Aléaphile Aucun rang assigné
Type : ENFP 9w1 so/sx Age : 29 Lieu : Derrière toi. Emploi : Etudiant en prépa lettre Inscription : 28/06/2013 Messages : 266
| (#) Sujet: Nouvelle MBTI à 16 voix Sam 02 Aoû 2014, 23:33 | |
| Yo, comme cette partie du forum est un peu à l'abandon je poste un court récit, que j'avais fait sur chaque type MBTI il y a un an maintenant. C'est un texte que j'ai pas vraiment partagé (pas grand monde dans mon entourage qui connaisse le MBTI), mais bon, s'il y a bien un endroit où le poster, c'est sur un forum MBTI x) Le concept est simple, un groupe d'amis en vacances à la mer, chacun est d'un type différent, et je livre leurs perceptiosn dans une trame qui évolue. Donc un passage pour chaque personnage-type, qui entraîne un autre passage. Bref, c'est un exercice d'empathie et d'improvisation... ... travail d'improvisation, parce que je n'avais pas prémédité la trame. Au mieux, je savais à quoi allait ressembler les personnages deux ou trois chapitres (maximum) à l'avance... Du gros travail de Ne-dom quoi, sans réelle préméditation, ce qui explique la répartition inégale des types sur la trame (grosse concentration de J à la fin du texte, de P au début/milieu, etc.). Sinon, j'ai écrit ce texte il y a un an, pendant les vacances d'été, sur trois ou quatre sessions, souvent dans des moments d'amertume qui expliquent les hoquets de cynisme ou d'idéalisme du récit... Ouais, les moments où un E-So se retrouve solitaire en vacance, son moral joue au yo-yo ^^ ATTENTION : je n'ai pas donné ma vision de chaque type... j'ai plutôt créé 16 personnages, de 16 types différents. Donc les personnages sont plus ou moins valorisés ou gâtés, mais aucun des personnages ne renvoie à ma perception exclusive de chaque type... C'est pas parce que tel personnage de tel type se comporte comme un débile/enfoiré que le personnage reflète ma perception du comportement de ce même type dans son entièreté. J'ai élaboré des personnages avant de développer des types, donc mon ESTP ou ma ISFP ne reflètent pas les types ESTP ou ISFP ; ils ne reflètent qu'eux-même, ce "il" et ce "elle", propre à cette histoire. Je pourrais tout à fait faire des ESTP ou des ISFP différents ; j'ai été guidé par les demandes de l'improvisation et par mes besoins/envies du moment. Bref, trêve de bavardage, voilà le texte : - Nouvelle MBTI:
Une maison de vacances, sur le bord de la mer… Toute une bande d’amie s’y retrouve, chacun vaque à ses occupations…
INFP. La jeune fille est frêle, les cheveux longs et noirs, maladroitement coiffée. Sa robe d’été simple, assez longue, descend bien en dessous de ses genoux ; elle n’est pas spécialement à l’aise avec son corps… Un bracelet coloré, tressé, encercle son poignet délicat et vient doucement singulariser sa tenue. Au sommet d’une dune, allongée contre une souche, elle lit. Andromaque. De Racine. Les pages sont cornées. Elle fronce légèrement les sourcils, et ses lèvres remuent de temps en temps : elle s’essaye aux vers, tente de les goûter. Mais tout à coup, elle s’écarquille, relève soudainement la tête. Son regard se perd confusément sur la mer, elle interroge fiévreusement l’horizon. Pendant de longues secondes, elle demeure saisie, ses yeux s’inquiètent, le vent agite discrètement ses cheveux. Elle perd sa page. Son livre glisse sans qu’elle ne s’en rende compte. Et finalement, les rires plus bas la ramènent à la réalité. Elle sursaute, étourdie… Où est-elle déjà ?... ça y est, elle se souvient. Elle se relève maladroitement, puis regagne la plage, encore chancelante. ENTJ. Il fait retentir son rire sonore. Les autres rient avec lui, ou plutôt… après lui. C’est son arme, il le sait. Son orgueil. C’est son rire qui décrète, son rire qui dirige. C’est ce rire qui les impressionne, qui les subjugue. Il a le rire conquérant. Il les observe toutefois, glisse un regard sur chacun