Bonjour MichelMichel!
Compte-tenu de ton âge et de ta situation, je me sens un peu jeunot pour te répondre, mais j'aime bien cette idée de comparer nos "façons de vivre d'INTP".
Déjà, pour répondre à tes questions :
- Citation :
- > Comment faites-vous pour passer du monde théorique/intellectuel au monde de l'exécution/réalisation ? Comment faites-vous pour être des personnes affirmées devant des gens "normaux" qui comprennent surtout le business et le jeu social ?
Sachant que le monde théorique représente un bon 80% de mon activité personnelle, je dirais que c'est surtout la recherche d'interactions/reconnaissance sociale qui me pousse à la réalisation (le minimum syndical), couplée au besoin d'un salaire décent.
Comme je le disais dans mon sujet sur l'amour, si je n'avais plus l'envie d'être aimé/reconnu, je risquerais fortement de basculer dans le "tout théorique", qui m'a l'air bien dur à gérer...
En d'autres termes, c'est plutôt par la force des choses que je finis par agir. La peur d'être pauvre, esseulé, en mauvaise santé... c'est un bon moteur je trouve. Pas très poétique...
Ensuite, ma façon d'être affirmé devant les gens "normaux", c'est de ne parler que lorsque je suis sûr de mon coup. Du moins, ça a été ma stratégie pendant longtemps, mais j'essaye de me laisser un peu plus de mou niveau conversation, tant pis si je dis quelques âneries...
Globalement, je suis très souvent seul, pour éviter la souffrance et la frustration. Ça me demande encore pas mal d'efforts pour converser tranquillement avec le premier venu, efforts qui passent trop souvent inaperçus, et donc mal récompensés... Alors j'y vais mollo dans mes rapports aux autres... c'est ce qui marche encore le mieux pour l'instant.
- Citation :
- > Bref, comment arrivez-vous à être des gens heureux dans le monde d'aujourd'hui ?
Mais qui a dit que les autres étaient heureux?? lol
Pardon, mais c'est plus fort que moi... Le mot "heureux" me pose problème.
Je pense que nous autres INTP, nous aimons tellement les mots et la "pureté" à laquelle nous les raccrochons, que nous idéalisons beaucoup de choses...
Mon idée du "bonheur", ou d'être "heureux", c'est que ça ne dure pas continuellement. Comme la déprime. Ou comme les bonbons, si l'on veut que ça reste délicieusement génial, il ne faut pas en abuser, et savoir se priver un peu entre chaque prise.
En d'autres termes, je pense que le bonheur est relatif à une situation donnée. Ce ne serait pas un état stable, mais plutôt la jouissance d'un changement que l'on attendait depuis un moment. Jouissance qui retombe inéluctablement par la force de la vie, et de la routine qui s'y rattache comme une moule à son rocher.
Finalement, je passe beaucoup de temps à regarder le temps passer. Je suis d'une nature assez contemplative, et j'ai remarqué que c'est la façon de vivre à laquelle je suis le plus adapté. Pouvoir réfléchir sans trop de responsabilité...
Je garde le bonheur pour "plus tard", car je me dis qu'un jour peut-être, je me rendrai compte que cette petite vie de solitude et de cogitations a été l'une des plus belles périodes de ma vie.
Mon avis sur ta situation, c'est que tu subis trop le côté "business" de ton travail, et que c'est sur ce point précis qu'il faut trouver une solution. Je ne sais pas, te trouver une sorte d'agent? Quelqu'un de confiance qui serait plus vendeur que toi?
Ou alors, te former toi-même à devenir un peu plus vendeur? à trouver les bonnes formules? la bonne façon de penser pour être efficace?
Comme ton travail de dessinateur/architecte a l'air de te convenir, ce serait dommage de laisser traîner ce genre de soucis...
En espérant que mon témoignage te serve à quelque chose,
Courage MichelMichel!!