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| Des changements suite à un accident grave ? | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité
| (#) Sujet: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 00:51 | |
| Avez-vous déjà vécu un accident (au sens large) ou un traumatisme physique important, et si oui avez-vous constaté que ça avait eu ensuite une influence sur votre personnalité ? Et laquelle ?(attention, je ne parle pas de traumatisme affectifs ou psychologiques, mais bien de traumatismes physiques, blessures, accidents, où a priori seul le corps est atteint)Pour faire une histoire courte, je me suis brûlée la jambe il y a quelques semaines, au 3ème degré, ce qui m'a valu une greffe de peau. Je sors tout juste de l'hôpital. Ce n'est rien de dramatique dans le sens où je ne suis pas défigurée, la douleur est tolérable, la blessure pas trop compliquée, et ça va guérir sans laisser de séquelle autre qu'une belle grosse cicatrice. C'était un bête accident, je ne me suis même pas mise volontairement en situation dangereuse donc je ne culpabilise pas de ce qui m'est arrivé. Par contre, c'est un traumatisme physique évident, une atteinte à l'intégrité du corps (et croyez-moi, voir sa cuisse rongée par une brûlure large comme la main ouverte, c'est tout un choc !), et je sens que ça aura forcément des conséquences à long terme sur ma personnalité. Quand le corps est attaqué, c'est tout le reste de l'être humain qui l'est aussi. Quand je me remémore les moments qui ont précédé et suivi l'accident, je me souviens notamment d'un état de déni qui a duré plusieurs heures, comme si je refusais de constater l'étendue des dégâts et que j'essayais de me convaincre que "ce n'était pas si grave". J'avais de la fièvre, j'étais confuse, j'ai dormi, j'ai voulu oublier, et - histoire d'ajouter un peu de synchronicité à tout ça - il se trouve que mon réveil matin s'est arrêté pendant 2h précisément à ce moment-là. Oui, faut croire que j'ai aussi voulu arrêter le temps ! Quand à la confusion qui régnait dans ma tête juste avant l'accident (dûe à la fièvre) ou même aux jours qui ont précédé, c'est un peu comme si le monde entier se mettait progressivement en place pour me conduire exactement jusqu'à cet accident, dans ce contexte précis. Je n'aurais pas pu faire autrement que de me brûler et je me demande même si mon corps n'a pas un peu anticipé tout ça. Je m'avance peut-être un peu loin, mais il se trouve que j'essaye de trouver une explication à ce qui s'est passé (et peut-être que ça ne sert à rien, après tout un accident n'est-il pas juste un accident avec sa part de hasard ? Là c'est la raison scientifique qui parle, mais malheureusement elle ne me satisfait pas). Peut-être que je pense à tout ça simplement pour mieux accepter la situation, ou peut-être que c'est juste mon cerveau d'INTP qui ne fait qu'analyser et comprendre, comme il l'a toujours fait. Là où je commence à me poser des questions, c'est parce que depuis longtemps je me bats contre mon propre corps pour triompher d'une résistance psychologique : je suis créative, mais mon inconscient me l'interdit, donc mon corps somatise et déclenche des douleurs pour m'empêcher de créer (ouais, ouais, dit comme ça ça a l'air de rien, mais c'est une très longue histoire...). Avec cet accident, le saligaud aurait-il trouvé un moyen plus radical de me retenir ? Ou alors ça pourrait être cette tension soutenue trop longtemps qui aurait soudain éclaté comme un élastique sur lequel on aurait trop tiré ? Est-ce qu'il m'aura fallu cet accident pour venir à bout de mes résistances ? J'aimerais croire que oui, mais je n'ai pas encore de recul pour constater des résultats ou des effets... Encore une fois, je vais peut-être trop loin, mais c'est une piste que j'aimerais explorer pour voir s'il n'y a pas des éléments de réponse à y trouver. Comme si cet accident n'avait rien de fortuit, finalement. D'autant qu'il vient résonner avec des aventures vécues par d'autres gens autour de moi, des accidents bêtes ou des malaises importants, qui agissent sur eux comme une sorte d'électrochoc et provoquent une sorte de prise de conscience. Comme si la vie nous envoyait ce genre de signe pour nous faire réagir et qu'on laisse enfin s'épanouir en nous ce qui ne l'était pas auparavant. Bref, vous aurez compris que moi et le pur hasard... Ceci dit, je sais que je suis dans une période post-traumatique, même si le trauma n'est pas aussi terrible qu'il aurait pu l'être et que je le surmonte plutôt bien (enfin, je crois ! ). Cet accident (le plus grave qui me soit arrivé à ce jour), je le vois comme une étape importante, une expérience de vie riche d'enseignements et qui va me pousser vers l'avant et me rendre encore plus forte, et c'est pourquoi je cherche justement à y trouver un sens. Mmm... Il y a du mythe et du mystique là-dessous, j'aurais bien aimé en discuter avec Jung, tiens... Il disait de très belles choses à propos de la grâce... Et vous, vous en pensez quoi ? Suis-je folle à chercher du sens là où il n'y en a peut-être pas ? Avez-vous vécu quelque chose de semblable ? Avez-vous eu l'impression qu'un accident n'était pas arrivé par hasard, qu'il y avait un sens caché derrière ? Et si oui, avez-vous senti une différence entre "avant" et "après" ?