d’eux. Ils sont hilares. Ils suivent son humeur. Un discret rictus barre son visage. En est-il sûr ? Raidi, il guette, alors qu’ils se calment. Il s’est tu, les hoquets se font sporadiques… Mais ils cherchent bien son regard. Son approbation. Oui, c’est bien ça, ils veulent être approuvés par lui. Soulagé, il se détend, et s’autorise même un sourire. Qui se fige. Puis se crispe. Car dans ces yeux qu’il croise à l’instant, dans ces yeux qu’il fouille, dans ceux-là, il n’y a pas d’admiration. Il n’y a pas de vénération. Il n’y a que de l’amusement… De la hauteur. ESTP. Crâne, le grand gaillard fixe l’autre, avec une insolence étudiée. Il s’égaye du défi. Il l’outrage à plaisir. Joueur, il commente d’un ton badin. Quelques ricanements s’élèvent. L’autre pâlit. Il l’a bien compris : c’était un affront. Un coup d’état. Sa réplique fuse. Sèche, rude. De quoi en abattre plus d’un, de remettre n’importe qui dans les rangs. Les gloussements se préparent, mais le gaillard les fige net : il dégaine un sourire prédateur, menaçant. Il s’enfle, ménage son effet… Et délivre la saillie. Osée. Brutale. Terrible. La scène se fige. Personne ne réagit. Le temps semble suspendu, irréel. Puis la rupture se crée, presque malvenue : quelqu’un pouffe. Le charme se lève, car un autre s’esclaffe. La mécanique, impitoyable, est enclenchée, et tous se convulsent. L’hilarité se fait grondante, impitoyable. Il l’a terrassé. Et c’est avec un dernier rictus satisfait qu’il se détourne, souverain, goûtant à la détresse livide de son adversaire englouti par les rires. ISFP. Elle panique. Lui, si fort, si beau… Il bouillonne. Juste avant, éclatant de gloire, tout puissant, éblouissant… Le voilà silencieux. Le voilà abattu. Elle panique. Non, elle ne comprend pas ce qui vient de se passer. Maintenant ils le délaissent. Le voilà seul. Gauche, elle vient lui parler… Ce n’est pas grave, ça ne change rien… Elle débite anxieusement ses platitudes, tout en criant pour elle que rien n’était changé, il reste toujours rayonnant, il reste toujours resplendissant, il reste toujours… Il la coupe. Venimeux. Il se dégage. Perdue, elle l’accompagne quand même, l’accompagne sans trop savoir ce qu’elle dit. Alors qu’il demeure sourdement hostile. Alors qu’il ne le regarde pas. Oui, elle panique. Son univers s’écroule, il fait subitement noir… Non… Non, elle ne comprend vraiment pas ce qu’il vient de se passer… ESFP. Il veut comprendre ce qui s’est passé ! Ravi de voir le groupe revenir de la plage, il s’étonne de voir son ami aussi amer… Négligeant la petite anxieuse qui l’accompagne, il l’assaille de questions. Silence de plomb… Vite, il le toise. Il réfléchit vite. Vite. Il sait ! Il plaisante, charmant. Pas de réponses. Il réitère, mais cette fois agrémente sa boutade d’un coup de coude gaillard. Ah ! L’ombre, l’ombre d’un sourire ! Il enfonce le clou, accentue sa pitrerie. Oui ! Oui ! Un rire, enfin ! Emporté, il continue sur sa lancée, faussement enjoué, véritablement frénétique. La petite s’éclipse, fantomatique, il n’y prête même pas attention. Il est tout à son ami. Il prodigue ses bouffonneries avec une générosité confondante, mais le fixe avec fièvre. Finalement, il triomphe : il la lui tire, enfin, sa fameuse, sa célèbre : son hilarité impériale. Rassuré, apaisé, il calme le jeu. Il lui tape fraternellement l’épaule, puis lui demande : Alors, s’il lui expliquait ce qui s’était passé ? INTP. Lui, avait compris ce qui s’était passé. Une querelle de chefs… L’impérieux rieur contre le trop souple plaisantin. La défaite de son maréchal avait complètement anéanti la petite éperdue… Désincarnée, elle s’était heurtée à lui, et avait prononcé de monocordes excuses d’un air absent. Perplexe, il avait rejoint la fameuse table en réfléchissant. Ah, cette table d’ailleurs… Ils étaient trois à l’apprivoiser. Le taiseux farouche, et la douce rêveuse. Un