Avant d'entamer, rappel N°1:
un individu ne se résume pas à son fonctionnement. Deux personnes du même type peuvent être très différentes et l'environnement et l'expérience de vie jouent un grand rôle. Un type pose une base de caractéristiques communes, il ne s'agit pas de poser noir sur blanc l'ensemble de vos particularités.
Je ne sais pas si ce post sera utile, mais j'espère qu'il pourra donner le déclic à d'autres, ou voir s'y ajouter une suite. Si un(e) collègue ISFP passe par ici, cela pourra éventuellement lui servir. A noter que les définitions "classiques" renvoient plus au pendant féminin du type que sa version masculine (laquelle adopte souvent un camouflage plus proche d'autres types, en forçant le T par exemple).
Sous la domination de nos cousins INFP et d'autres biais mbti-ques, j'ai peur que l'on se fourvoie parfois sur nos fonctions et nos aptitudes.
Ce post ne sera pas incroyablement long ou détaillé (édit: hum), car il existe déjà bien des textes de références qui creusent le sujet en profondeur. J'essaye simplement de donner
mon point de vue, n'ayant pas eu besoin de passer par plusieurs tentatives avant de trouver mon fonctionnement.
On va rappeler aussi des bases.
-Le "S" ne veut pas dire que l'on est totalement imperméables à la théorie.
-Nous ne sommes pas bloqués à ce que nos cinq sens nous disent.
-S ne veut pas dire totalement dépourvu de souplesse, imagination, inventivité, ou richesse de l'esprit et de l'individu.
Commençons.
L'abréviation
ISFP, soit
Fi-Se-Ni-Te. Appartient au tempérament des
Artisans (SP).
( Rappel:
http://www.16-types.fr/modele/modele-MBTI-5-8-fonctions.html#fi )
Le tempérament Artisan se résume comme:
- Définition Wikipédia:
- Spoiler:
Description
Les Artisans sont concrets dans leur façon de communiquer et utilitaristes dans leur façon de poursuivre leurs buts. Leur plus grande qualité réside dans leur capacité d'adaptation tactique. Selon qu'ils sont plutôt orientés Pensée ou Sentiment (T ou F), on peut dénombrer parmi eux deux sous-tempéraments ou deux rôles : ceux de l’Opérateur (ESTP et ISTP) et de l’Animateur (ESFP et ISFP).
Appartenant au tempérament qui éprouve le plus grand besoin de stimulation, les Artisans aiment vivre au jour le jour. Ils peuvent spontanément poursuivre des activités qui sont agréables ou plaisantes. Joueurs dans leur façon de gérer leurs relations avec autrui, ils tendent à être plus permissifs avec leurs enfants que les autres tempéraments, les encourageant ainsi à explorer et à apprécier le monde qui les entoure.
Intérêts : lors de leur éducation, les Artisans sont attirés par l'apprentissage de techniques d'artisanat et par des arts qu'ils pourront ensuite utiliser lors de leur carrière professionnelle. Ils tendent à rechercher des carrières qui impliquent des opérations à mener et l'usage d'outils ou d'équipements, pouvant inclure aussi bien le scalpel que l'avion de chasse.
Orientation : les Artisans aiment vivre dans l'ici et le maintenant. Ils veulent apprécier le moment présent. Souvent, ils perçoivent la vie comme une série de risques ou d'évènements soumis au hasard sans véritable structure d'ensemble ou sens général, ce qui les pousse à être optimistes vis-à-vis du futur et cyniques vis-à-vis du passé.
Image de soi : l'estime de soi des Artisans s'enracine dans leur légèreté et dans la finesse de leur art, leur respect de soi dans leur assurance, et leur confiance en soi dans leur adaptabilité.
Valeurs : les Artisans apprécient l'excitation et sont efficaces lorsqu'ils ne sentent pas le besoin de se reposer. « Ils sont aussi excitables que des enfants et ne semblent jamais devenir plus calmes en grandissant ». À la recherche de choses, d'évènements ou de personnes stimulantes, ils ont confiance en leurs impulsions. Prêts à faire spontanément preuve de générosité, ils veulent avoir un impact sur l'existence d'autrui. Ils aspirent à la virtuosité, prenant un grand plaisir à la pratique renouvelée et à la maîtrise de la technique qui les intéresse.