Dernière édition par Ekaterin le Mer 02 Jan 2013, 18:35, édité 1 fois |
| | | Desdinova Pionnier
Type : INFP 4w5 sp/sx Lieu : Xibalba Emploi : Rêveur Inscription : 11/08/2011 Messages : 889
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 00:59 | |
| Je vais peut-être énerver ton Ti en ne répondant pas à tes questions, mais c'était juste pour dire que je suis content que tu sois revenue, ça faisait quelques temps que tu n'étais plus venue, je l'avais remarqué mais je m'étais pas vraiment demandé pourquoi. Et voilà, donc je suis heureux, parce que j't'aime bien (aaah c'est con xD). Et pour un peu répondre à tes questions, non je n'ai jamais vécu quelque chose de semblable et oui je pense que tu réfléchis trop. C'est un accident, et comme son nom l'indique un accident arrive par accident, donc sans qu'on puisse s'y attendre et je ne pense pas qu'il faut chercher un sens à cela... Je suis désolé si je casse tes idées^^. _______________________________________ Un suicide élégant est l'ultime œuvre d'art... Si mon cœur pouvait penser, et si ma tête pouvait sentir, j’aurais un autre regard sur le monde. Come on maggot brain, go on maggot brain..."Will you deliver Spain from bondage ?" |
| | | Invité Invité
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 01:06 | |
| Oooh, merci, t'es sweet... Et non, ce n'est pas le T qui s'énerve, c'est plutôt le N qui s'agite un peu trop... De toute façon, même si l'accident était un unique hasard (encore une fois, c'est une réponse trop peu satisfaisante à mon goût), il va laisser une empreinte durable, et pas seulement sous forme de cicatrice... Alors si d'autres, sur ce forum, sont passés par là, je suis preneuse ! |
| | | az Pionnier
Age : 34 Lieu : France Emploi : Inscription : 18/11/2010 Messages : 219
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 01:30 | |
| J'ai trois cicatrices sur un bras suite à une réparation de fracture, dans mon cas oui le hasard n'y était pas pour rien puisque c'était principalement dut à un sur-entrainement (qui fragilise l'os, de plus qui était en croissance donc fragile..), mais je ne pense pas que tu puisses trouver des causes porteuses d'enseignement ou non à tous les accidents et maux qui t'assaillissent (que dire des maladies génétiques par exemple qui sont conséquence d'une « horlogerie moléculaire » où on peut difficilement retrouver notre place). En fait tu ne crois pas au hasard et tu cherches la faille causale. Donc t'as plusieurs cas: 1) T'y es pour rien 2) C'est de ta faute, avec toute sa palette d'implication Dans ton cas c'est un accident mon Ti s'arrête là je peux pas t'expliquer pourquoi ça t'es arrivé (je suis désolé pour toi !) pour le coté mystique Exil saura beaucoup mieux que moi développer ça héhé. Sinon plus philosophiquement si tu crois pas au hasard le déterminisme est la théorie qu'il te faut
Dernière édition par L le Jeu 24 Mai 2012, 01:39, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 04:37 | |
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Dernière édition par kirikou le Mer 11 Mar 2015, 22:08, édité 1 fois |
| | | az Pionnier
Age : 34 Lieu : France Emploi : Inscription : 18/11/2010 Messages : 219
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 17:24 | |
| - Ekaterin a écrit:
- Encore une fois, je vais peut-être trop loin, mais c'est une piste que j'aimerais explorer pour voir s'il n'y a pas des éléments de réponse à y trouver. Comme si cet accident n'avait rien de fortuit, finalement. D'autant qu'il vient résonner avec des aventures vécues par d'autres gens autour de moi, des accidents bêtes ou des malaises importants, qui agissent sur eux comme une sorte d'électrochoc et provoquent une sorte de prise de conscience
Je viens de tomber sur ça.. Tu as peut être vécu un évènement synchronistique ! Je sais pas si ça peut t'aider.. |
| | | Exil Pionnier
Type : INFJ Age : 40 Lieu : Vingt mille sous les mers Emploi : Cachalot Inscription : 18/03/2011 Messages : 895
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 18:43 | |
| Ekaterin, je te conforte tout à fait dans la direction que prennent tes intuitions. J'ai en effet l'intime conviction que beaucoup des événements qu'on appelle "accident" sont non seulement porteur de sens en résonance avec l'inconscient, mais aussi qu'ils sont annoncé à l'avance au travers de signes que seule l'intuition est en mesure d'appréhender, or à te lire, cette suite d’événements m'a tout l'aire d'avoir été sous influence de l'inconscient. Je te conseillerais donc de continuer à l'interpréter comme on interprète un rêve. La notion de "hasard" est une notion par défaut qu'on aurait grand tort de croire objective et de confondre avec la réalité, sous prétexte que certains événements ne répondent pas de ce logicisme barbare* qui consiste à présupposer un rapport de causalité mécanique dans tout (* j'appelle barbare tout procédé dupe de lui-même). D'ailleurs, j'ai toujours trouvé d'une prétention inouï que de réduire le fonctionnement de l'univers à la misérable capacité que nous avons d'en expliquer certains rouages, comme si n'existait que ce que nous comprenons. La raison n'est qu'un outils psychologique parmi tant d'autre (notamment l'intuition), et son principe est fondamentalement réductionniste, en ce sens que sa vocation est précisément de nous rendre intelligible la complexité phénoménale sous forme de jugements arrêté. Aussi, plus on se réclame de la raison "cartésienne" pour juger des choses, plus notre point de vu est réducteur. Pour ma part, chose étonnante, je n'ai eu qu'un seul accident physique vraiment conséquent, alors même que j'ai toujours été très casse-cou : A 11 ans, je me suis fais renverser par une bagnole à un croisement de rue, alors que je roulais à vélo en sens interdit. La voiture, en s'engageant dans le virage, a frappé ma roue avant (en voyant ce moment arriver, je me souvient m'être dit en moi-même, d'un ton résigné "et merde... ça devait bien arrivé..."). J'ai été projeter violemment la tête la première contre le par-brise (enfoncé d'au moins trente centimètres! Le creux avait la forme de mon crâne et on a retrouvé des cheveux entre les bris de verre...). Il me semble avoir roulé-boulé sur le toit, puis je me suis retrouvé étalé sur le dos, et très vite des badauds affolés ont accouru autour de moi (d'ailleurs, d'où sortent-ils à chaque fois ? :P La rue me semblait pourtant déserte..). Bref, je me souviens que j'étais un peu choqué, mais je n'avais mal nul part, et s'il n'y avait pas cet individu - qu'on trouve toujours en pareille situation - pour dire "ne le bougeais pas, il a peut-être une fracture", j'aurais sans doute insisté pour me relever. Une ambulance m'a transporté à l’hôpital, et j'ai accusé face au médecin ce déni caractérisé que tu décris. Après m'avoir allongé et rapidement ausculté, il m'a demandé si je pouvais me redresser seul, et - comme pour lui montrer à quel point je me sentais bien et à quel point j'étais fort - je me suis relever d'un bond à la Jackie-Chan, avec un large sourire triomphal. Puis m'a mère est arrivé toute affolée peu de temps après. Je l'ai tranquillisé à la manière désinvolte d'un cowboy "c'est rien m'man, juste une p'tite cascade. Tu sais bien qu'j'suis en acier", et ce n'est que sur le chemin du retour que j'ai commencé à décompenser. Je ne ressentais aucune douleur particulière, mais un puissant mal-être m'a envahit soudainement, un désarroi existentiel je dirais, et j'ai fondu en larme, en réalisant brutalement à quel point mon attitude face à la vie et la conception que j'avais de moi-même était illusoire (dualité entre l’immortalité à laquelle aspire l'esprit en présupposant de lui-même, et la nature périssable du corps au travers duquel l'esprit est en mesure de le constater). Bref, dans ces moments là, c'est toute notre conception de la vie et de notre place en son sein qui exige d'être redéfinie, consciencieusement purgée de ses illusions les plus nocives. Il n'y a qu'à voir quand les gens sont malades ou même mourant. Ils sont plus à l'écoute de leur vérité intérieure ainsi que de celle des autres, plus aimant, plus humble, plus sage surtout .. C'est d'autant plus notable quand il s'agit d'un gros EST qui toute sa vie s'est comporté comme une brute perverse, et qui tout d'un coup vous écoute avec émotion, et vous délivre posément des messages d'une sagesse insoupçonnée.. Et sinon, pour en revenir plus précisément à tout ce qu'il peut y avoir de synchronicité là dedans, il m'arrive très souvent de faire ce genre d'expérience quand je me livre à des activités qui sont aux antipodes de mon inclinaison naturelle (donc des truc très SP). Par exemple, je ne rechigne pas à bricoler, et c'est même à mon sens un impératif d'ordre éthique que de savoir construire une maison de ses propres mains. Du coup, j'ai pas mal travaillé dans des petits chantiers, et j'ai acquis une certaines connaissance dans le domaine. Seulement, étant donné que je suis extrêmement étourdie, je suis obligé de redoubler d'effort par rapport aux S pour réussir à me concentrer sur ce que je fais de mes mains. Or j'ai remarqué un truc vraiment très intéressant quand je manipule des outils dangereux, c'est que dès que la fatigue et la répétition des mouvements commencent à me faire plonger dans un état d’hébétude hypnotique, j'ai tout d'un coup des flashs où je me voie en train de me couper la main avec la scie circulaire, ou tout autres scène sanglante du même genre. Mon inconscient semble me lancer ses appels pour m'avertir du fait que je me trouve dans une configuration psychologique très propice à un accident de ce genre. Du coup, à chaque fois que j'ai ces images, j'arrête mes outils et je fais une pose. A contrario, il m'arrive aussi de sentir que c'est le moment propice pour accomplir une action physique qui requière toutes les qualités qu'on prête aux SP. Dans ces moments, je peux être très intense, prendre des risques calculé et faire des trucs que je ne n'oserais jamais faire à froid. Ça ne dure jamais très longtemps, mais quand je suis dans cet état là, je sais que je ne crains rien, en dépit du fait que cet état me pousse justement à mettre en péril mon intégrité physique. EDIT : je crois me souvenir d'une anecdote Jungienne très à-propos, laisses moi le temps de retrouver le bon bouquin, et la bonne page
Dernière édition par Exil le Jeu 24 Mai 2012, 23:56, édité 9 fois |
| | | Chase El Pacificator ChasingStarlight, le Besancenot de l'Ego
Type : INFP Age : 31 Lieu : Higher Emploi : J'bicrave des rimes Inscription : 10/01/2012 Messages : 3253
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 18:48 | |
| Perso, je sais pas si c'est vraiment un truc grave, mais quand j'avais 6/7 ans, je faisais le con dans ma salle de classe, et je jouais au taureau , et en gros au bout d'un moment je me suis pris un coin de table en plein dans le crâne, après ça j'ai plus aucun souvenir de ce qui s'est passé quelques jours après, apparemment j'ai été à l'hosto.. Bon après si ça a changé quelque chose en moi, je devais être trop jeune alors je sais pas ! _______________________________________ Fiat iustitia et, pereat mundus.
