Bonjour tout le monde !  

J'ouvre un nouveau sujet pour partager une vidéo qui m'a frappé. (je savais pas trop dans quelle rubrique la mettre) L'homme qui parle est Jean Malaurie, un explorateur spécialiste du peuple Inuit.

Pourquoi ce post ? Parce que pour moi, cette vidéo correspond énormément à l'archétype de l'INFJ.    Regardez comment cet homme parle et défend ses idées. Qu'en pensez-vous ?
(Si le temps vous manque, regardez juste les 2 premières minutes,...!)

Mille merci henki, cet homme est sans doute INFJ. J'adhère à ces idées également.
Je me reconnais dans sa quête, sa notion de l'aventure humaine. Je pense qu'il y a urgence; prendre le temps d'aller au fond de ses choses.

Ce serait intéressant de savoir comment chacun fonctionne quand il explore ces formes visibles et invisibles de la nature et la vie.
Pour ma part, je ne m'y retrouve bien souvent qu'en posant les mots et tout ce qu'ils m'évoquent, pour former des structures qui connectent les choses entre elles. C'est difficile de hiérarchiser et pas très plaisant d'ailleurs, à vrai dire je n'aime pas hiérarchiser. J'adhère beaucoup à la vérité chaude que délivre Léo Ferré par exemple :

"L'anarchie, c'est l'amour." "Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir."

C'est cet ordre là que j'aime décrire, explorer jusqu'aux petites choses qui font les grandes fresques.

Je ne sais pas si j'ai été clair, sinon trop court.
Néanmoins j'aimerais bien lire vos expériences d'explorateurs.

Sur France Inter (me semble-t-il), il y avait une émission qui je crois n'est plus diffusée mais vous pouvez la trouver sur YouTube. Ca s'appelle "Sur les épaules de Darwin". La voix du présentateur pèse et berce.

Merci Henki,

INFJ peut être, dans tous les cas il y a du sens dans ce qu' il raconte, c est cohérent. La seule chose auquel j adhère pas trop c est le viol du mythe, j aime pas la formulation.

Wow alors ça pour un spécimen de INxJ ^^

D'abord la posture (physique), une sorte d'inertie du corps, décontracté, les mains reposées, liées entre elles la plupart du temps, mais avec un regard communicatif et un ton appuyé. Il accentue certaines syllabes dans ses phrases tout en dirigeant son visage vers l'interlocuteur. Il a l'attitude du conteur et de l'appréciateur. Tout ça montre la prédominance de la perception sur le jugement, et en même temps une présence appuyée de ce jugement, occasionnellement, et avec franchise.

Dans son discours et le vocabulaire employé ensuite, l'intuition introvertie est omniprésente. Il regarde les choses à très grande échelle, tant sur le plan spatial que temporel, et va facilement vers des conclusions sur la condition humaine. Ce dont il rend compte relate également qu'il regarde constamment au delà du tangible. Ce pourrait très bien être Ni + Fe, d'autant plus avec la communicativité dont il fait preuve, mais je garde un doute sur le Fe. On peut très bien voir du Te décisif avec de fortes valeurs éthiques Fi. Je penche toutefois pour INFJ.

Cratere a écrit:

Sur France Inter (me semble-t-il), il y avait une émission qui je crois n'est plus diffusée mais vous pouvez la trouver sur YouTube. Ca s'appelle "Sur les épaules de Darwin". La voix du présentateur pèse et berce.

Très juste ! Jean-Claude Ameisen. Je m'étais justement demandé quel type il pouvait être. Son émission était sacrément captivante, passant successivement des sciences à la poésie à l'éthique et aux arts dans une même soirée pour un thème abordé.
J'avais pensé à du N dominant pour lui, sans vraiment trancher. Le site Maaarine le met INFJ :
http://maaarine.tumblr.com/post/141506211588/mbti-scientifiques-jean-claude-ameisen-infj
En tout cas sa gestuelle et son attitude dans la vidéo postée est encore plus typique que celle de Jean Malaurie :

L'expression "violer un mythe" est effectivement assez extrême, je pense qu'il a voulu dire par là que les mythes (eldorado, etc) permettent de mieux voir la beauté des lieux géographiques, des choses. Cette expression très crue ne me paraît pas exagérée, c'est juste que maintenant, on est habitué à cela. Le colonialisme s'est banalisé, il est aujourd'hui davantage "accepté" avec fatalisme (par l'occident !)
Jean Malaurie a un côté provocateur, qui me fait carrément sourire parfois.