drôle de couple… Totalement inconscient, c’est ce qui était le plus… Amusant. Il se caressa le menton, laissa danser un sourire sur son visage d’ordinaire si impassible. Le taiseux releva la tête et, surprenant son regard, le sanctionne d’un froncement de sourcils. Gracieusement, il baissa la tête, faisant mine de se plonger dans son livre – une pièce de théâtre- et d’admettre sa défaite. En fait, il n’en perdait pas une miette. Il n’en perdait jamais une miette. ISTP. Ostensiblement, il jouait aux cartes. Au Solitaire. A la table, les mêmes. Le songeur, le même hein. Un bouquin, toujours. Un sourire parfois. Gratuit. Adressé à personne. Et elle bien sûr. L’excentrique. Qui l’agaçait. Un bouquin, irrémédiablement. Intello hein. Forcément. Forcément. Et toujours ces foutus vêtements, asiatiques, forcément, indiens ou dans ces eaux-là. Inutile. Gratuitement, elle rabattait une mèche de ces cheveux, pour mieux lire hein. Pas trop de regards, ils en valaient pas la peine hein, surtout lui. Parce qu’évidemment, il bouquinait pas lui. Forcément. Oh, et pourquoi pas à la fin ? Crânement, il attrape un des livres sur la table, le feuillette. Le feuillette encore. N’y comprend guère. Dépité, il le repose, grommelle. Il risque un regard, farouche. Mais croise le sien. En plein dedans, verts les yeux. Elle lui sourit, espiègle. Epouvanté, il baisse les yeux. Il rougit, il a été ridicule. Merde, n’importe quoi. Forcément. Forcément. Non, il ne relèvera plus la tête. Oh non il ne la relèvera plus. INFJ. Fraîchement, elle rit. Doucement, aérienne. Des yeux, elle enlaça son voisin, indulgente. Elle l’aimait beaucoup, ce sauvage joueur de carte. Entêté au possible, il ne jouait qu’au Solitaire. Paradoxalement. Cristalline, elle se tourne vers son studieux compère. Il fait mine d’être absorbé par sa lecture, mais elle sait qu’il joue. C’était un joueur, bien plus que l’autre. Elle était enchantée par la Table. Rien n’était dit entre les trois, mais il se passait beaucoup. C’était délicieux. L’Œil du Cyclone, au milieu du tourbillon d’intrigues, qu’elle n’affectionnait guère. Certains s’y accomplissaient bien, beaucoup trop, mais ici régnait une trêve, une paix. Elle, c’était dans la paix qu’elle s’accomplissait, dans ce fabuleux silence. Taquine, elle chuchote un affectueux « Forcément ! » à l’oreille de son taiseux adoré, qui sursaute brutalement, l’air terrifié. Et elle rit de plus belle, en symphonie avec le délicieux sourire de son vénéré studieux. Même les cris de la cuisine étaient incapables d’entacher sa joie, divine. ESFJ. Non ! Assez ! Elle n’en pouvait plus ! Elle en avait assez ! Pourquoi se liguaient-ils ainsi ? Pourquoi ne comprenaient-ils pas ? Elle était seule. Tout pesait sur elle. Tout. Et ils n’en avaient cure. Ils s’en fichaient. Ils vaquaient égoïstement à leurs plaisirs, ils ne pensaient qu’à eux. Qu’à eux. Seule, elle était seule, elle était seule à s’occuper d’EUX. Elle les portait, elle portait tout. Pourquoi, comment ne s’en rendaient-ils pas compte ? Elle s’effondra. Tout s’effondra. Oui, elle était seule, elle le restait. Des ingrats, voilà à quoi ils se résumaient. Elle les détestait. Elle les haïssait. Ils l’écœuraient. A quoi bon ? Des égoïstes… Des arrogants… Ils n’étaient que ça. Tous. ENTP. Abasourdie. Voilà ce qu’elle était. Ça lui apprendra à plaisanter tiens. L’autre faisait juste la cuisine, toujours aussi raide, aussi coincée. Une tirade plaisante, voilà tout ce qu’elle avait fait ! Et l’autre qui s’effondre. L’autre qui craque, crie, tempête, puis pleure… En balançant des propos incohérents bien sûr, pour faire bonne mesure, sans aucun doute. Beaucoup de bruit et de vent pour exister. Une vraie pleureuse celle-là. Mais ça n’en demeurait pas moins intéressant. Curieusement… Elle penche la tête, sourcil relevé, pendant que l’autre déblatère son intenable laïus. Les