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| | | Desdinova Pionnier
Type : INFP 4w5 sp/sx Lieu : Xibalba Emploi : Rêveur Inscription : 11/08/2011 Messages : 889
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 18:56 | |
| Ah mais si on commence comme ça moi quand j'avais 3 ans, j'ai eu une varicelle qui a mal tourné, c'est monté au cerveau et j'ai eu des trucs sérieusement endommagés mais je c'est pas en détail quoi ^^. En tout cas je sais que j'ai failli mourir et je n'ai qu'une seule vision de tout ça (les plus ou moins 10 jours pendant lesquels j'étais out). Il doit y avoir un nom je pense. D'ailleurs après, pendant toute mon enfance et une bonne partie de mon adolescence (jusqu'à mes 15-16 ans) j'ai souffert de migraines et vomissement chroniques. Une migraine 2 à 3 fois par semaine pendant toute la journée qui soit ce finissant en le lendemain au réveil, soit après avoir vomi. Raah, c'était joyeux . _______________________________________ Un suicide élégant est l'ultime œuvre d'art... Si mon cœur pouvait penser, et si ma tête pouvait sentir, j’aurais un autre regard sur le monde. Come on maggot brain, go on maggot brain..."Will you deliver Spain from bondage ?" |
| | | Exil Pionnier
Type : INFJ Age : 40 Lieu : Vingt mille sous les mers Emploi : Cachalot Inscription : 18/03/2011 Messages : 895
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 19:07 | |
| Je me disais bien, à vous lire et à me relire moi-même, que notre cerveau avait surement pris un mauvais coup par le passé |
| | | Chase El Pacificator ChasingStarlight, le Besancenot de l'Ego
Type : INFP Age : 31 Lieu : Higher Emploi : J'bicrave des rimes Inscription : 10/01/2012 Messages : 3253
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 19:13 | |
| Sinon un exemple de synchronicité ! Tout à l'heure quand j'ai écris que je jouais au taureau... sur le moment j'ai pas eu conscience que je suis taureau, et que j'ai une personnalité assez impulsive quand je suis en forme ! C'est quoi ça, mon inconscient qui me dit que depuis que j'me suis tapé la tête je suis devenu quelqu'un d'autre, et que maintenant je dois retrouver mon âme de taureau ?! (bon je rigole, à moitié, mais ça serait pas un bon exemple de synchronicité ? ) _______________________________________ Fiat iustitia et, pereat mundus.
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| | | Desdinova Pionnier
Type : INFP 4w5 sp/sx Lieu : Xibalba Emploi : Rêveur Inscription : 11/08/2011 Messages : 889
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 19:19 | |
| Faut pas exagérer... vous cherchez des liens là où il n'y a que pur coïncidence. Je pourrais aussi commencer comme vous. Tiens dans la phrase que je viens d'écrire il y a 22 mots. 2+2 = 4 et 2x2=4 , :o mon ennéagramme Je suis pas contre tout ça mais j'essaye de rester réaliste quoi. J'ai trop divagué avec mon imaginaire dans le temps na . _______________________________________ Un suicide élégant est l'ultime œuvre d'art... Si mon cœur pouvait penser, et si ma tête pouvait sentir, j’aurais un autre regard sur le monde. Come on maggot brain, go on maggot brain..."Will you deliver Spain from bondage ?" |
| | | Exterkate Hôte 5 étoiles
Type : INTP 6 Age : 29 Lieu : Paris Emploi : Sound Designer Inscription : 18/12/2011 Messages : 840
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 20:01 | |
| Tout ça pour dire que je me suis jamais blessé de ma vie. :o Quand j'étais petit, j'aller voir un petit peu partout quand je voyais mon cousin, je m'arrachais la peau sur des murs, en découvrant toujours d'autres endroits, explorer, explorer, gagner d'autre truc plus inutiles les uns que les autres... mais jamais cassé quelque chose. Est-ce que c'est une bonne étape à passer dans sa vie pour être plus sage ? Parce que ma conception de la vie, j'ai tendance à dire que je m'en fout de moi et que je peux crever facilement pour ce que je crois juste. Donc il me faudrait un p'tit redressement. |
| | | Gorge Bouche Pionnier
Type : intj Age : 47 Lieu : Paris Emploi : Technicien Inscription : 25/03/2008 Messages : 202
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 20:08 | |
| - Exil a écrit:
- La notion de "hasard" est une notion par défaut qu'on aurait grand tort de croire objective et de confondre avec la réalité,
Et pourtant le niveau de hasard se mesure et peut-être déterminé a l'avance. - Exil a écrit:
- D'ailleurs, j'ai toujours trouvé d'une prétention inouï que de réduire le fonctionnement de l'univers à la misérable capacité que nous avons d'en expliquer certains rouages, comme si n'existait que ce que nous comprenons.
Il n'existe pas ce que nous comprenons mais ce que nous connaissons. Et ce que nous connaissons a nécessairement une forme intelligible c'est à dire réduite à un concept, ne serait-ce qu'un mot pour le représenter, qui permet d'avoir une compréhension collective, puisque tout le monde utilisant les mêmes concepts, de l'univers. Jusqu'à ce que de nouveau concepts ouvrent à des visions plus valides ou plus universelles. - Exil a écrit:
- La raison n'est qu'un outils psychologique parmi tant d'autre (notamment l'intuition), et son principe est fondamentalement réductionniste, en ce sens que sa vocation est précisément de nous rendre intelligible la complexité phénoménale sous forme de jugements arrêté.