Rôles sociaux : dans leurs relations amoureuses, les Artisans veulent un partenaire avec qui ils puissent jouer, quelqu'un qui partagent leur plaisir et l'excitation qu'ils recherchent. En tant que parents, ils sont des libérateurs qui exposent leurs enfants à un grand nombre d'activités, qui les encouragent à aller au-delà de leurs limites, pour les conduire vers l'indépendance et l'autonomie. Dans les situations sociales et professionnelles, ce sont des négociateurs qui cherchent à tirer parti des opportunités immédiatement présentes.
Façon d'apprendre:
Les Artisans veulent des professeurs qui sachent s'étendre tout en faisant preuve de souplesse et de volontarisme. Ils évitent les formes sédentaires d'apprentissage. Ils tendent également à éviter les lectures qui ne sont pas succinctes, pratiques et utiles. Ce qu'ils apprennent, les Artisans veulent en démontrer la maîtrise par leurs actions.
Stress:
Face à une situation stressante, les Artisans peuvent répondre par le déni, en disant qu'un fait est faux en dépit de l'évidence du contraire. Dans la mesure où ils ressentent le besoin d'avoir un impact et d'être spontanés, ils deviennent stressés lorsque leur aptitude à agir ainsi se trouve restreinte. L'ennui est aussi une source de tension pour les Artisans. Lorsqu'ils sont sous tension, ils peuvent devenir téméraires et rancuniers à l'égard de la source de stress. Donner aux Artisans de nouvelles options, par exemple de nouveaux moyens d'avoir un impact et de nouvelles activités, peut diminuer la tension.
Traits communs avec les autres tempéraments:
Keirsey identifie ici les traits suivants du tempérament Artisan :
Concrets dans la manière de communiquer (comme les Gardiens)
Les Artisans sont réalistes. Ils veulent faire l'expérience des évènements présents. Ils aiment manipuler des objets concrets, que cela soit dans un but pratique ou artistique.
Pragmatiques dans la manière de poursuivre leurs buts (comme les Rationnels)
Les Artisans sont fiers d'un comportement sûr de soi et non-conventionnel. Ils n'éprouvent guère d'intérêt à suivre une règle s'ils ne voient pas en quoi elle sert un but pratique.
Les quatre fonctions Fi-Se-Ni-Te ne fonctionnent pas séparément, mais c'est peut-être plus simple de commencer par en parler une par une.
Fi (Sentiment Introverti): Notre dominante plus ou moins cachée. Elle est à la fois juge et jugée, réévaluée, examinée, comme un fleuve coulant sous la peau. Complexe à définir, à la fois figée et en reconstruction quotidienne. Là se cache le fond de notre pensée, les plus petits rouages subtils, la voix intérieure qui nous accompagne tout au long de notre vie. Celle qui nous bouleverse jusqu'au tréfonds, celle qui nous blesse, celle qui nous porte malgré-tout. Plus un individu sera introverti, plus elle sera difficile à atteindre.
Elle n'est pas parfaite. Elle peut paraître comme égoïste aux yeux des Fe, mais elle est vitale pour nous, c'est notre essence profonde, notre identité, nos valeurs, tout ce en quoi nous croyons, ce qui nous définit. Elle est aussi affreusement fragile et demandera un travail quotidien pour ne pas devenir esclave de sa vision et rester ouvert au reste du monde. Elle n'aime pas trop se dévoiler, et les plus violentes ripostes viendront lorsqu'elle se sentira attaquée (justement ou injustement).
Fi a une tendance "auto-suffisante": elle n'a pas forcément besoin de partager ou d'échanger ses émotions et ses pensées intimes. C'est plus une fonction qui s'apprivoise petit à petit avec un étranger (je partage, tu partages à ton tour pour construire de la confiance.) C'est extrêmement individualiste et il y a une forte conscience de ce que l'on est, comme un petit noyau d'acier dans un gant de laine plus flou.