invectives saccadées, les sanglots capricants, les hoquets sporadiques étaient… harmonieusement discordants. Elle s’en surprend. Interloquant… Mais, finalement… Ravissant ! Aux anges, elle prête l’oreille aux pleurs, compose avec les hurlements, joue des agonies, orchestre les malédictions. Transportée, seuls les fracas de la première assiette brisée la ramènent à la réalité. Sapristi. Après tout, peut-être était-il temps de calmer son amie… Dommage. Chagrinée, tirée à regret de sa découverte mélomane, elle se dirige en trottinant vers le jardin. ENFP. Il exultait. Car il l’avait : son public. Ah ! Il l’avait ! Il jubile, puis part. Il devient tornade, il devient tempête. Il ne veut pas être suivi, il ne veut pas être compris, il veut simplement briller, sublimer. S’élever, se transcender. Et pour cela, il court, il chante il parle, oh oui il parle, il saute, il amuse, il agace. Indomptable, enfin, il étincelle. Tout-puissant, il dédaigne sublimement le courtois appel à l’aide. Invincible, il éclate de rire à la critique acerbe qui fuse sur lui. Il se sent sublime. Il se sait sublime. Les mines interloquées, déconcertées qu’on lui adresse, l’ensorcèlent. Les gestes précédent sa pensée, les verbes, libres, fusent, s’animent, il est subitement spectateur de sa propre frénésie, captif de son éloquence enivrée. Caracolant, tournoyant, virevoltant, il rit, rit, à s’en épuiser, rit tant qu’il s’en épuise réellement, et s’écroule, heureux, les étoiles naissant dans ses yeux, enfantant d’un rire qui lui échappe, d’un rire qui s’anime puis s’envole, reconnaissant de s’être ainsi vu donné la vie. ISFJ. Il enjamba son ami exulté qui dormait maintenant comme un bébé, comme après chacun de ses imprévisibles coups d’éclat. Faudrait qu’il le questionne à l’occasion, il peinait à comprendre ces soudains accès exubérants qui en agaçaient plus d’un. En attendant, lui était agacé par autre chose. Avançant à grand pas vers la cuisine, il prit tout de même la peine de ramasser le livre - Andromaque - que son amie revenue de la plage venait de laisser tomber d’un air halluciné (houlà, il allait falloir lui demander ce qu’elle avait celle-là). Enfin, il arrive devant sa sœur, écroulée dans la cuisine, excessive comme toujours. Il congédie courtoisement mais fermement les quelques curieux réunis, qui se sauvent à la manière d’un essaim, et regarde posément sa sœur, avec cet air qu’il possède depuis toujours, cet air attentif, conscient de l’autre, calme. Patiemment, il l’écoute s’étrangler dans ses explications incohérentes - comme toujours – tout en la fixant de cet air imperturbable. Et petit à petit, elle se calme. La voilà silencieuse d’ailleurs. Toujours rouge et embuée de larmes, mais calmée. Après ce court silence inattendu, elle s’excuse, honteusement ; et avec un soupir indulgent, il la prend dans ses bras. Aaah, elle changera jamais. Mais bon, il l’aimait, alors soit. INTJ. Absorbée par la scène, elle tire sur sa cigarette avec une mine étudiée. Elle commente à son voisin, mondaine. Etonnante cette fratrie non ? Un sérieux contraste entre ce frère si calme et maîtrisé et cette sœur détonant à la moindre étincelle. En tout cas, charmant d’avoir ainsi proposé leur maison pour ces vacances. Elle jette un œil à son voisin, qui fume toujours avec un air morose. Ah, c’était loin d’être une lumière ce coco. Crâne, elle écendre sa cigarette, rejette ses cheveux, et fait mine de scruter les groupes de son regard le plus perspicace. D’un ton faussement badin, elle évoque ce curieux exalté qui venait de les gratifier de sa surprenante… chorégraphie ? Elle rit fraîchement, ou plutôt froidement. Un pauvre bonhomme n’est-ce pas, ridicule mais il ne s’en rend pas compte. Son voisin acquiesce avec torpeur. Houlà, clairement pas brillant le coco. Elle continue, fière de l’attention qu’elle vient de capter. Sidérant, l’épisode