Ce qui est profondément réductionniste c'est précisément l'intuition, pour en effet rendre intelligible éventuellement de nouveaux concepts, parce qu'il ne faut pas miser sur le "raisonnable" pour imaginer quelque chose de nouveau de même qu'on ne peut pas miser sur la logique déductive avec entres autres son principe d'identité qui interdit d'utiliser dans la conclusion autre chose que les prémisses de départ, c'est a dire un point de vue qui n'apporte rien de plus que ce qu'on connaissait déjà.
Dernière édition par Gorge Bouche le Jeu 24 Mai 2012, 20:09, édité 1 fois |
| | | Desdinova Pionnier
Type : INFP 4w5 sp/sx Lieu : Xibalba Emploi : Rêveur Inscription : 11/08/2011 Messages : 889
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 20:09 | |
| Bof, pas forcément... On va dire que si tu en as besoin, cela arrivera, c'est le destin (voilààà, soyons moins réaliste) Tu veux un redressement, regarde le film Saw 1 (les autres c'est de la merde en boîte). Il est assez psychologique . _______________________________________ Un suicide élégant est l'ultime œuvre d'art... Si mon cœur pouvait penser, et si ma tête pouvait sentir, j’aurais un autre regard sur le monde. Come on maggot brain, go on maggot brain..."Will you deliver Spain from bondage ?" |
| | | Invité Invité
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Jeu 24 Mai 2012, 23:37 | |
| Très intéressant , mais au final , qu'est ce que le corps ? La maison ou abrite notre esprit , notre porte de la perception , le lien sociable qui unit un être à l'autre , le corps est symbole de sécurité . - Exil a écrit:
- Je ne ressentais aucune douleur particulière, mais un puissant mal-être m'a envahit soudainement, un désarroi existentiel je dirais, et j'ai fondu en larme, en réalisant brutalement à quel point mon attitude face à la vie et la conception que j'avais de moi-même était illusoire (dualité entre l’immortalité à laquelle aspire l'esprit en présupposant de lui-même, et la nature périssable du corps au travers duquel l'esprit est en mesure de le constater).
Toute à fait d'accord avec toi , Par ailleurs j'ai eu la même réflexion lors de l'annonce de la mort d'un proche à moi , effectivement on a peur de la mort donc on est immortel . le hasard est une façon d'interprété le mouvement de la matière pour moi , le hasard est depuis la création du temps, il est la trajectoire , la vitesse de la matière , sans quoi l'être humain n'auras lieu de naissance . Le cerveau est fait de matière donc peut agir sur le tout t'entourant , d'ailleurs je peux rejoindre l'avis d'Exil . Ton accident peut être qu'un lapsus |
| | | Invité Invité
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Mar 29 Mai 2012, 16:49 | |
| - Desdinova a écrit:
- Faut pas exagérer... vous cherchez des liens là où il n'y a que pur coïncidence.
L'essentiel n'est pas de savoir si c'est du hasard, de la coïncidence, ou la réalité « vraie ». Il ne s'agit pas de chercher la vérité universelle, mais de chercher notre propre vérité, celle qui fait du sens pour nous, celle qui nous aide à mieux comprendre ou accepter le monde autour de nous. C'est ça le principe de la synchronicité : faire un lien de sens entre deux évènements, au lieu de faire un simple lien de cause à effet. Non seulement le bourrage de crâne scientifique n'explique pas tout, mais en plus il nous demande de ne pas tenir compte de ce qu'il n'est pas capable d'expliquer ! C'est quand même un comble, non ? Chacun prêche pour son propre domaine en fustigeant les autres, alors que le monde se compose de TOUS ces domaines à la fois et qu'on devrait pouvoir les utiliser tous un peu en même temps pour arriver à une vision plus globale et plus juste du monde. C'est une chose importante que Jung a très joliment écrit dans « Ma vie » : l'homme n'accepte que ce qu'il comprend rationellement, et il part du principe que tout ce qui est hors de sa compréhension (ou même hors de sa perception) n'existe tout simplement pas. Les microbes n'existaient pas à nos yeux il y a 100 ans, car on ne les voyait pas, on ne les sentait pas, on ignorait le concept-même de microbes... Pourtant ils existaient tout de même ! C'est donc un peu facile de dire « c'est le hasard », comme si ça devait expliquer tout ce qui se passe lorsqu'on n'a pas d'explication rationnelle à donner. La raison ne sait pas tout (et c'est une INTP qui dit ça ) En ce qui me concerne (merci Exil, on parle bien de la même chose, toi et moi), j'ai poursuivi ma quête de sens et je commence à y trouver une explication qui non seulement justifie pourquoi j'ai autant tardé à appeler les secours après m'être ébouillantée et pourquoi c'est la cuisse qui a été touchée en particulier, mais aussi qui fait se rejoindre entre elles plusieurs autres informations que j'accumule depuis quelques années au sujet de moi, mon passé, les casseroles que je traîne dans mon sillage, mon potentiel d'individu unique, etc. Comme si cette brûlure était la pièce de puzzle essentielle qui commence enfin à donner une idée générale du dessin total. J'ai pas fini de chercher d'autres pièces de puzzle, mais j'entrevois des choses que j'ignorais avant. - YanBoheme a écrit:
- Très intéressant , mais au final , qu'est ce que le corps ?
La maison ou abrite notre esprit , notre porte de la perception , le lien sociable qui unit un être à l'autre , le corps est symbole de sécurité . Ce n'est pas seulement ça. Le corps n'est pas qu'un véhicule mécanique qui abrite notre conscience et nous permet d'entrer en contact avec le monde via les perceptions sensorielles. Un être humain se définit par bien plus qu'une simple conscience : il y a aussi un inconscient, une âme... Le corps physique, lui, est aussi une autre dimension de notre être profond. Par exemple, mes mains - faites de chair, de sang, de nerfs, de tendons, etc - sont tout autant « moi » que peut l'être la conscience qui me fait taper ces mots au clavier en ce moment. Je refuse de voir le corps comme une simple mécanique, tout comme je refuse de considérer la conscience comme étant le seul « moi ». Quand j'étais évanouie sur le plancher de ma cuisine, ébouillantée, est-ce que je n'étais pas toujours moi ? Même si j'étais inconsciente, mon corps, lui, était toujours présent et actif, je respirais, je réagissais à la brûlure, etc. Il y a des années, je me suis déjà évanouie une 1ère fois suite à une blessure mineure au pied : et pendant que j'étais inconsciente je faisais un rêve, donc le moi conscient était absent, mais le moi inconscient était en pleine action (il rêvait), et le corps physique était toujours vivant lui aussi... On ne peut pas réduire l'être humain dans toute sa complexité à une seule de ces dimensions, c'est pourquoi il y a - selon moi - des liens évidents à faire entre ce qui se passe dans chacune de ces dimensions, car tout est relié pour composer un être humain dans sa totalité, avec ses différentes facettes. Donc mon accident, pour résumer grossièrement le résultat de mes recherches de ces derniers jours, se trouve plutôt être un symptôme d'une énergie de feu qui se trouve en moi (dans mon coeur plus précisément) et que je ne laisse pas sortir à force d'être trop dans ma tête « rationnelle » (j'ai aussi fait des rêves qui me disaient la même chose, ces derniers mois). Ce n'est donc pas pour rien si je n'ai pas réalisé que je me mettais en situation de danger en m'approchant de ma bouilloire électrique alors que la tête me tournait vraiment beaucoup, ce n'est pas pour rien si je me suis évanouie, et ce n'est pas pour rien si j'ai fait ce déni, où je ne songeais qu'à retourner me coucher et dormir pour oublier. Tout ça, c'est mon inconscient qui utilisait ses propres moyens pour m'envoyer un message : il fallait que je me