Il faut parfois du temps pour remarquer que son propre système de valeurs et de pensées personnelles n'est pas compris ou partagé par d'autres individus, et que c'est parfois plus compliqué que juste d'avoir tord ou raison (c'est le cas chez des individus plus jeunes).
N'oublions pas qu'il s'agit d'une fonction de jugement.
J'avais lu quelque part que le
côté enfantin du Fi (lorsqu'il est épanoui et équilibré hein, pas le Fi traumatisé qui a dévié de l'axe de départ), venait à la base de son amour de valeurs positives et nobles comme le respect, la compassion, la tolérance, la gentillesse, l'amour, l'authenticité, l'altruisme, etc (tous ces trucs de hippies), et le fait qu'il aurait profondément voulu que le monde fasse sens, que le monde soit "Bon" et qu'il n'y ait pas de "Mal", rien de mauvais, cruel ou injuste. Dans l'idéal nul de devrait être lésé et chaque être vivant devrait pouvoir s'épanouir. De sa déception face au monde réel, qui comporte beautés et horreurs à égalités variables, Fi est facilement blessé par la réalité (au moins jusqu'à développer un minimum de carapace.) C'est le grand regret des Fi-doms je crois. Un peu comme l'enfant qui aurait voulu que tout soit comme il le rêvait.
Après, il est vrai que Fe recherche aussi des choses-là. Les F-doms sont plus à fleur de peau, forcément.
Un défaut du Fi peut être le manque de distanciation par rapport à sa vision: seul le jugement de l'utilisateur est vu comme valable. C'est poussé à l'extrême dans certains cas de Fi immature OU en situation de stress.
Idéalement le Fi-dom aimerait toujours être authentique, mais comme il n'aime pas énormément le conflit non plus, cela relève parfois du numéro d'équilibriste.
Se (Sensation Extravertie): Ah, que de préjugés sur le S, que ce soit Se ou Si alors que nous en avons tous un peu.
Concernant le Se. Ici, elle est en fonction auxiliaire. C'est elle qui va souvent sauter aux yeux de l'observateur. C'est elle qui nous pousse parfois à agir impulsivement, ce qui peut faire penser à ce moment-là au Se-dom, mais elle est généralement de courte durée.
Que dire de Se? C'est elle qui s'exprime le mieux. C'est elle qui, si elle est négligée, fera plonger l'ISFP dans la déprime (en mode Fi-Ni: le monde est vide, sans avenir, je suis nul(le), rien n'a de sens, rien ne me motive...le désintérêt pour Se coupant l'ISFP de sa source d'informations neutres, il reste prisonnier dans son esprit et insensible aux autres fonctionnements et modes de pensées, il ne relativise plus. Ce qui l'affecte personnellement assombrit sa vision du monde).
Ce sont les activités Se, même minimes, qui revitaliseront la personne, qui verra à nouveau les choses d'un œil neuf, soulagé, calmé.
Se aide à savourer l'instant présent, sans craindre pour l'avenir ni se tourmenter pour le passé. Elle est l'or du soleil couchant sur la trame du rideau, l'onde dansante dans les remous de la baignoire pleine d'eau, le parfum piquant d'une épice, la douce tiédeur d'une fourrure féline...je pourrais continuer une journée entière, vous parler de cette sensation de plénitude, de bonheur parfait, de joie primale, faire un avec le monde, sans douleur ni question. Qu'il est dommage que cette fonction soit si souvent méprisée par d'autres.
Défaut de la fonction? Se peut également se montrer très brutal, en actions comme en paroles, qui seront souvent vite oubliées, car ancrées dans un moment précis, qui finit par passer. Peu de remords pour l'utilisateur, ce qui face à une autre personne, peut se révéler néfaste. (Ahh, la "douceur" du mammouth des répliques Se-Te...)
En excès, Se peut pousser l'ISFP dans des comportements extrêmes (drogue, alcool, conduites à risques, impulsivité irréfléchie, bref une approche auto-destructrice.) ou dans les dangers d'une réflexion à trop court terme (cf gestion financière).
