pas par mon intermédiaire. En revanche, je leur ai fait passer des tests enneagramme. Ma mère a été pas mal intéressée par le principe sans chercher à creuser (elle est 2w1), mon frère a trouvé ça sympathique, ma soeur a pas mal renâclé mais l'a quand même fait. Pour le reste, je n'ai pas eu droit à des manifestations soudaines de vif intérêt à ce sujet de leur part, ils ne sont donc "au courant" de rien.

Même chose pour mes connaissances, je n'en ai jamais parlé à qui que ce soit, sauf peut-être avec un peu d'alcool dans le sang . Je suis plutôt muette comme une carpe avec quatre-vingt dix pour cent des gens que je côtoie dans la vie réelle, le mbti faisant partie de mes centres d'intérêt, il subit le même traitement qu'eux : je n'en parle tout simplement pas.

Néanmoins j'ai tenté de créer une sorte d'émulation ça et là autour du MBTI dans des communautés virtuelles, et il faut dire que ça a parfois plutôt bien pris ! Dans ces cas-ci, j'amène toujours le MBTI par le biais du test, puis du site Celebrity Types pour une raison simple : souvent, les personnes étaient fortement intéressées par le fait de savoir à quelle célébrité elles pouvaient correspondre, et sans même que je leur donne  le lien du site elles allaient le chercher de leur propre initiative. Au départ donc, je me cantonne au test, et aux lettres simples. Par la suite viennent les questionnements récurrents et légitimes concernant ce qui sous-tend le test, et là j'entre en matière avec les fonctions, ce qui souvent traduit un regain d'intérêt chez mes interlocuteurs. A eux ensuite de faire leur propre chemin et s'ils le souhaitent de me demander conseil pour des ouvrages de référence ou des liens de site, je garde tout en mémoire (et en favori sur mon navigateur).

J'essaie dans la mesure du possible de déjouer le non-argument qui affirme que "c'est pas bien, ça met dans des cases", comme si un test de personnalité niait l'individualité profonde d'un être humain...

granifujnikoi a écrit:

Du coup je parle des tests qui existent afin de déterminer son type, et des précautions à prendre vis à vis de ces tests. Et là on s'embourbe un peu, on ne peut plus trop avancer sans que la personne ait déterminé son type... j'ai le sentiment que les gens que j'ai tenté d'initier étaient un peu perdus dans cette quantité d'infos assez abstraites.

Il m'est arrivé de couvrir le gros de l'aspect théorique du modèle avec une ESFJ en moins de 45min, alors que nous étions tous les deux occupés.
A la fin elle était capable de donner les fonctions cognitives de chaque type (par déduction), après quoi nous avons passé une petite demi-heure à voir en détail comment chaque fonction pouvait s'exprimer de façon typique: on a essentiellement utilisé les siennes pour qu'elle comprenne plus vite; je lui ai présenté les autres en mettant en évidence leurs différences avec les siennes.
En une soirée, elle a pu assimiler une bonne partie du truc sans se fatiguer.

Outre l'approche différentielle qui est très bonne pour démarrer et attaquer les fonctions, des anecdotes, des archétypes ou des personnages connus se sont montrés assez efficaces dans la familiarisation avec les types.
J'aime utiliser les comics du site OddlyDevelopedTypes par exemple, c'est drôle et ça fait gagner du temps.

Balancer toutes les infos en même temps n'est pas efficace, veille à les sélectionner et à prendre un rythme en fonction de ton interlocuteur. Si tu y arrives, vous irez très vite; prends un mauvais rythme ou des infos pas intéressantes pour l'autre et tu t'adresseras à un mur.

Citation :

En gros il faut faire un peu ta pub en mode ESTP

Il n'y a pas de miracle qui marche avec tout le monde, la solution est précisément d'être flexible et de s'adapter.
Chacun n'est pas intéressé ni sensible aux mêmes (formes de) discours, c'est donc à toi qu'il incombe de décider quelle démarche il convient d'adopter. Il suffit de comprendre qui on a devant soi et savoir comment il faut lui parler. Rien de plus simple.

Spoiler:

Merci à tous !