brûle, c'était important, c'était un signal de détresse de cette force en moi qui cherche à sortir et à s'épanouir par tous les moyens. Mon corps me parle, à moi de l'écouter. C'est ma théorie. Je ne prétends bien sûr pas que ce soit une vérité scientifique et mesurable, je ne prétends jamais détenir la vérité et de toute façon CA N'A PAS LA MOINDRE IMPORTANCE... Comme je le disait plus haut : je me moque éperdument de détenir LA vérité absolue ! Ce n'est pas ce que je cherche ! Ce qui m'importe, c'est de détenir UNE vérité, la MIENNE, celle qui fait du sens pour moi et qui me permet de comprendre, d'accepter, d'être bien et de continuer. Cette brûlure, je la vois désormais comme une ouverture sur une partie de moi qui était jusqu'à présent cachée, dont j'ignorais la présence, et que je vais pouvoir maintenant laisser s'épanouir (me demandez pas comment je vais faire ça, par contre : ça ne vient pas avec un mode d'emploi ! lol) Voilà pourquoi j'aime autant Jung : il a compris (et je suis d'accord avec lui) qu'on a tous besoin de mythes, de symboles, de paraboles, pour parler des choses essentielles qui nous dépassent et pour lesquelles nous n'avons ni les mots, ni la compétence suffisante pour les décrires. Ce sont des choses que l'on sent intuitivement sans avoir aucune espèce d'idée de comment ça marche, mais qui pourtant existent et que l'on ne peut pas ignorer sous prétexte qu'on ne sait pas les expliquer ou les conceptualiser. Je suis tout à fait rassurée d'avoir pu être réparée mécaniquement dans un bon hôpital, avec de bons soins médicaux, etc, - et heureusement que la médecine est aussi performante de nos jours ! - je dis juste que réparer le corps comme des mécanos sur une voiture ne suffit pas à surmonter l'incident. J'avais besoin d'y mettre du sens, et je l'ai fait : je suis désormais rassurée, confortée dans mon ressenti intuitif, et tout ça va me propulser maintenant vers de meilleures choses, ça va ouvrir des portes que je gardais fermée depuis longtemps, par crainte de ce qu'il y avait derrière. En bref, je ne vais en tirer que du bon (même si en ce moment je grogne d'être blessée depuis un mois, et de savoir que j'en ai encore pour des semaines et des mois avant de considérer que la brûlure est physiquement guérie) De temps en temps, ça prend des claques dans la figure pour prendre conscience d'une nouvelle couche d'informations qui dormait quelque part... Les autres parts de nous-mêmes (celles autres que notre conscience de tous les jours) prennent les moyens qu'elles peuvent pour s'exprimer...
Dernière édition par Ekaterin le Mer 02 Jan 2013, 18:41, édité 1 fois |
| | | Chase El Pacificator ChasingStarlight, le Besancenot de l'Ego
Type : INFP Age : 31 Lieu : Higher Emploi : J'bicrave des rimes Inscription : 10/01/2012 Messages : 3253
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Mar 29 Mai 2012, 17:58 | |
| - Ekaterin a écrit:
De temps en temps, ça prend des claques dans la figure pour prendre conscience d'une nouvelle couche d'informations qui dormait quelque part... Les autres parts de nous-mêmes (celles autres que notre conscience de tous les jours) prennent les moyens qu'elles peuvent pour s'exprimer...
En effet... si les gens écoutaient un peu plus leur inconscient, je pense qu'ils y verraient un peu plus des notions comme l'amour et le respect comme des notions humaines de base (c'est mon avis ). Sinon Ekaterin t'as vraiment un talent d'écriture, je t'admire beaucoup ! D'ailleurs quand t'écris tu me fais pas beaucoup penser à une INTP (dans ce qu'ils ont en général de plus rationnel, mais bon qu'est ce que la rationalité). _______________________________________ Fiat iustitia et, pereat mundus.
|
| | | Invité Invité
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Mer 27 Juin 2012, 19:47 | |
| Hello Juste un petit mot pour partager ma bonne nouvelle du jour... Plus de pansement ! Plus de soins quotidiens ! Plus de ces 2 ou 3h perdues chaque jour pour aller voir l'infirmière ! Plus de salles d'attente ! Deux mois après l'accident, je suis enfin LIIIIIIIIBRE !!! (... ou presque) Après avoir chopé une saloperie d'infection sur ma brûlure (qui dévorait la greffe comme une invasion de mites et qui remettait tout en cause : les médecins envisageaient de recommencer à zéro avec une autre greffe !), on m'a soignée pendant plus de deux semaines avec un pansement spécial à base d'argent (cherchez pas, ça n'existe pas en France) qui a été radical : j'ai enfin cicatrisé ! Maintenant j'en ai pour 6 mois à porter un magnifique vêtement de compression pour brûlés, et encore pour 1 an ou 2 avant de voir quel sera l'état final de la cicatrice. Tout ça pour revenir sur la conception du corps par rapport à l'intelligence qui l'habite. Quand l'interne de l'hôpital m'a annoncé, avec un ton banal, qu'il allait falloir me réopérer pour recommencer la greffe ("mais vous allez guérir plus vite comme ça, madame !") et qu'il insistait en ne comprenant pas pourquoi je refusais, j'ai eu envie de lui arracher les yeux. J'étais dans un état de stress assez terrible... Parce que quand le corps est meurtri, c'est tout notre intégrité en tant qu'individu qui est attaquée. Pour l'interne, c'était peut-être théoriquement plus efficace de me réopérer, mais pour moi ça signifiait me charcuter une fois de plus. Et même sans tenir compte de la douleur, de l'inconfort quotidien et du stress qu'une épreuve comme ça génère (une fois qu'on sait ce qui nous attend, je vous jure qu'on n'y retournerait jamais de bon coeur !), c'est psychologiquement très difficile de se dire qu'on va être une fois de plus "envahi" par des techniciens, des intrus. C'est pas juste mon corps physique qui est charcuté, c'est MOI toute entière. Et les marques que ça laisse ne sont pas que physiques... J'ai donc refusé tout net une seconde opération, alors on est passé au traitement à l'argent. Quelques jours après, j'ai revu cet interne, qui cette fois m'a gentiment dit : "Oh, vous avez l'air moins stressée, aujourd'hui..." Rhâââââ ! Je lui aurais bouffé le nez une fois de plus ! lol ! Probablement compétent et cherchant à se montrer agréable, mais n'ayant rien compris à la psychologie des patients ! Une opération comme ça, ça n'a rien d'anodin, bon sang ! Peut-être que certains considèrent leur corps comme un simple véhicule qu'on entretient et qu'on répare quand il est abîmé, mais pas moi. Et quand mon corps "me lâche" parce qu'il se montre trop faible, incapable de lutter seul contre une infection, ça fait un autre coup au moral car je me suis sentie parfaitement impuissante alors que pourtant, ce corps, c'est moi, et que d'habitude je suis capable de faire face à tout... Cette fois-là, je n'avais aucun moyen d'agir consciemment pour rectifier le tir, et c'est dur de se sentir si faible, à la merci de l'extérieur. Ça fait un drôle d'effet d'être "abandonnée" par une partie de soi-même. Alors voilà, tout ça est une sacrée expérience et une sacrée mise à l'épreuve. Bien sûr, je ne souhaite à personne de passer par là, mais en même temps - et comme toujours quand il m'arrive une tuile - je suis contente de l'avoir vécu (ironie : je parle au passé, mais j'ai encore les deux pieds dedans pour les 1 ou 2 ans à venir). Et merci à ma capacité d'analyse et de décortication d'INTP, car c'est vraiment elle qui me permet chaque fois de sortir d'une épreuve en ayant l'impression que cette épreuve a servi à quelque chose et qu'elle valait la peine d'être vécue... |
| | | Invité Invité
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Mer 02 Jan 2013, 19:10 | |
| Je remonte ce sujet, histoire de voir si tous les petits nouveaux qui ont débarqué récemment sur le forum n'auraient pas des points de vue intéressants à partager.