Avoir cette fonction en
seconde place, avec le côté spontané que cela entraîne, peut donner le problème de parler/agir sans une réflexion plus poussée. Si le jugement s'est emballé et que l'intuition derrière est défaillante, cela peut être la source de problèmes ou d'échecs.
Dans l'idéal c'est un lien avec le monde brute et ses informations, sans voile ni illusions pour l'atténuer. C'est notre ancre dans la réalité. Sans compter l'aspect bénéfique d'une utilisation maîtrisée sur le moral et le jugement de son utilisateur, ainsi que la relation avec son entourage (que ce soit familial, professionnel ou autre).
Se ne donne pas forcément une perfection innée des gestes sans erreurs possibles. Vous pensez ne pas avoir Se car vous ratez des activités physiques? Raté, les aimer ne donne pas à coup sûr des bonus pour les accomplir. Il faudra entraîner et travailler tout ça.
Se, étant dans l'
instant présent, se démarque de Si (Sensation introvertie) dans le sens où il n'y aura pas la même mémoire des détails et émotions s'y rattachant. Ce sera comme d'aborder chaque nouvelle situation avec un œil neuf, là où un fort utilisateur de Si se souviendra de ce qu'il avait ressenti à un moment T, l'exacte disposition des lieux et personnes, et triera ses souvenirs en une immense bibliothèque recueillant les données, ce qui peut finir par se révéler plus pesant ou rigide que Se face à la nouveauté. L'instant Se sera moins influencé par les impressions personnelles de l'observateur qui se verra comme innocemment préservé (comme les bestioles, oui oui). Bien-sûr, ce n'est pas toujours le cas, sinon nous aurions l'esprit toujours totalement vide et incapable de recul, mémoire ou profondeur plus complexe. D'un autre côté, je pense que nous risquons bien moins la dépression par rapport à du Si au passé plus lourd.
Se aime la nouveauté, la surprise, la variété (tout comme Ne l'intuition extravertie, sauf de manière plus concrète que cette dernière). Se démarquant de Si (sensation introverti), il est réticent à suivre la coutume, la tradition, et préférera improviser le moment venu selon son bon vouloir. Là aussi, grande importance de la notion de liberté.
Il est pragmatique,
un peu bourrin et beaucoup moins subtil et délicat que Ne, par comparaison avec les INFP. Et il sera beauuuucoup moins tourmenté par ses propres choix (les instants "yolo" *toussote*). Dans un dialogue il sera plus concentré sur le message que sur la manière de le formuler.
Se est notre principal moyen d'expression. Vous voyez le désavantage au niveau du langage par rapport à Ne (intuition extravertie), magnifique pour l'éloquence? Bienvenue dans une frustration typiquement ISFP. Pourquoi croyez-vous que nous soyons plus doués dans les actes que dans les paroles? L'art, que ce soit par des moyens classiques comme la peinture, le dessin, la sculpture, la danse, la musique, la photographie, ou même la cuisine, la décoration, l'arrangement floral, le stylisme...ou alors pour s’écarter de domaines doux: le sport, les activités physiques intenses, parfois riches en adrénaline pour le plaisir de se sentir vivant, au bon endroit au bon moment avec la satisfaction de maîtriser notre vie.
Pour nous, c'est notre langage. Les mots peuvent être traîtres, difficiles à utiliser pour exprimer la force et la justesse de nos sentiments et de nos pensées. Imaginez devoir décrire une myriade de coloris rougeoyants sur un tableau, mais qu'on vous oblige par exemple à juste utiliser le terme "rouge". "Alors là la naissance du rouge fort et aux reflets rouges rouges donne une myriade de rouge rouge rouge avec une note rouge pour une impression de pesanteur rouge" /facepalm.
J'ai souvent noté ce point, cette difficulté à verbaliser avec justesse, dans beaucoup de forums où s'expriment mes congénères. Il y a des idées importantes, parfois mal organisées. N'en sous-estimez pas la force, et comprenez qu'il s'agit de faire au mieux avec les moyens du bord. Il faut parfois passer par d'autres outils de communication.