@ Nokomis :
Si j'aborde le sujet, c'est toujours avec des gens susceptibles d'être intéressés, et plutôt ouverts à ce genre de choses, ce qui fait que je n'ai jamais eu de réaction aussi violente que celle de ton ENFP. Au mieux les gens font preuve d'intérêt et de curiosité pour le modèle, au pire ils semblent indifférents et peu convaincus. Je suis d'accord pour dire que s'ils sont intéressés, ils iront se renseigner d'eux-mêmes, j'essaye juste de piquer leur intérêt et de leur donne des pistes pour creuser le sujet.

@ Etienne :
J'aime beaucoup ton approche par l'exemple ! C'est sans doute ce qui me fait défaut, l'échange se réduisant le plus souvent à un exposé à sens unique assez barbant...  C'est pas mal de faire un premier typage et de regarder la description du type, ça peut plus facilement convaincre la personne du bien-fondé du modèle, et lui donner envie d'en savoir plus sur elle-même. Effectivement pas besoin de rentrer dans le détail, l'idée c'est vraiment de lui montrer comment le modèle peut nous être utile. C'est vrai que typer des gens est toujours stimulant, même si on s'y prend comme un pied.
Pour l'ennéagramme je n'ai jamais abordé le sujet, je ne suis pas encore assez renseigné pour en parler avec aisance à des gens, mais ça ça peut être bien de parler de cette alternative. Après il est possible que je me trompe, mais j'ai l'impression que l'ennéatype est globalement plus difficile à déterminer que le type MBTI, c'est peut-être moins convaincant pour un novice vu qu'on se reconnait souvent dans plusieurs profils...

@ Aléaphile :
Ah oui, le fameux "ouais mais non, on ne peut pas mettre les gens dans des cases, on est tous uniques..." ! Je dirais que c'est comme toute relation d'appartenance à un groupe (nationalité, sexe notamment) : dire qu'on est français/un homme par exemple, c'est bien se mettre dans une case, ça peut expliquer certaines choses, certains comportements que l'on retrouve chez la majorité des personnes de ce groupe, mais ça n'empêche évidemment pas l'individu de se démarquer du reste du groupe... Je trouve toujours remarquable qu'on puisse se reconnaitre autant dans un profil, avec seulement 16 types à disposition.
Comme tu dis c'est en pratiquant (en déterminant le type de la personne, en donnant des exemples parmi des connaissances communes, en laissant les questions germer dans son esprit) que le modèle devient intéressant et qu'on a envie d'en savoir plus.

@ Clarimonde :
Je te rejoins là-dessus, je trouve plus simple de partager ça en ligne qu'avec sa famille par exemple. Pourtant c'est les membres de ma famille que j'ai le plus de mal à typer, comme si je n'arrivais pas à prendre le recul nécessaire pour déterminer leur personnalité... Et maintenant que tu le dis c'est vrai qu'une des premières choses que les gens veulent savoir, c'est quelles personnalités célèbres partagent leur type. Ça les rassure et les rend fiers en général

@ Reflection :
Ça dépend beaucoup de l'interlocuteur en effet, avoir en face de soi quelqu'un qui se montre intéressé joue pas mal, et comme tu l'expliques il faut trouver le bon angle d'attaque et impliquer la personne dans la démarche, prendre des exemples qui lui parlent.
Merci pour le lien au passage !

Je retrouve beaucoup de ce que j'ai pu entendre comme réactions, à vous lire... De mon côté, j'en parle beaucoup, mais avec les nouveaux, je commence par "appâter". Je ne parle que rarement directement du modèle, je discute "modes de fonctionnement" et particulièrement les miens. Par exemple, j'explique que j'ai besoin de beaucoup de temps seule pour récupérer, etc... c'est une information utile pour la relation, quoiqu'il arrive, et ensuite, je vois comment la personne réagit. Est-ce qu'elle me dit qu'elle s'est déjà posé la question pour elle-même, etc...
L'explication proprement dite, je la fais assez brève et je renvoie vite aux sites pour faire quelques tests à débriefer par la suite. Ceci dit, beaucoup de gens ont passé le test sans creuser plus. C'est surtout intéressant pour moi parce que ça me fait une base de données des types, en live ... Ceux qui s'y sont intéressés sont en général assez introspectifs et plus ou moins en période de doute.
Je ne cache pas les problèmes que pose le MBTI, je dis juste que moi, ça m'a beaucoup aidée, donc j'en parle. Les gens que je connais bien ayant l'habitude que je sois assez "à fond" avec mes activités, ça ne les choque pas. Et s'ils n'accrochent pas, je ne reviens plus dessus.