Ça fait maintenant 8 mois que je suis brûlée. Grande brûlée, donc. J'arrive mieux à en parler, j'arrive depuis assez récemment à expliquer pour de vrai ce par quoi je suis passée sans essayer d'enjoliver ou de minimiser (ce que je faisais même dans ce post, je m'en suis rendue compte en me relisant). Oui, c'est très dur, oui, c'est extrêmement douloureux, oui, c'est un enfer de vivre ça pendant des mois. Et oui, c'est moche et très impressionnant la cicatrice que ça laisse. Mes parents (qui étaient à 5000 km au moment de l'accident) sont en visite chez moi en ce moment et ils ont seulement commencé à réaliser ce qui m'était arrivé. Les gens me reprochent presque de ne pas avoir mieux partagé avec eux ce que j'ai vécu (ils auraient pu m'aider !, se disent-ils), mais ils commencent à comprendre que si je ne l'ai pas fait, si j'ai prétendu que je m'en sortais bien et qu'il ne fallait pas qu'ils s'inquiètent, c'était précisément parce que j'avais besoin d'absolument toute mon énergie pour faire face à tout ça, et que de devoir en plus répondre à leurs questions et endosser leur inquiétude aurait été tout simplement insupportable. Alors je les ai laissés dans l'ignorance volontairement, par réflexe de protection pour moi-même, et ce n'est que maintenant que ça va réellement mieux que je peux raconter. Je sais que je m'en sors vraiment bien par rapport à d'autres cas de brûlures encore plus grave (j'ai eu beaucoup de chance, je suis une très petite "grande brûlée"), mais j'essaye de ne plus me comparer ni de rabaisser à trois fois rien ce que j'ai vécu. C'était pas aussi épouvantable que d'autres, mais c'était pas non plus "trois fois rien". C'était épouvantable aussi.
Donc, ça va mieux. Oui, c'est vrai. Mécaniquement parlant, en tout cas. Car, psychologiquement, c'est pas encore gagné : cette brûlure ne m'appartient toujours pas. C'est encore un corps étranger sur mon corps à moi, j'ai toujours cette sensation d'avoir un morceau de cuir collé sur la peau. J'imagine que je mettrai des années à m'habituer à ces nouvelles sensations et c'est le jour où je ne les remarquerai plus que je pourrai enfin me dire "oui, c'est bon, cette brûlure je l'ai intégrée, elle fait partie de moi". Pour le moment je cohabite pacifiquement avec elle, c'est déjà bien. Et puis j'ai beaucoup, beaucoup écrit à son sujet, ça aide.
Maintenant, pour en revenir au sujet de départ avec 8 mois de recul, oui, elle a eu un impact évident sur mon caractère. Je pense qu'elle a énormément ravivé mon F, car mon humeur est en dent de scie, je passe facilement à la colère et aux larmes, alors qu'avant j'étais bien plus stable et homogène, très confortable dans mon T. Je ne suis quand même pas en train de devenir INFP, mais c'est vrai que les émotions sortent plus facilement qu'avant et que je trouve que c'est un avantage (même si ça reste déstabilisant pour moi qui n'en ai pas l'habitude).
Ça va rester un tournant décisif dans ma vie, il y aura toujours un avant et un après brûlure, mais j'avais raison : elle sera un atout qui va me rendre plus forte et me tirer vers le haut.
Et vous ? Avez-vous vécu des aventures comparables ?
Dernière édition par Ekaterin le Mer 02 Jan 2013, 20:10, édité 2 fois |
| | | Exterkate Hôte 5 étoiles
Type : INTP 6 Age : 29 Lieu : Paris Emploi : Sound Designer Inscription : 18/12/2011 Messages : 840
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Mer 02 Jan 2013, 19:17 | |
| Non, mais j'aimerai bien. Un bon gros accident/frôler la mort. Sans conséquence grave physique si possible. |
| | | Invité Invité
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Mer 02 Jan 2013, 20:10 | |
| - Ekaterin a écrit:
De temps en temps, ça prend des claques dans la figure pour prendre conscience d'une nouvelle couche d'informations qui dormait quelque part... Les autres parts de nous-mêmes (celles autres que notre conscience de tous les jours) prennent les moyens qu'elles peuvent pour s'exprimer...
Et bien entre toi et Sherkkann, dîtes moi, elles prennent de drôle de moyen pour s'exprimer ! Très intéressant de nous avoir fait partagé ton expérience (du moins une partie), en même temps je trouve ça inquiétant, je n'aimerais pas qu'une situation similaire m'arrive... Et pourtant je dois avoir encore beaucoup à découvrir sur moi, je refoule tellement ! Mais mes autres parties de moi ne sont pas aussi fortes que les tiennes ou celles de Sherkkann, du moins elles ne cherchent pas à se manifester à moi de manière aussi brutale (mais du coup elles sont certainement moins intenses, cherchant moins à s'exprimer, ou je ne suis pas encore prête à les découvrir). Je sais être à l'écoute de mon corps (bon surement S ça ^^) et de mon être, je suis très introspective, c'est comme ça que je rentre en contacte avec mes autres parties de moi, parfois elles viennent à moi spontannément mais le plus souvent c'est moi consciemment qui leur prête oreille. |
| | | OdonDeSaintAmand Traducteur
Inscription : 29/10/2012 Messages : 850
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Lun 07 Jan 2013, 14:26 | |
| Pas d'aventure comparable m'aillant physiquement meurtri. Merci beaucoup pour le témoignage Ekaterin, c'est d'autant plus précieux pour moi.
Et bonne guérison surtout!
|
| | | Sépia Tigresse nocturne
Type : ESTP 8w7 Sx/Sp refoulée Age : 33 Lieu : * Emploi : * Inscription : 19/11/2012 Messages : 68
| (#) Sujet: Re: Des changements suite à un accident grave ? Lun 07 Jan 2013, 21:27 | |
| - Ekaterin a écrit:
- Je remonte ce sujet, histoire de voir si tous les petits nouveaux qui ont débarqué récemment sur le forum n'auraient pas des points de vue intéressants à partager.