Observer puis agir (ou bondir pour certains
.)
Ni (Intuition Introvertie): Ahhh la fameuse énigme. Bon, nous l'avons en tertiaire, on ne va pas se leurrer, on
est souvent des billes en intuition plus poussée. est face à quelque chose de fragile et peu fiable si on a pas récolté assez d'informations, ou simplement si il n'y a pas de déclic salvateur. C'est une fonction déjà compliquée à expliquer ou décrire lorsqu'il s'agit d'une dominante, alors pour une tertiaire qui s'éveille plus tardivement, ça va revenir à chacun de la définir.
Personnellement, c'est parfois difficile de la démêler de Fi. Je crois qu'elle se préoccupe plus de l'avenir, des possibilités, c'est parfois cette intuition dans une situation ("en fait la vraie question c'est ça", ou "machin agit comme ça parce que blabla", ou "hou-là, je le sens pas ça, ça va foirer et donner ça") si c'est sur un terrain plus prosaïque. Mais je pense qu'elle est aussi là lorsqu'il est question de choses plus importantes, plus grandes, plus transcendantales (le bien, le mal, la guerre, la souffrance, le temps qui passe, les rapports aux autres, l'amour, le chagrin, l'humanité, etc etc...). Une recherche de vérités plus élevées, plus générales, plus...lumineuses, comme un sens que chacun donne à sa vie et à ses pensées et ses actes. La fonction cherchera à épurer, simplifier, jusqu'à garder la voie/solution/l'idée la plus optimale/idéale. Elle devient plus sobre (là où Ne au contraire, foisonnera).
Se-Ni fonctionne donc en collecte de données puis recherche de la "pattern", du schéma unique qui en sort. Le
Ne-Si de l'INFP fera se multiplier les possibles, effet renforcé par tout le stock de souvenirs engrangé.
Te (Pensée Extravertie): Te-last, ou le point-faible-de-la-mort-qui-tue. Raisonnement pas à pas logique et explicatif, faculté à défendre son beefsteak. En gros, on peut le convoiter, le travailler, c'est notre bonne grosse faille, là où nous sommes vite chatouilleux. Du coup moi j'y vois moi un attrait pour ses possesseurs naturels (coucou les Te-dom/aux). Blague mise-à-part, nos difficultés de mise en route de projets, d'actions, d'organisations, c'est sa faute. Notre manque d'assertivité naturelle vient du Fi-Te last. Les grosses colères féroces où on va essayer de sauter à la gorge métaphoriquement parlant, de notre agresseur, c'est le Te faiblard qui tente de venir à la rescousse. Dernière fonction donc dure à maîtriser un minimum. Si l'expérience vous pousse à l'exploiter et à l'utiliser comme un acquis, tant mieux, pour les autres, il faudra serrer les dents, ça va pas être du gâteau.
Tentative d'explication du fonctionnement ISFP ( subjective, forcément):En premier, le monde qui nous entoure, grouillant de vie et d'informations, d'odeurs, de cris, de détails et de mouvements.
Sa répercussion sur nous passe tout d'abord un sentiment, une émotion. Chaque information peut potentiellement entraîner une palette de songes intérieurs, le processus (qui est en continu) sera rarement visible extérieurement. C'est la rêverie typiquement Fi.
Chez les INFP, elle sera causée plutôt par la stimulation des idées (Ne), chacune entraînant vers une palette complexe liant idées nouvelles aux expériences passées, qu'ils pourront analyser, commenter et expliquer facilement (les petits veinards).
Pour Fi-Se-Ni (Te), le filtre émotionnel (Fi) capte l'information sensitive (Se) et la traduira dans son langage primaire avant de la diluer un peu dans quelque chose d'assez indéfinissable (Ni tertiaire), le sens caché, la vérité général qui quitte le cas particulier pour aller vers quelque chose de plus universel. La 3e opération peut souvent rater, parfois de façon spectaculaire (hélas), ou souvent être fragmentaire (on sent le vrai "truc" sans arriver à mettre le doigt dessus pour l'expliquer clairement).
