Je suis content que quelqu'un d'ISTJ soit sur le forum, ça me permettra de comprendre ce qui se passe dans la tête de ces gens là
- Lorrd a écrit:
- J'aurai bien voulu comparer comment les INFP et moi utilisaient les fonctions Fi-Ne. Ce serait dans le domaine de l'art et plus particulièrement lorsque j'écris mes haïkus.
M'enfin là je me rends compte que c'est plus compliqué que ça. Je simplifie.
Pour parler de l'art d'un point de vu des fonctions de l'INFP et de l'ISTJ, je pense que la créativité et les liens mentaux sont issus d'un Ne évasif, que celui-ci pose les premiers jalons de l’œuvre et que le Si le complète par un soucis du détail, de précision et de finesse. La poésie me parait être la meilleure synthèse des deux, étant donné qu'elle est soumise à la fois à des règles et un un subtile "jeu" du langage permettant le vagabondage de l'esprit par la métaphore, de l'enchainement des vers et de la sonorité. Même la plus déstructurée ou originale des proses répond à une certaine cohérence dans le "verbe" et une structure propre. Je crois que c'est la combinaison des deux qui participe à son esthétisme. A cela peut s'ajouter la profondeur des sentiments Fi, lui donnant une force et constituer la pierre édifice de sa sublimité.
Sinon, il y a des écrivains INFP comme Proust, Virginia Woolf ou Lovecraft qui sont très "Si". J'aime beaucoup ce dernier d'ailleurs, doué pour retranscrire et distiller une ambiance très précise au lecteur.
- Lorrd a écrit:
- Une autre question me trotte à l'esprit et qui concernerait mon homologue N. Comment se manifeste le duo Te-Fi chez eux. Je pense que pour tous les types ayant en auxiliaire-tertiaire Tx-Fx ou Fx-Tx, il y a un dilemme entre leur raison et leur sentiment qui pourrait s'expliquer là dedans. Peut être que les xxTx sont plus susceptible d'être mal à l'aise lorsque leurs actions ne suivent pas une logique.
Etant F et INFP, il s'agit pour moi de l'inverse. Faire quelque chose qui n'est pas en adéquation avec des valeurs personnelles ou de l'idée que je me fais d'une situation, au nom de critères "pragmatiques" ou de résultats/profits, qu'un xxTJ pourrait cultiver aisément, ça peut être compliqué. Après, dans certains domaines, il y a quelques compromis que j'ai pu faire avec mon F, en tout cas celui-ci peut être parfois chamboulé...La conscience pèse toujours lors de choix/décisions, difficile de s'en défaire. Il y a toujours une partie de moi-même, ouverte et flexible, sans jugement (de mon Ne surement), et le Fi qui fait parfois culpabiliser, qui place un curseur. C'est pas toujours évident à vivre.
J'imagine que pour un T c'est le contraire qui se produit, ce qui corroborerait ton raisonnement.
- Lorrd a écrit:
- Etant une Si dominante (et xxTx), je pense que le dilemme cornélien serait un bonne image pour expliquer cette tension. D'une part tu as la loyauté à une idéologie, une famille, une entreprise etc. D'autre part tu as des sentiments pouvant trahir cette loyauté. Les deux parties paraissent inconciliables dû au Si-Te qui se raccrochent à des schémas déjà existant. Mais cela n'empêche pas d'avoir des sentiments.
Oui, le Si a tendance a reproduire ce qui lui ai familier, par accumulation des données sensorielles passées.
Je me suis rendu compte de quelque chose en vacances avec ma grand mère ISTJ il y a quelques mois. Lors de la découverte d'un nouvel endroit, elle s'arrêtait toutes les 2-3 minutes pour prendre en photo le paysage, les maisons, les murs, des portiques... tous les trucs qui pouvaient égayer son intérêt, et ceci sans arrêt. Elle voulait notamment prendre tous les vitraux d'église et s'extasiait pour les formes. Dans ce cas, l'appareil photo était un "instrument" de son Si, un enregistreur de l'expérience vécu. Je trouvais ça assez fascinant, puisque moi j'ai tendance à ne pas faire toujours attention à ce qui se passe autours de moi et à rêver dans ma tête...
Par contre, je suis assez sensible aux ambiances.
Je me suis rendu compte en essayant de me projeter mentalement dans cet "esprit", que le Si en fonction dominante a besoin de "digérer" toutes les données nouvelles, et que celles ci-sont enregistrées et passés au crible...
Du coup, je me suis dit ça ne doit pas être évident à vivre, car le Si donne mentalement consistance à chaque détail, "ressent" probablement tout ce qui se passe, peut être est-il "percuté" par tout ce qui l'entoure, tout du moins c'est comme cela que je le visualise, je ne sais pas si c'est ton cas...!
D'un autre côté, je ressent en quelque sorte ce phénomène à une certaine dose, notamment lorsque je suis dans un endroit avec pleins de monde ou qui m'évoque quelque chose de déplaisant, dans le métro ou chez le médecin par exemple. Certaines sensations irrationnelles, parfois désagréables, viennent m'habiter dans ses moments, comme si je me sentais envahie par le contexte environnant. J'ai parfois du mal à les gérer, mon esprit fait le lien entre un sentiment désagréable et un contexte particulier, par automatisme (Si-Ne), qui crée du stress illogique. J’interprète ça comme l'expression mal maitrisée de la fonction tertiaire (Si) chez moi.
Enfin sinon, j'imagine (mais je spécule...) que l'ISTJ gagne en indépendance d'esprit et en souplesse en développant son Fi, en affirmant un jugement subjectif indépendant des schémas sociaux et emprunt de valeurs authentiques. Pour reprendre l'exemple de ma grand-mère, je me souviens d'une conversation où elle s'insurgeait de la mentalité "aristocratique" de certains commerçants qu'elle était allée voir pour acheter des trucs précis (je ne me souviens plus ce que c'était) dans sa ville. L'individu en question ne s'adressait vraisemblablement pas de la même manière avec les gens en fonctions de leur appartenance, milieu social, ce qui l’agaçait...En tout les cas, étant Fi dom, sur le moment je soutenais a 1000% son indignation.