(...) Et vous ? Avez-vous vécu des aventures comparables ? Bonjour Ekaterin ! Tu as bien fait de remonter ce sujet. D'une façon ou d'une autre, remettre des mots dessus quelques mois plus tard ne peut qu'être bénéfique. Bref, oui, j'ai beaucoup de choses à partager sur ce sujet, et je suis encore tellement prise par la lecture de tes posts que je ne saurais où commencer. Mon Fe déborde un peu trop et j'ai besoin de prendre un peu de recul pour développer tout ce que j'ai à dire. En plus, je ne suis quasiment pas intervenue sur le forum et de ce fait, je ne voudrais pas m'étaler trop et mettre mes tripes sur la table... Je crains qu'avec un tel sujet, je risque de glisser un peu trop dans le personnel, de parler de choses énormément intimes, mais je ne peux pas non plus ignorer ce que tu as écris. Tout d'abord, dans ma formation étudiante, j'ai été amené à faire un stage dans un centre de rééducation pour grands brûlés. À défaut de l'avoir vécu, je sais précisément ce dont il s'agit, et l'impact que peut avoir une brûlure. - Ekaterin a écrit:
- Par contre, c'est un traumatisme physique évident, une atteinte à l'intégrité du corps (…) et je sens que ça aura forcément des conséquences à long terme sur ma personnalité. Quand le corps est attaqué, c'est tout le reste de l'être humain qui l'est aussi.
C'est un traumatisme, oui. Tu parles de traumatisme physique, et tu évoques les retentissements que cela a eu sur toi, sur tes affects psychologiques. Je crois que c'est quelque chose à souligner parce que tu ne l'as pas peut-être pas assez dit. Une brûlure peut prendre aussi une dimension de traumatisme psychique. Parce que d'une manière ou d'une autre, il n'y a pas que le corps qui est atteint, et c'est quelque chose que tu as souligné avec une extrême justesse. En plus de cette expérience auprès des grands brûlés, j'ai pas mal de connaissances théoriques sur les traumatismes, et, pour m'avancer un peu dans mon expérience personnelle, des connaissances hum... pratiques sur les psychotraumatismes. L'expérience que j'évoque n'a que peu de liens avec ce qu'il t'est arrivé, et mon intégration physique n'a pas été mise en jeu. Il s'agit purement d'une atteinte psychologique, quelque chose qui a été longtemps refoulé, et qui, pour toutes sortes de raisons convergentes, a été remonté à la surface consciente il y a maintenant un peu plus d'un an et demi. À partir de là, je suis tombée dans une spirale cauchemardesque, avec tous les symptômes d'un stress post-traumatique. Je crois, en y regardant avec plus de recul à présent, que j'ai été à deux doigts d'y laisser ma raison, mon ancrage avec la réalité. Si je ne compte pas m'étendre dessus, il me semble intéressant de l'évoquer en regard de ce que tu as vécu, parce d'une certaine façon, on peut retrouver des mécanismes similaires. - Ekaterin a écrit:
- Quand je me remémore les moments qui ont précédé et suivi l'accident, je me souviens notamment d'un état de déni qui a duré plusieurs heures, comme si je refusais de constater l'étendue des dégâts et que j'essayais de me convaincre que "ce n'était pas si grave". J'avais de la fièvre, j'étais confuse, j'ai dormi, j'ai voulu oublier (...)
Lorsque l'esprit est confronté à quelque chose de trop grand et d'inconcevable pour lui, il y a souvent des états confusionnels, qui recoupent ce que tu y décris. De même, l'essence même du traumatisme est d'avoir été confronté à la mort – et ce que j'évoque là peut être une mort symbolique, durant une fraction de seconde, la personne se voit morte ou a perçu ce qu'est réellement la mort, en tant qu'anéantissement, et non seulement une vague perception comme peuvent l'imaginer - ou plutôt le concevoir – la plupart des hommes. L'effroi qui s'en suit, ce blanc, cet arrêt sur image, ce moment innommable, est aussi caractérisé par la soudaineté de l’événement, auquel l'appareil psychique n'a pas pu être préparé. Je pourrais développer sur les caractéristiques et ce que provoque le trauma sur l'appareil psychique, mais je vais essayer de faire concis. Là où je voulais en venir, c'est que puisqu'il y a eu à un moment donné confrontation à la mort – et ce même si tu ne t'en ai pas rendu compte, même si consciemment tu ne l'avais pas envisagé ainsi, c'est ce que ton inconscient a fait comme lien face à la violence de l'agression physique – alors il y a travail de deuil derrière. Dont les cinq étapes sont largement connues : déni, colère, marchandage, dépression, acceptation. La première réaction de l'esprit face à quelque chose d'inconcevable, c'est bel et bien de ne pas y croire. C'est inconcevable, ce n'est pas possible, cela n'a tout simplement pas pu arriver, ou ce n'est rien. C'est normal. J'en viens à ton "accident" et le jeu du hasard dedans. Il me semble qu'on peut effectivement croire qu'il ne s'agirait que d'un bête accident, et passer l'éponge là-dessus. Mais s'il ce n'était réellement qu'un accident, la bonne question à se poser est : est-ce que tu te poserais alors la question ? Ce que je veux dire par là, c'est que si tu penses qu'il peut y avoir un lien avec ton passé et ton inconscient, si tu as seulement songé un instant à cette possibilité, c'est que quelque part, ce n'est pas un accident. Je crois - et j'y met des pincettes en affirmant cela, mais c'est une conviction personnelle - qu'une grande part du traumatisme ne vient pas forcément de l’événement en lui même, mais de la raison, des processus psychologiques sous-jacents, qui nous ont amené, inconsciemment, à subir cet événement. Tu as évoqué au cours de tes posts ce qui pourrait t'avoir amené là. Si tu veux mon avis, le fil que tu tiens ne sort pas du néant, il n'a pas été créé de toute pièce par ton imagination, mais c'est bel et bien des éléments de réponses que tu dois dénouer. S'il y a résonance, si des liens se font, ce n'est pas fortuit. C'est que cela fait sens pour toi, et que tu touches à ta vérité. Ce que je veux dire encore une fois, c'est qu'il me semble que tu n'aurais même pas songé à ces liens s'il ne s'agissait pas de cela. Pour faire un parallèle avec mon expérience personnelle, c'est en faisant ces liens que j'ai pris conscience de ce qui m'avait amené à vivre un tel traumatisme, que ce n'était pas seulement qu'un événement ponctuel, mais qu'il était présent dans un tissage extrêmement complexe, que ce soit par rapport à l'avant traumatisme ou l'après traumatisme. Tout est enchevêtré. Et j'avoue que la réalisation même de cet enchevêtrement a failli m'achever, car la vérité - ma vérité - était plus insupportable encore que l’événement en lui-même, cette vérité m'est apparue dans sa monstruosité la plus ignoble, la plus effroyable, mais c'est en faisant ces liens que j'ai compris pourquoi. Il me manque encore des éléments de réponses, mais ces morceaux de vérité personnelle m'ont profondément ébranlée. - Ekaterin a écrit:
- Avez-vous eu l'impression qu'un accident n'était pas arrivé par hasard, qu'il y avait un sens caché derrière ? Et si oui, avez-vous senti une différence entre "avant" et "après" ?
