Bonjour à vous tous,
Cela fait quelques semaines que j’ai plongé dans le monde du MBTI, et la question de savoir quel est mon type exact et mes fonctions dominantes m’obsède.
Je ne suis pas doué pour les présentations, je vous demande de m’excuser d’avance.
La première fois que j’ai passé le test sur 16personalities j’ai eu comme résultat INFP-T, mais en regardant les scores j’avais tout de même 51% en P et 49% en J.
J’étais d’abord très étonné d’avoir une préférence pour les sentiments car je me voyais comme quelqu’un plutôt porté par la pensée. Ce qui m’a poussé à essayer d’approfondir ma compréhension des fonctions afin de trancher.
Je dis rationnel car j’ai un parcours scientifique et que j’ai très vite dans ma vie été passionné par les mathématiques et l’informatique.
J’ai compris ensuite que les INFJ mais aussi les INFP peuvent tout à fait survivre dans ces milieux, voire même y exceller s’ils y trouvent un sens à leur existence ou une forme de beauté et de perfection.
En creusant plus, j’ai commencé à envisager d’autres types qui sont INTP et ISTJ voire INTJ que j’ai vite écarté même si enfant je me suis souvent rêvé dans ce genre de personnalités (J’espérais me transformer en une sorte de Michael Corleone, le fils qui semblait au départ insignifiant car très attaché à sa morale mais qui a fini par révéler toute sa puissance)
Ce serait très long de vous raconter toute ma vie, surtout que je suis incapable de le faire de manière synthétique. Mais s’il y a quelque chose qui m’a toujours intrigué, c’est ma capacité à reconnaitre l’influence des autres sur moi, que ce soit dans ma gestuelle, ma pensée, mes réactions… etc Je vois systématiquement le visage de la personne au moment ou cela arrive. Quand je passe du temps avec quelqu’un, je m’approprie rapidement sa façon d’être. Même lors de moments aussi insignifiants que de conduire une voiture, ou rouler à vélo je me retrouve à le faire à la manière de quelqu’un.
Je me suis toujours senti vide de l’intérieur, sans consistance, sans volonté ou pensée propre. J’avais l’impression d’être un simple reflet des autres. Une sorte de miroir qui servait aux autres à voir leurs qualités… mais qui à force finissait par leur renvoyer leurs contradictions et leurs imperfections.
Autour de mes 25 ans j’avais traversé une grosse crise existentielle, et j’avais commencé à écrire une sorte d’auto fiction, et j’aimerais vous partager quelques passages en espérant que vous puissiez y voir un peu plus clair. J'avais choisi comme titre "l'homme au visage de glace", en référence à cette manière de constamment refléter l’image de l’autre.
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Passage 1:
Il était quatre heure du matin lorsqu'on annonça la nouvelle de sa mort. Le ciel de la ville de Paris, ainsi que les mufles de ses occupants, prirent une couleur écarlate, en dépit de la pudeur qu'imposait le silence de cette rude nuit d'hiver. Le temps, dans son écoulement sempiternel, accéléra sa descente vers sa propre chute. Un vent glacial vint soudain accompagner les cris de joie qui escaladaient les murs de la ville pour atteindre son ciel.
Sur la place de Stalingrad, quelques habitants du quartier ramenèrent leurs miroirs puis les balancèrent dans le canal. Certains ont essayé d'y mettre le feu, mais la neige les a empêchés. Ils étaient tous persuadés que l'homme au visage de glace était mort. Mais ils avaient tort. Car cet homme est moi!
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Passage 2:
Il était inutile de rappeler à Zelya ce que cette musique signifiait pour moi. Elle semblait tout comprendre.
J'ai donc quitté son appartement avec mon bout de rien entre les mains. Il était léger et sentait fort. J'arrivais à peine à y distinguer l'odeur de l'alcool, des joints, de l'encens et de la sueur. Il a failli m'étouffer alors j'ai couru.
Le soleil qui commença, courageusement, à battre ses ailes à l'entrée du ciel orageux n'arrangea pas la situation. Pourtant son intention n'est jamais fielleuse. Lui, le solitaire qui brûle de sa propre chaleur, ne faisait qu'effectuer sa tournée rituelle. Celle où il va à la rencontre de l'autre pour réveiller son ombre.
J'eus envie de le saluer. De lui dire: -Toi et moi nous nous ressemblons!
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Passage 3:
J'étais enfin seul, abandonné à moi même dans un désert capiteux. L’idée d’une vie après la mort ne me sidérait plus. J’étais dans un état de songe où seuls mes sens avaient un sens. Mon corps et mon esprit s’étaient ralliés, et je sentais les caresses du désespoir frôler mon silence. Je ne savais plus quoi faire alors j’ai commencé à creuser la terre. Je voulais me faire une planque ou une tombe. Un endroit sûr pour échapper à ma propre démence. Je creusais avec mes deux bras le sol d’une terre brulante lorsque soudain j’ai touché un corps. C’était le cadavre d’une femme au visage cramé et à l’œil droit arraché.
J'ai pleinement déterré la maudite fleur, et je l'ai arrosée de ma suée. D'entre ses jambes poussa une herbe noire et un cinéraire muet.
Âcre et insinuant son corps finit par se replier. Puis d'une voix crasseuse et grisonnée:
-Qui êtes-vous?
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Passage 4:
J'ai porté ma solitude, seul, durant des années entières. Elle avait la forme d'une boule de cristal noire et parfaitement translucide. C'est à travers elle que je percevais le monde qui me contenait. Elle m'inspirait. Elle était l'œil par lequel les choses devenaient réelles et les personnes de simples personnages d'une pièce de théâtre dont j'étais le seul auteur. Je m'étais attribué le rôle principal, celui du spectateur.
Le temps et l'âge m'ont affaibli, et mon génie d'acteur m'échappait. Le rôle ne me convenait plus. Il nécessitait beaucoup de rigueur dont j'étais dépouillé. Il fallait que je monte sur scène pour me donner en spectacle. Il fallait que je trouve un spectateur. Je ne voyais personne d'autre que Zelya capable de le faire.
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Depuis je vais mieux, et j’ai commencé à m’ouvrir au monde, à de nouvelles expériences. J’ai beaucoup voyagé depuis, j’ai aussi pu rencontrer des femmes et pu vivre des aventures qui m’ont appris à me faire plus confiance.
Mais dernièrement suite à un grand bouleversement lié à l’arrivée de 2 enfants dans ma vie, j’ai l’impression qu’il y a des choses non réglée encore d’où ce nouveau besoin de grande introspection. En ce moment j’ai des colères qui se manifestent de manière assez fortes et spectaculaires, comme probablement beaucoup de parents. Mais ce qui me semble curieux ce sont les représentations animales dont je me fais: ça passe du chat au faucon et ça peut aller au loup par exemple.
Ah oui, et avant de finir j’ai surtout l’impression d’avoir malgré tout ça la naïveté d’un enfant… la force d’un enfant… les rêves d’un enfant.
Désolé pour ce long texte, tout retour est le bienvenu