Bonjour, je suis persuadé d'être Ni-dom, mais j'ai des doutes quant à mes fonctions de jugement.
Ce qui est le plus problématique c'est que tout naturellement on utilise toutes les fonctions, mais les fonctions de l'égo sont celles qui sont perceptibles et définissent le processus cognitif conscient de l'individu.
Je trouve cela problématique d'essayer de raisonner à partir de la dichotomie entre les deux archétypes INFJ/INTJ, et je préfère aborder la chose à partir des fonctions cognitives. En effet l'une des raisons à cause desquelles j'ai éliminé INFJ au départ étant ma perception trop rationnelle de moi-même.
Enfant et ado j'étais principalement intéressé par les sciences de la vie et la physique théorique, au lycée c'était les maths et que les maths, et enfin la philo et les sciences cognitives sont venues après.
Je préférais toujours discuter des idées ou des concepts, plutôt que des expériences personnelles, même si j'apprécie aussi ces dernières, surtout quand elles sont contextuellement pertinentes, c'est à dire qu'elles apportent quelque chose.
Les discussions stériles et même les débats de sourds (par exemple concernant la foi) m'exaspèrent un peu. J'aime en débattre mais...avec moi-même, ou quelqu'un que je vois comme un sujet pensant. Je n'aime pas perdre du temps.
J'ai grandi dans un environnement religieux (pays musulman), mais je n'en ai rien gardé. Dès le départ la notion d'une morale divine me semblait problématique, s'abstenir de voler ou de tuer du fait de la peur du châtiment divin était assez contre-intuitif pour moi. Et semblait surtout cacher un moyen à peine voilé de contrôler la masse à l'aide d'une uniformisation de la morale.
C'est enfantin, " Ne fais pas ça sinon tu seras puni !", pour moi, une compréhension de l'acte (vol...) et ce qu'il implique- pourquoi ne devrais-je point le faire ? Dans quels cas est-il légitime de le faire ? - est nécessaire à la construction de l'individu propre et authentique, qui, libéré des entraves de la morale coercive, a comme substrat son être et son esprit indépendant et critique des choses.
Mais j'ai vite compris que cela venait du fait que nous n'étions pas tous semblables dans notre fonctionnement. Ce qui m'a amené à m'intéresser à l'avènement et la genèse de la morale actuelle et des traités de philosophie autour, ainsi que l'évolution des notions de bien et de mal à travers le temps, dans les différents simulacres.
En bref, comme tout individu cela m'a influencé dans ma conception des choses, mais je dirais que c'était minime.
Tout ça ne semble pas concorder avec Fe-Ti, car d'ordinaire nous avons l'image d'INFJ qui évitent le conflit et souhaitent préserver l'harmonie, c'est, entre autres, ce qui me fait douter.
Je dirais que j'aime préserver l'harmonie des choses, je suis relativement doué pour lire entre les lignes ou interpréter la gestuelles des gens, mettre un peu de vernis sur ce que je dis, selon la personne en face, pour éviter de provoquer des discussions stériles.
J'avais toujours du mal à dire non (de peur d'offenser, de déplaire...), et cela m'arrive encore aujourd'hui, même si maintenant il m'est plus aisé de dire non si je n'en vois pas le but.
Le problème avec le fait de vernir mes propos et que comme conséquence..et ben les gens ne me connaissent pas vraiment, j'ai des amis qui pensent que je suis de droite, d'autres qui pensent que je suis de gauche, certains qui pensent que je suis croyant, d'autres qui pensent que je suis athée...
Alors que je me contrefous un peu de tout cela pour être honnête, je suis seulement un observateur, j'aime me faire l'avocat du diable, pondérer les arguments, je peux défendre une thèse et son contraire.
Mais j'ai souvent un "gut feeling", un avis tranché sur la question, c'est ineffable, du coup la plupart du temps je m'engage dans une maïeutique, dans le seul but de "voir" ce que les gens pensent logiquement.
J'ai énormément de problèmes avec "Carpe Diem", le moment présent est fugace, insaisissable, dès que j'essaye de l'immobiliser il fait déjà partie du passé. Tout cela fait que je me projette tout le temps dans le futur, mais pas le mien, un futur où je ne serais plus sujet, où le monde n'existerait plus selon ma perspective mais selon la perspective d'autres sujets pensants que moi-même.
La volupté, la lubricité, la luxure, l'avarice, la gourmandise et l'opulence, sont des notions que je comprends, mais qui sont étrangères à mon être car foncièrement superficielles et transientes.
Surtout quand je m'aperçois que derrière, se dissimule sournoisement l'instinct aveugle qui nous meut et qui tente de nous bercer d'illusions en donnant une beauté esthétique aux choses les plus instinctives.
Le consensus, l'accord, les normes sociales me semblent souvent infondées, elles dépendent intrinsèquement des besoins de chaque groupe dans un contexte particulier, le bon et le mauvais changent et s'adaptent selon les besoins, et l'homme est dressé par l'instinct. Je les "respecte" cependant, car il le faut pour atteindre mes objectifs.
Quand une personne me donne un avis très personnel sur une chose, je peux faire mine de comprendre, car je peux changer de perspective, mais bien souvent je vois aussi la relativité de la chose, et je suis souvent déçu de voir l'individu hagard dans des combats aveugles pour des causes, pensant que c'est le "bien", alors qu'ils ne sont que les pions du destin, de l'évolution naturelles des mœurs. Je conçois bien évidemment que ces individus sont nécessaires pour le changement, la "progression" des choses. Mais y a t il progression sans référence ? Référence dans l'absurdité ontologique de notre condition ?
J'ai souvent la même routine, je lis le même genre de livre, regarde le même type de vidéos, je parle aux mêmes personnes en général, je n'éprouve pas le besoin de faire des connaissances, sauf sur internet. Les gens sont authentiques quand ils sont anonymes.
Les sujets auxquels je m'intéresse sont des thèmes qui ont une résonnance personnelle :
La philo car cela me permet de mieux comprendre ce qu'il y a "derrière" les choses, surtout que beaucoup d'être semblables ont vécu avant moi, et donc connaître les perspectives peut être enrichissant, et même parfois édifiant.
Les maths pour la beauté intrinsèque de la chose mais aussi comme un outil pour la finance, voir la concrétisation des choses est important à mes yeux, c'est à dire "A quoi ça sert".
Tout dans ma vie en général doit être contenu dans ce paradigme.
Je n'irais jamais à la librairie pour m'acheter des romans qui m'auraient éventuellement tapé dans l'œil, non, cela doit avoir un but, une fin, et surtout un sens personnel.
Je souhaite que cet étalage prolixe des méandres de mon esprit s'avère utile dans l'établissement de la distinction qui me tourmente encore un peu.