Donc si j'ai bien compris Cratere (merci de ton message), tu aimes décrire les petits détails avec ton ordre à toi, sans que l'on te dise quoi faire ?

"Pour ma part, je ne m'y retrouve bien souvent qu'en posant les mots et tout ce qu'ils m'évoquent, pour former des structures qui connectent les choses entre elles. C'est difficile de hiérarchiser et pas très plaisant d'ailleurs, à vrai dire je n'aime pas hiérarchiser." Je comprends ce que tu veux dire. Malgré tout, je pense qu'il a pas mal de gens qui ne pensent quasiment jamais aux formes invisibles de la nature ou de la vie.^^ Il y en a quand même beaucoup dans le monde.


GBat, pour la posture décontractée, je pense aussi que c'est lié à son âge avancé.  Je suis d'accord pour le reste de ce que tu dis. Il a vécu pendant longtemps avec les Inuits, il a dû acquérir par la force des choses un côté "tribal" dans sa vision de la vie et du discours. Ce qui me sidère, c'est qu'il n'a aucune pudeur pour exprimer ses idées profondes liées au "Ni" (je crois que le Ni est surtout lié aux racines, aux sens et aux origines), il martèle plusieurs fois le mot "spirituel" ! De plus, avec ses études de chercheur à l'université, ça a dû stimuler chez lui un côté rigoureux et intellectuel.
De toute façon, je n'avais pas pour prétention de faire un bon typage, mais de montrer un homme qui correspond très bien pour moi au cliché INFJ.
Sinon, Jean-Claude Ameisen a une gestuelle qui est typique des personnes restant toute la journée vissées sur leur fauteuil.^^ C'est vrai qu'il a l'air très inspiré...

henki a écrit:

Donc si j'ai bien compris Cratere (merci de ton message), tu aimes décrire les petits détails avec ton ordre à toi, sans que l'on te dise quoi faire ?

Décrypter serait peut-être un mot plus exact, et non je n'aime pas qu'on me dise ce que j'ai à faire.
Je ne suis pas très directif envers moi-même, et je ne permets pas qu'on me dirige non plus. Donc beaucoup de subjectivité, néanmoins je trouve que c'est une attitude cohérente en elle-même, pour me préserver sans doute.
Ce que je voulais dire là naît d'un sentiment difficile à communiquer. Je ne m'exprime pas très clairement je suppose, certaines personnes comprennent pourtant, d'autres pas... Désolé, j'ai vraiment du mal à exprimer ça en fait, ce n'est même pas très clair à la relecture, ça soulève juste en moi une sensation que je connais.

Et malgré toute la subjectivité que je reconnais de ma part, je me sers des livres, des films, des paroles et de tout ce qui à trait à l'étude de la nature et la vie pour comprendre cet ordre-là. L'expression personnelle de chacun qui relève d'une certaine expérience et d'une perception du monde, c'est une chose qui m'intéresse beaucoup depuis toujours. Pourquoi tel individu, animal, humain, végétal, se développe de cette manière ? D'où ça vient toutes ces formes ? Comment notre conscience humaine interagit, notamment au travers du langage. Pourquoi les mots font tel bruit ou tel autre ? Quel effet ces bruits ont sur nous ? Comment tel accent s'est formé dans cette région du monde, et quelles sont les causes qui le déterminent ? Comment l'on communique sans parler la même langue ? Et puis on arrive à des formes de poésie de natures différentes, dans lesquelles je vois se profiler les contours et les reliefs de cet ordre, peut-être objectif, vrai, que j'essaie de comprendre. Peut-être que là-dedans, il existe sinon une hiérarchie, un ordre alors, qui inspire sinon impose le respect.

C'est en grande partie cela que je retrouve dans le discours de Jean Malaurie, et j'aime profondément la manière dont il le communique. Au travers de son expérience avec les Inuits, il va de fil en aiguille à la poursuite de l'origine, et il le fait avec bien plus de maturité et de confiance que moi.
Pour avoir piétiné assez lourdement en écrivant ce message, j'espère que c'est plus clair à la lecture...  

Citation :

L'expression "violer un mythe" est effectivement assez extrême, je pense qu'il a voulu dire par là que les mythes (eldorado, etc) permettent de mieux voir la beauté des lieux géographiques, des choses. Cette expression très crue ne me paraît pas exagérée, c'est juste que maintenant, on est habitué à cela. Le colonialisme s'est banalisé, il est aujourd'hui davantage "accepté" avec fatalisme (par l'occident !)