Pour répondre à ce premier message, en ce qui me concerne, il y a donc sens caché. Et pour rajouter une couche de théorie, c'est dans la nature même du traumatisme de sentir un avant et un après. Le but du jeu est de faire le deuil d'avant, pour réussir à envisager un après. Pour faire ce deuil, il n'y a pas trop de secret, il faut travailler sur soi, et dénouer les fils. C'est difficile. Et généralement, lorsqu'on tire sur un fil, d'autres fils s'en retrouvent touchés, ce qui donne l'impression d'être écrasé par l'immensité de la tâche qui s'ouvre à nous, d'être devant le puits sans fond et obscur de l'inconscient, à se battre constamment. - Ekaterin a écrit:
- J'ai poursuivi ma quête de sens et je commence à y trouver une explication qui non seulement justifie pourquoi j'ai autant tardé à appeler les secours après m'être ébouillantée et pourquoi c'est la cuisse qui a été touchée en particulier, mais aussi qui fait se rejoindre entre elles plusieurs autres informations que j'accumule depuis quelques années au sujet de moi, mon passé, les casseroles que je traîne dans mon sillage, mon potentiel d'individu unique, etc. Comme si cette brûlure était la pièce de puzzle essentielle qui commence enfin à donner une idée générale du dessin total. J'ai pas fini de chercher d'autres pièces de puzzle, mais j'entrevois des choses que j'ignorais avant.
J'arrive de toute évidence trop tard, mais ce que tu évoques rejoins ce que je disais plus haut. Cela ne m'étonne pas du tout. Si tu as réussi à sentir et à entrevoir ses liens, cette toile d'araignée qui s'est tissée, alors, a priori, tu es sur la bonne route à mon avis. Je suis totalement en phase avec ce que tu dis, comme par exemple : - Ekaterin a écrit:
- On ne peut pas réduire l'être humain dans toute sa complexité à une seule de ces dimensions, c'est pourquoi il y a - selon moi - des liens évidents à faire entre ce qui se passe dans chacune de ces dimensions, car tout est relié pour composer un être humain dans sa totalité, avec ses différentes facettes.
(...) J'avais besoin d'y mettre du sens, et je l'ai fait : je suis désormais rassurée, confortée dans mon ressenti intuitif, et tout ça va me propulser maintenant vers de meilleures choses, ça va ouvrir des portes que je gardais fermée depuis longtemps, par crainte de ce qu'il y avait derrière. Cela rejoint parfaitement ma vision des choses, que tu as parfaitement retranscrit. Autre point : - Ekaterin a écrit:
- J'ai prétendu que je m'en sortais bien et qu'il ne fallait pas qu'ils s'inquiètent, c'était précisément parce que j'avais besoin d'absolument toute mon énergie pour faire face à tout ça, et que de devoir en plus répondre à leurs questions et endosser leur inquiétude aurait été tout simplement insupportable.
C'est quelque chose qui entre en résonance avec mon propre vécu. Comme je l'ai dit, j'étais tombée dans cette spirale infernale, je me battais contre moi-même, contre mes démons, mes angoisses, et il fallait que je l'affronte seule – je ne pouvais l'affronter que seule – parce que toute mon énergie était précisément tournée vers cette pression interne, pour ne pas m'effondrer, pour garder un sens des réalités. Je ne pouvais avoir aucune aide extérieure puisque j’étais toute tournée vers l'intérieur, à intégrer ce qu'il s'était passé, à conscientiser les choses – et une aide extérieure aurait signifié mettre des mots dessus, et je n'en étais pas à ce stade. - Ekaterin a écrit:
- Alors je les ai laissés dans l'ignorance volontairement, par réflexe de protection pour moi-même, et ce n'est que maintenant que ça va réellement mieux que je peux raconter.
Quand je disais que ton expérience faisait écho... =) - Ekaterin a écrit:
- Car, psychologiquement, c'est pas encore gagné : cette brûlure ne m'appartient toujours pas. C'est encore un corps étranger sur mon corps à moi, j'ai toujours cette sensation d'avoir un morceau de cuir collé sur la peau. J'imagine que je mettrai des années à m'habituer à ces nouvelles sensations et c'est le jour où je ne les remarquerai plus que je pourrai enfin me dire "oui, c'est bon, cette brûlure je l'ai intégrée, elle fait partie de moi". Pour le moment je cohabite pacifiquement avec elle, c'est déjà bien. Et puis j'ai beaucoup, beaucoup écrit à son sujet, ça aide.
Je n'en suis pas encore tout à fait à un stade de cicatrisation – comme je l'ai mentionné, je crois que je n'ai pas encore affronté tout ce que je devais, mais je suis terrifiée de le faire à présent. J'ai trouvé un équilibre précaire, je ne suis plus sur le point de m’effondrer en moi-même et de me perdre, mais la blessure n'est pas encore au stade de cicatrisation. Lorsque ce sera fait, il restera des cicatrices, mais elles ne seront pas visibles et je n'aurais pas à les intégrer dans mon corps. C'est là une dimension différente de la tienne, je n'ai pas cette visibilité à accepter aussi. La cicatrice n'est que psychologique en ce qui me concerne, et elle déborde de toute part, dans mes comportements quotidiens, dans mes penses, mais pas physiquement. J'ignore encore si je parviendrais un jour à un stade où la cicatrice sera intégrée. C'est un travail de très longue haleine – et je comprends avec une grande justesse ce que tu peux ressentir. Effectivement, l'écriture aide, en posant des mots dessus, en symbolisant. Elle permet d'intégrer le traumatisme dans l'appareil psychique par des mécanismes de défenses, comme la sublimation. J'ai pas mal écrit aussi. C'était même le seul recourt qui m'était venu en tête, la seule échappatoire possible, parce que j'ai toujours fonctionné par l'écriture. - Ekaterin a écrit:
- Maintenant, pour en revenir au sujet de départ avec 8 mois de recul, oui, elle a eu un impact évident sur mon caractère. Je pense qu'elle a énormément ravivé mon F, car mon humeur est en dent de scie, je passe facilement à la colère et aux larmes, alors qu'avant j'étais bien plus stable et homogène, très confortable dans mon T.
Bon, je ne vais pas repartir dans la théorie, mais c'est tout à fait normal, et ça fait partie des symptômes du stress post-traumatique. Il y a un an, janvier de l'année dernière, entre autres choses, je ne dormais plus, et quand je le faisais, je cauchemardais, en me réveillant avec des crises d'angoisse monumentales. Avec deux heures de sommeil par nuit, dans un état de pression interne incroyable – au point que je tremblais physiquement lorsque je me battais contre moi-même et mes débordements – il me suffisait alors d'une simple phrase pour m'amener dans des sommets de colère que je n'avais jamais atteints, ou de me m'effondrer en larmes de la manière la plus pitoyable possible – et alors que c'est quelque chose qui m'a toujours révulsée. Maintenant, je suis revenue à une phase plus équilibrée – mais tout n'est pas encore réglé, je ne fais que sautiller joyeusement sur la corde car je crains de retomber là-dedans. Alors oui, l'impact sur notre vie, notre vision des choses, est considérable, et oui, il y a cet avant et cet après. De ce que j'ai pu lire, je pense que tu as fait une bonne partie du travail, et seul le temps te permettra d'intégrer véritablement ce qu'il s'est passé. Dans ce que j'ai évoqué, en guise de source, quelqu'un avait cité précédemment Boris Cyrulnik pour la résilience. Évidemment Kubler-Ross pour le travail du deuil. En ce qui concerne le traumatisme, les écrits sont très nombreux, mais je citerais bien François Lebigot. J'apprécie le travail qu'il a fait et la clarté de ses explications. Je vais m'arrêter là, parce que ce post commence à atteindre une taille gargantuesque et je ne pourrais pas dire tout ce qu'il y a à dire. Je vais éviter de trop me relire sinon je risque de faire machine arrière et de ne pas oser poster un tel déballage, mais j'espère ne pas avoir été trop confuse. |
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