tout à l’heure sur la plage. Il faisait moins le fier, l’étalon, quand l’autre le tourna en ridicule, n’est-ce pas ? Et puis, toujours collé à ce… clown. Ah, un beau duo ces deux cocos ! L’un sort une plaisanterie des plus prévisibles, et voilà l’autre rugissant de ce rire si insupportable… Ostentatoire, sans nul doute, si il voulait son avis. Avec son rire, il cherchait à attirer l’attention, c’était d’un vulgaire… Elle ralluma une autre cigarette, épiant ce voisin. Oui, à travers ce regard éteint, c’était bien de l’attention qu’elle cernait. Satisfaite, elle reparti de plus belle, sur ce ton léger et maîtrisé. Elle était experte, et elle adorait ça : surplomber la conversation. Surplomber les gens. ISTJ. Bon sang. Qu’elle était conne. Elle ne comprenait vraiment rien… A commencer par lui tiens. Sa main au feu, elle était convaincue qu’il était passionné par ses babillages… Alors qu’il baignait dans un mélange d’effarement, de dégoût et d’abattement. Bon, à sa décharge il n’était pas réputé pour ses mines expressives… « t’es blasé ! » plaisantaient systématiquement ses deux amis. Ah, oui, parce que le duo qu’elle était en train de décrire était un trio, en fait, mais ça semblait lui être passé au-dessus de la tête… Il était sidéré par les platitudes qu’elle sortait complaisamment. Elle qui était la première à rire après son ami et à chercher frénétiquement son regard d’ailleurs… Mais elle avait l’air pleinement satisfaite de ses observations, qu’elle devait juger pertinentes. Bon sang. Il ne put s’empêcher de lâcher un soupir excédé lorsqu’elle entama une analyse particulièrement vide de leurs psychologies de séduction. Elle s’interrompit aussitôt, non pas surprise, mais carrément choquée. C’était peut-être l’occasion de s’enfuir. En parfait goujat, il marmonna une excuse des plus bidons, et écrasa rapidement son mégot dans le cendrier. Mains dans les poches, il s’éloigna de la terrasse. Enfin un peu d’air ! Il allait rentrer, le soleil était en train de tomber. Puis, voyant qui arrivait, il se crispe. Oh bon sang, pitié, pas elle… ENFJ. Peut-être que lui voudrait bien ?! Elle lui demande, joyeusement. Il grommela son refus sur un ton irrité, puis s’esquiva aussitôt, la laissant toute déconcertée. Songeuse, elle lui emboîta le pas vers la maison… A la table peut-être ? Un haussement de sourcil, une invective et un sourire indulgent lui répondirent simplement. Eux non-plus ne voulaient pas… Dans la cuisine ?! On lui dit sèchement que, non, là c’est pas le moment. Doucement, l’inquiétude monte… Tiens, ils rient là-bas, peut-être que ? Un rire grandiose suivit par les autres la congédie, assez brutalement, et lui fait l’effet d’une gifle. Déstabilisée, elle continue d’errer dans la maison… Et elle, la rigolote, elle veut bien non ? Dérision et moqueries… Ah, très bien… La solitude se fait pesante, menaçante, comme un nuage orageux. Le grand alors ? Il était toujours d’accord ! Il ricane. Et se détourne. La petite, la gentille même, lui assène durement son refus, on dirait qu’elle a pleuré… Est-ce que… « Dégage ! ». Choquée par cette invective brutale, ce qui lui restait de son enthousiasme vacillant s’effondre… C’en est fini… La voilà anéantie. La peine, délivrée, se déverse maintenant en elle. Dépassée, elle se traîne tristement jusqu’au jardin, où le soleil s’enfonce invariablement. Abandonnée… Entourée, mais seule. L’autre exalté dormait toujours dans l’herbe, avec son sourire béat… Juste à côté de lui s’est assise la frêle aux cheveux noirs, qui a passé la journée seule à lire, et reste immobile, fixe l’astre disparaissant… Lourdement, elle se laisse tomber à côté d’elle. Et sans un mot, toute à leur morosité, elles attendent. ESTJ. Fallait manger là, merde. Les deux sursautent fortement, et se retournent, ahuries. Bah putain, c’est quoi ces mines de déterrées ? Il éclate de rire. Elles