J'ai omis d'en faire mention mais l'impossibilité de descendre profondément dans le ressenti brut, et d'accéder à l'écoute de ses émotions et de la sensibilité ainsi qu'à la compréhension de celles-ci est également une souffrance très grande pour les gens qui y sont sujets, ou qui croient dur comme fer dans les vertus du contrôle. Douleur et frustration par-dessus laquelle vient s'ajouter une sorte d'orgueil à ne pas la confier, à ne pas l'exprimer.

Nous nous comportons au fond, les uns envers les autres, comme des petits enfants ; en plaçant les uns sur le bancs des accusés, et les autres sur le banc des victimes. Nous nous reprochons bêtement nos différences de mode de fonctionnement en glorifiant le nôtre, alors que pourtant, nous souffrons, chacun, du manque de reconnaissance, voire de l'absence de l'autre...

Mais beaucoup des souffrances et des frustrations que chacun traverse par rapport à l'autre, qu'on soit T ou F, viennent du conflit entre la raison et le sentiments, entre le contrôle et les émotions, entre le désir de se donner et le besoin de recevoir et de s'exprimer, entre le côté masculin et féminin. Elles expriment le fait que nous n'avons fondamentalement et en réalité pas envie de nous battre et de nous faire la guerre. Nous oublions d'appliquer la voie des compassions ; compassion des uns envers les douleurs et les difficultés des autres. Nous ne désirons en fait rien d'autre que la communion. Nous aimerions pouvoir nous prendre dans les bras, pouvoir apprendre les uns des autres, et nous dire que nous sommes des frères et des sœurs. Aussi bien au dedans de nous, avec notre part féminine et notre part masculine, que dans nos relations quotidiennes, nous soupirons tous après la réunion.

Merci du fond du cœur, cher Xayling, de ton compliment. J'en suis très touché, et je t'envoie tout ce qu'il y a de bienveillance en moi.