Je rejoins LeConnardDuFond (dur pour moi d'utiliser ce pseudo, mais bon, passons).
Je rebondis sur ce truc qui me parle très fort: parler de comment les autres devraient se sentir, de ce qu'ils devraient régler, de leur taux de malheur ou de bonheur. A quoi bon, ne serait-ce que parce qu'on ne le fait jamais qu'en se référant à soi-même, et/ou à un idéal en vogue dans les revues de psycho - faudrait régler ce qui ne va pas avec tel ou tel, par exemple.
Il y a 3 ans, j'a réglé le truc à ma manière avec ma mère: j'ai coupé les ponts ou presque (quelques cartes postales aux fêtes carillonnées et anniversaires). Ayant compris que depuis des années, que dis-je, des décennies, j'essayais de trouver avec elle une relation potable, en vain. Bêtement, je m'épuisais à prendre plus que ma part de responsabilité. J'ai abandonné, voyant qu'à force, je devenais maltraitante...
Le lien de filiation ne se recoupe pas toujours, et de loin, avec la qualité de la relation elle-même. C'est comme ça. Ce qu'elle a vécu avec sa propre mère entache forcément les choses. J'ai fait du boulot sur moi-même, chacun son binz.
Régulièrement, quoique de moins en moins souvent, ma famille proche se désole ouvertement de la situation, en disant clairement que "ça leur fait mal". Ben tant pis, qu'ils règlent ça en eux-mêmes, je ne sais pas quoi faire de leurs projections.
Et alors que je trouve l'état actuel des lieux bien plus reposant, il se trouve ici et là dans mes relations amicales quelqu'un de bienveillant, au demeurant, pour dire que ce n'est pas réglé, et que je devrais, sous prétexte que c'est quand même ma mère, qu'on n'en a qu'une et autres mièvreries déplacées, renouer. Même une psy a trouvé moyen de me tenir ce discours! J'ai vite mis fin aux consultations: je cherchais comment me mettre en paix avec ma démarche de couper enfin le cordon, elle me proposait un kit de couture pour le rafistoler.
J'ai cessé d'être malheureuse en cessant de prendre sur moi de conserver un lien qui ne signifie rien, humainement parlant. Elle me tendait la perche depuis 35 ans, en fait, en se positionnant comme une copine, se mettant même en concurrence avec ma soeur et moi de diverses manières. Des copines comme ça, ça va à l'adolescence: ensuite, on grandit, on fait le tri. C'est plus ma copine... et comme elle n'a jamais trouvé comment être une mère, je ne vois pas de raison de persister.
On verra quand elle sera sur son lit de mort, je ne tiens rien pour acquis, sauf ma vigilance pour ne plus être atteinte dans mes espérances. On verra.