Plutot que violer, j'aurais dit qu'ils ont oublié le mythe. Et ils l'ont oublié parce qu'ils ont concentré leur attention sur le visible. Et ils ont concentré leur attention sur le visible, parce que c'est de là que vient la menace. La menace était elle réelle ? Oui, non, on s'en fous, mieux vaut prévenir que guérir.

Leur intention n'était pas de détruire un quelquoncque mythe, l'objectif était de protéger les USA.

En utilisant le mot violer, il pose une intention sur les militaires, celle de nuire au mythe, c'est ça que j'aime pas. Il les considère comme des adversaires.

Je m'y retrouve aussi dans sa façons de communiquer, rigolo !

Tout comme E. Moire, je me demande à quoi sert un adversaire...  


Mais Obtearon, Jean Malaurie l'a dit lui-même : il n'a rien à voir avec la guerre de Corée. Il a simplement constaté que les Américains avaient construit une base ( un gros bâtiment moche et compliqué en plein milieu du désert autochtone, imaginez un peu comme ça doit paraître surréaliste !   ) et qu'ils n'avaient pas le droit de construire sur le territoire Inuit. Rien ne peut les excuser, puisqu'ils n'ont sans doute pas cherché à se justifier. Ici, c'est l'acte qu'il n'approuve pas, pas qui l'a fait.

Les Inuits n'avaient rien à voir avec la guerre, et sans qu'ils parviennent à comprendre au premier abord, une vaste base avec des pistes d'atterrissages apparaît et défigure leur environnement auquel ils sont si intensément liés Elle rejète aussi des choses polluantes dans la mer.

Regardez cette vidéo à partir de 10 min 30, et vous verrez comment Auruo communiquera à 93 ans !

Citation :

Les Inuits n'avaient rien à voir avec la guerre, et sans qu'ils parviennent à comprendre au premier abord, une vaste base avec des pistes d'atterrissages apparaît et défigure leur environnement auquel ils sont si intensément liés Sad Elle rejète aussi des choses polluantes dans la mer.

Je suis d'accord. Sauf que la légitimté les amércains l'avaient.

Citation :

Tout a commencé en 1941, en pleine guerre mondiale, quand le Danemark autorisa son allié américain à implanter des bases aériennes au Groenland, à Thulé notamment.

le rapport entre les inuits et les américains se résume à ceci : dialogue mélien
le fort
lorsqu'il y a une raison du plus fort, il n'y a pas de neutralité possible. Le fort n'entends jamais, que sa raison du plus fort lui reviendra en pleine face un jour ou l'autre. Tout simplement car il ne le voit pas, comment un infime territoire peut le menacer.

il ne voit pas qu'en détruisant  cet infime territoire, il va créer de la haine. Cette haine va grossir, et un jour ou l'autre il la prends en pleine face. Par contre, il n'a pas conscience que sa chute vient de cet infime territoire. Il est dans son droit, celui du plus fort. C'est sans fin, jamais il ne peut apprendre.

La solution serait qu'il prenne conscience que meme un mendiant peut etre sa chute. Et cela il faut qu'il en ait conscience au moment où il détruit. Et ça c'est quasi impossible, car il est fort, il sait pourvoir faire face à la plus infime menace.

le neutre
La raison de la neutralité est que rien de doit changer. S'il y a changement il doit venir de l'intérieur. Le neutre est maitre de son destin, il n'abandonnera jamais, ne se soumettra jamais.
Il ne voit pas qu'en ne changeant pas, il va créer de la haine. Cette haine va grossir, et cette haine sera le glaive par lequel il périra. Il n'a pas conscience que le fait de ne pas accepter le changement, sera sa chute. Il est dans son droit, celui d'etre heureux avec ce qu'il a.

La solution serait qu'il prenne conscience qu'il n'est pas seul, qu'il faut qu'il accepte  le changement de l'autre. Et ça c'est quasi impossible, car il est heureux, il sait que ce changement est une menace pour son équilibre.

En fait ils doivent tous deux accepter de changer. Qu'aucun des deux n'est une menace pour l'autre. Ils doivent s'inclurent l'un et l'autre,et chacun évoluera. Le mythe évoluera.

Pour le cas de Thulé, il est clair que les inuits se retrouvent avec une bombe nucléaire qui peut exploser à tout moment. Ils vivent avec cette épée de Damoclès. Mais les américains aussi. Le jour où elle explosera, ils devront faire face au fait qu'ils ont détruit un mythe. Fort à parier qu'Enola Gay reviendra sur le tapis. S'en suivra une réaction en chaine (Trump, Poutine, Inde, Chine, Pakistan, ...)

Cette bombe à Thulé est une épée de Damoclès pour l'humanité entière, pas seulement pour les inuits, et les américains.