Un exemple: un comportement visible chez une personne (en visuel ou à l'écrit), peut être rejouée en interne pour essayer de refaire l'explication émotionnelle (pourquoi a-t-elle réagit comme ça?), on essaye de trouver le vrai sens au-delà de ce qui était vu. Parfois si on est chanceux le "radar" peut trouver les failles et "percer" certains boucliers (il faut bien tenter de se jeter des fleurs, non? D'accord, dans 80% des cas, ça rate en beauté
, ne nous voilons pas la face).
L'ombre ENTJ (ou la situation de stress): si vous l'avez déjà vue, c'est cette dureté impitoyable et inhabituelle, le mot bref et cinglant, l'information "cash", la prise-en-main de la situation en mode tyran féroce et critique de tout. Je pense que nous n'en sommes pas fiers, après coup.
(Dans cette situation, chez l'INFP en ombre ESTJ, ce sera plus axé détails, comme un administrateur maniaque.)
Je laisse au post la possibilité d'éditions ultérieures, les perceptions pouvant varier dans le temps et avec de nouvelles lectures et jugements remaniés.)
( P.s. MàJ été 2016 . Ceci est le post qui me tient le plus à cœur, je resterai disponible par MP au cas-où pour les esprits respectueux
.
Tous ces propos proviennent de cogitations et réflexions décantées dans une tentative encore bien insuffisante et perfectible à mes yeux. Un jour je mettrais de l'ordre ou ferais plusieurs posts. Ou pas.)
EN VRAC, au sujet des ISFP.(Biais anti-S/pro-N, différences ISFP/ INFP, ce qui énerve les ISFP...)
- Se baser uniquement sur le comportementalisme est une erreur. Comme pour tous les types, c'est bien plus complexe que ça.
Ex: aimer lire, écrire et inventer des choses plus complexes-> pas réservé au N. Il ne faut pas oublier le Fi et le Ni chez l'ISFP, ce n'est pas juste un individu manuel et sensible. Ultimement c'est juste qu'il voudra concrétiser ses choix de manière réaliste au lieu d'en parler.
-Se baser uniquement sur une connaissance superficielle de la personne ou du type pour la juger futile, ou par rapport à ses propres préférences de fonctionnement.
Ex: Quand on ne le connait pas l'ISFP parle peu, n'aborde pas immédiatement des sujets profonds et intéressants, semble peu concerné ou superficiel. (Propos de classique de certains N découvrant le mbti.)
-> Dans le fond nous sommes des observateurs pensifs. Nous réfléchissons lors des moments de calme et mettons beaucoup de temps avant d'accorder de la confiance aux gens, voyant si les choses marcheront vraiment ou si la relation (amicale/amoureuse) a une chance réelle.
En pratique cela se réalise de manière naturellement spontanée sous des impulsions pour tâter le terrain, voir si nous arriverons à nous accorder avec l'autre (la pêche aux indices et le "gut feeling"). Le processus peu être extrêmement long, avec des phases de repli protecteur. C'est parfois ressenti par les autres comme un effet chaud/froid ou de "chasse" de l'ISFP. Lorsque les choses deviennent sérieuses, il y parfois une réaction irraisonnée de crainte, et nous avons la réputation de faire les créatures farouches fuyantes, avec le secret espoir que la personne persiste dans son envie d'amitié/ou autre et nous rassure de son intérêt.
De plus, notre difficulté à l'oral cache une réelle (et agaçante) lutte interne régulière pour arriver à formuler notre pensée. On sent qu'on a quelque chose à dire ou expliquer, ou...c'est comme d'attendre le souffleur qui va enfin donner sa réplique. On peut voir ça de manière tragique (et déprimer parfois) et l'exprimer alors de manière détournée (actions Se), ou bien faire avec et le prendre avec humour, d'où la réputation de légèreté. Il m'arrive de retourner en tous sens de longues conversations dans la tête, sans jamais être totalement satisfaites de la manière dont j'ai exprimé la chose irl.