rougissent, et baissent la tête, vexée, avec une telle synchronisation qu’il en rit de plus belle. Mais déjà, en deux pas, le voilà à côté d’elles, souriant d’un air bienveillant. Bon, qu’est-ce qu’il leur arrivait aux cocottes alors ? Elles hésitent. C’est bon, merde, il va pas les bouffer. La frêle le fixe un peu craintivement, puis enfin s’explique, avec confusion, en cherchant ses mots, … Pendant de longues minutes, il l’écoute sans rien dire, tout comme sa voisine. Enfin, elle termine. Elle le regarde désespérée, appréhendant sa réponse. Lui fixe l’herbe, absorbé, en tailleurs, fait tourner sa langue contre sa joue… puis soudain lui explique. Calmement. Clairement. Ses mots percutent, font sens. Méthodiquement, il réorganise le chaos que s’est construit la frêle demoiselle. D’une formulation décidée, il écarte le doute, dissipe les ombres. En toute simplicité, il fait disparaître les affres, et jette à bas les tourments. Sans interruption, sans faiblir, et pourtant humblement, il devient champion. Quand il termine finalement son discours, le soleil s’est couché. Les étoiles ont eu le temps d’apparaître. Les yeux clos, l’endormi laissa échapper une fraîche exclamation de joie, perdu dans quelque rêve coloré. Les deux demoiselles dévisagent leur sauveur, abasourdies. Bon, elles avaient compris où il voulait en venir, ça allait ? Il avait p’têtre pas été assez clair… ? En déglutissant, elle lui répond que non, c’était très bien. Parfait alors ! Bon, et toi alors, qu’est ce qui ne va pas ? C’est quoi ton coup de blues ? …Oh, elle ? Euh, non, ça irait… Ça allait mieux maintenant. Beaucoup mieux. Rayonnant, il se relève, essuie doucement la terre sur son pantalon, et les pria gentiment de réveiller leur camarade. Il était temps de rejoindre les autres, ils avaient sans doute plein de choses à raconter. Parce que ç’avait été une sacrée journée non ?
- Auto-critique. ATTENTION spoilers (à lire avant ou après votre critique) :
Bon, point essentiel, j'ai écrit ce texte juste avant mon entrée en prépa lettre... Je m'étais donc gavé de littérature et d'étymologies... Ce qui explique le lexique souvent très (trop) affecté : j'avais appris plein de mots rares ou désuets pendant l'été, et je mourrais d'envie de les ressusciter... d'où une utilisation souvent excessive ou répétée de termes rares >.< (coucou !). D'où plusieurs fausses notes, le ton ou le registre de langue faisant, parfois, un brusque saut vers le haut... ce qui crée une étrange incongruité, quand on se réfère au franc parler de certains personnages (=l'ISTJ). Mais bon, je n'ai pas retouché le texte, j'aime plutôt ce défaut finalement, même s'il est la cause de discordances, et d'un manque d'accessibilité peut-être élitiste du vocabulaire :/ (wiktionnaire peut aider de temps à autres :/ ). Je suis pas vraiment content de certains passages... l'excipit un peu niais, l'ISTJ qui ressemble trop à l'ISFJ et qui manque de réelle unité ou crédibilité, l'ENFP partisan (je ne pouvais pas me résoudre à casser complètement mon type... donc j'ai donné la description d'un ENFP en pleine exaltation/élation, certes à côté de la plaque et arrogant, mais toujours valorisé), l'INFP dont le style descriptif s'isole trop par rapport aux 15 autres types (quoique, c'est l'intro, donc ça peut se justifier...). Sinon, je suis satisfait de la façon dont s'enchaîne les "scènes", que j'estime fluide, et de l'unité organique que j'ai créée entre chaque personnage, avec des renvois à chacun d'entre eux, ou aux événements passés, ce qui reflète à mon sens les rapports et la réalité humaine, qui n'ont rien d'exclusifs ou de strictement particuliers. Donc une cohérence entre ce que j'ai écrit et ce que je pense, ce qui est ce que je visais.
Voiloù, je suis curieux d'entendre vos retours, enjaillez-vous bien j'espère . |
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