Bonsoir,
je viens tout juste de m'inscrire, pas de présentation encore postée, le forum pas encore écumé, le concept pas encore maîtrisé dans ses tréfonds, mais ce sujet m'a fortement interpelé et je ne pouvais le laisser sans réponse.
25 ans, femme, INTJ, en couple depuis 6 mois avec un INTP de 33 ans... Alors à quoi ça ressemble?
Le descriptif qui va suivre est subjectif et il est fort probable qu'il y ait des points de divergences avec la perception de mon compagnon. Ce, malgré beaucoup de communication et de nombreuses méta- réflexions concernant notre relation.
Décor, prolégomènes, contexte...:
Nous nous sommes connus par... téléphone. Un coup de fil dont l'objet n'avait en aucun cas vocation à nous faire finir ensemble. A vrai dire, je sortais de chez une neuropsy qui m'avait diagnostiqué HPI et TDAH! (ce dernier paramètre est primordial puisqu'il peut potentiellement être une variable parasite dans l'exposé de relation, mais passons). Voyant que je rejetait en bloc le diag, elle m'avait fortement enjoint à me confronter à la réalité en rencontrant des gens "comme moi" (ça m'arrangeait aussi un peu, car j'ai une forte propension à me sentir en marge) en me tendant le numéro d'un congénère.
Un coup de fil, où je n'ai pas tergiversé, en raccrochant, le compteur affichait 1h30...
Je ne parlerais pas de coup de foudre. j'y crois pas à ces conneries. Je parle d'authenticité. Simplicité. Naturel. Spontanéité. J'avais beau digresser et/ou (oui oui, les deux à la fois), approfondir et siphoner un sujet, il me suivait! Pas de masque social, de nos vies affectives en jachère à Jacky Kennedy en passant par les Templiers et nos vies pros... ça a fusé méchamment.
J'aurais presque envie de parler d'intrication quantique. Ouais c'est ça.
Tout est allé très vite... Tout. Des échanges intenses, la découverte de multiples passions communes, un cerveau en mode Off. Pour la première fois je ne me suis pas trop posée de questions, me suis ouverte trèèès vite. (je ne suis pas du genre à faire dans le sentimentalisme, à m'engager et me projeter)
Malgré de premières analyses en tâche de fond (analyse de la situation, analyse du bestiau, analyse de mes réactions, de la viabilité de la relation, projection à Court Terme, MT, LT ETc...), je suis restée perchée 1 mois, en mode bisounours. Du jamais vu dans ma bougresse de vie.
Par la suite, on était tellement grisés d'avoir trouvé quelqu'un qui nous comprenait, nous ressemblait, nous acceptait... que, je pense, on en a voulu encore plus.
J'ai de mon côté, commencé à voir ce qui nous opposait. Je l'exhortais à parler, à préciser, être toujours plus fin dans ses analyses ou ses dires. Je suis redevenue obsessionnelle et avec ce besoin de contrôle (sûrement oppressante pour lui). Alors que lui est déstructuré, dispersé et beaucoup plus souple. Or, l'impro m'angoisse au sens littéral du terme, le cadre le paralyse.
C'est positif car il me fait lâcher la bride et du lest, là où je le structure et le rassure. Oui, c'est positif, jusqu'à un certain point.
De son côté, il était trop en demande, à toujours me solliciter, pour toujours se rassurer (très étouffant).
Très paradoxalement je suis en besoin constant de reconnaissance, de me sentir entourée, mais ce qui prime c'est un énorme besoin de solitude, de liberté. La présence constante de l'Autre m'oppresse, là où l'absence de l'Autre l'angoisse.
C'est positif, car il me pousse à me faire sortir de ma coquille, je lui fait voir que l'absence de l'autre n'est pas synonyme d'abandon.
Au quotidien, avec le temps:
Sauf... que malgré des réajustements constants, une communication omniprésente, une vie charnelle dingue (ahhh oui! moi et lâcher prise = Zéro, corps et moi = deux choses splitées, sensations = Késako ?) Malgré de nombreux points communs, un respect mutuel, une acceptation ou tout au moins une compréhension intellectuelle des différences de l'Autre, ça en est venu depuis quelques semaines à une fusion presque délétère. Tout ce que j'ai voulu être, se retrouve en lui et me brusque presque. Et inversement. Mon admiration pour ses facilités s'est transformé en un sentiment de violation de mon espace personnel et de ce que j'étais.
Comme si... Comme si on en était à une confrontation parfois d'égo, parfois d'aspirations respectives... Le tout à un niveau d'abstraction toujours très élevé, ce qui se transforme en usine à gaz quand les matriochka n'ont pas les mêmes motifs, les mêmes tailles, ni les mêmes formes.
Alors, j'ai décidé de revenir à mes fondamentaux et ma solitude. Même si ça ne lui plait pas, je sais que c'est ce qui sauvera notre couple. Depuis 1 semaine, j'ai lâché la distance et on réfléchit chacun de notre côté. C'est pas un break, ça n'appelle pas à infirmation ou confirmation d'hypothèse de compatibilité. Non, rien de tout ça. Il y a l'Amour, il y a la finesse d'analyse, il y a le profond respect. Non, il s'agit, de mon point de vue, de se repositionner, retrouver son individualité perdue dans un amas de trucs puissants où on s'prend des G dans la gueule. Il faut dire qu'on n'est de base, pas des flèches en relations sociales (a fortiori sentimentales).
Pour résumer parce que j'me suis foutrement égarée, c'est une relation sur-intense pour deux personnalités qui vont au fond des choses, à leur manière. Et ce qui est une ressource incommensurable peut aussi aisément devenir un nid à auto-destruction mutuelle si l'on ne calme pas les ardeurs respectives. Je pense que la guerre d'égo n'est jamais loin, et que les besoins de l'Autre doivent compter au moins autant que les besoins propres. S'oublier soi-même (ce que j'ai fait en première base) ou minimiser les attentes de l'Autre sera de toutes façons foncièrement délétère. La question devient alors: Comment jongler pour parvenir au point fragile d'équilibre, lorsque les deux protagonistes vivent la vie avec une effroyable intensité?
C'est là, le challenge.
Quand il y a la volonté, la capacité d'analyse, l'envie du lâcher prise et surtout l'Amour... Il faut juste du temps. Je pense.
Pour finir sur les fondamentaux, dans notre relation, ce qui dingue, c'est cette synchronisation où parfois aucun mot n'est nécessaire, la coordination est parfaite. Les actes désintéressés, faits avec authenticité. La simplicité, pas de surfait, exemple trivial s'il en est mais juste une bière, un vinyle et une luminosité particulière qui donne l'envie de dire "Putainnn! c'est ça la vie". Les conversations rarement factuelles, majoritairement orientées concepts, idées, abstrait, projets, sciences... La capacité de remise en question et la reconnaissance de nos erreurs respectives.
Je suis navrée pour la logorrhée un peu superficielle. J'ai tenté d'être au plus rapide. J'espère juste avoir répondu. =)