Si en plus nous sommes stressés, le processus délicat se braque, nous laissant encore plus silencieux, tâtonnant et intérieurement en colère (du coup on peut dire encore plus de bêtises.) Après ce sera le travail de toute une vie de prendre du recul par rapport à ses émotions pour ne pas se laisser diriger par elles, lors de moments qui nous touchent. Certains y sont plus doués que d'autres.
- "Les ISFP sont plus enfantins que les INFP." Ou le clash Se/Ne et Ni-Si.
J'avoue, il m'est arrivé de voir mon type comme étant la version primitive des INFP.
Mais à côté des inconvénients (vision à plus court terme, sens plus littéral et physique des choses, manque de recul, intuition qui vient moins facilement...) il y a aussi les avantages aussi d'appartenir au tempérament Artisan (SP).
-Il n'y a pas le même rapport aux émotions passées. Pas la même nostalgie envahissante et de moral aussi durablement affecté par les idées noires.
Mais attention! La fonction Si n'a pas le monopole de la nostalgie! Tout le monde l'est à un moment ou à un autre.
Nous sommes dans l'ici et le maintenant. Le passé n'a plus de prises sur nous, le futur est vague donc ne nous intéresse pas excessivement (je force un peu les traits, mais c'est ce qui se passe naturellement.) Par contre, le "maintenant" est là, il est intéressant, il est vivant et nous avec lui, tout est fluide et potentiellement surprenant. Je ne sais pas de quelle humeur je vais être dans l'heure d'après. Je n'y pense pas car je profite de ce qui est là. (Nous sommes tous d'accord, ce n'est pas forcément le cas avant un rendez-vous important ou juste avant une séance de dentiste.)
Profiter de l'instant présent et se concentrer sur l'aspect positif de la vie (tout en restant réalistes), peut être perçu comme limité, naïf, enfantin par les INFP. Laissez-moi vous dire que de l'autre côté de la barrière, le fond inconsciemment idéaliste de nos cousins nous fait un effet un peu similaire. La vision du monde idéaliste des INFP a tendance à ressortir insidieusement dans leurs rapports aux gens (les voir comme ils le voudraient au lieu de les voir comme ils sont et en être régulièrement surpris, finir par se réfugier dans le dogmatisme intransigeant lorsque poussés au pied du mur, en refusant toute communication, etc...) et au monde (choc devant le chaos du monde, les valeurs sans cesse foulées au pied, la barbarie, l'indignation devant ce qui "ne devrait pas être comme ça"...)
Du coup, même s'ils partagent leur désir d'un monde meilleur, les "frustes" ISFP peuvent parfois voir les INFP comme une bande d'hébétés qui n'apprennent jamais et s'accrochent à un idéal qui n'existe nul part ailleurs que dans leurs esprits et n'affrontent jamais la dureté de la vie. *parle en mode pieds dans le plat.*
Trêve de plaisanteries. Vous voyez, si l'on commence à jouer sur ce registre, tout est prétexte à la gué-guerre des points de vue, se révèle improductif et inutilement agressif et intolérant. Tout est dans l'importance de développer ses forces, lutter contre ses faiblesses et en cela, comprendre Soi et l'Autre est essentiel.
Les Fi-doms sont parfois proches, parfois lointains. Parfois l'écart est si grand que le monde leur semble scindé en deux, parfois leur essence se mêle tellement qu'ils ont l'impression d'être les seuls et derniers spectateurs d'une existence mouvementée où l'Etre est ballotté en tous sens en une mer sans fin sous un horizon changeant et à jamais sans vraies réponses.
(Oui, c'était l'instant songeries auto-absorbées, sponsorisées par Fi-Ni obscur. Fi, le déjeuner des petits *petite musique légère pour digérer la fin pleine d'une ridicule donc délicieuse absurdité en mode ISFP.*)
*Enfile à nouveau son casque puis replonge dans les profondeurs.*
*Moeghan, pour la défense des ISFP sans porte-paroles, lassée des généralisations irréfléchies et désireuse d'éclaircir les incompréhensions... pour le Savoir et la Paix
.