Je ne suis pas ENFP (je peux témoigner quand même comme partie civile ?
), mais de ce que je connais de ce profil, ils sont effectivement du genre à ne jamais se décider complètement pour quoi que ce soit. J'ai l'impression que les ENFP voudraient lire toutes les pages d'un livre EN MÊME TEMPS au lieu de les tourner les unes après les autres... Ça leur donne un côté "poule sans tête" qui les fait courir partout à la fois et les épuise.
Alors voici la formule magique qui fonctionne pour moi, en rationnelle INTP que je suis. À toi de voir si ça fait sonner une cloche (comme on dit ici, au Québec)
"Laisse vivre ce qui doit vivre, laisse mourir ce qui doit mourir"
Laisse vivre ce qui doit vivre :Un ami ENFP m'a déjà dit qu'il était du genre à saboter plus ou moins consciemment les choses qui lui arrivaient dans la vie, histoire de se mettre lui-même en danger (autant pour le défi que pas simple peur). Ok, c'est effectivement stimulant pour le cerveau qui doit alors trouver des solutions pour s'en sortir, mais c'est épuisant de vivre en permanence sur le fil du rasoir, et de contrebalancer par automatisme dès qu'une direction commence à s'ouvrir. Un pas en avant, un pas en arrière, un pas en avant, un pas en arrière... Ça fait pas beaucoup avancer le schmilblick, tout ça !
Il faut donc savoir décider si les choses qui nous arrivent dans la vie sans qu'on les ait provoquées valent la peine d'être creusées ou pas. Ne pas attendre que la vie décide, mais le faire soi-même, et, une fois la décision prise, s'impliquer en conséquence pour aller jusqu'au bout. Et pour les choses qui nous tiennent à coeur, il faut aussi se donner les moyens de les faire naître et s'épanouir, sans attendre éternellement "le bon moment". Il n'y a jamais vraiment de bon moment, en revanche s'il y a la volonté, tout est possible... Le tout est de décider de laisser vivre ce qui en vaut la peine.
Laisse mourir ce qui doit mourir :Ça, c'est valable par exemple pour les relations amoureuses, avec parfois un nombre incalculable d'ex qui restent dans les environs de l'ENFP et deviennent des amies (ou des relations en demi-teinte pas claires), parce que généralement l'ENFP redoute l'échec, voudrait que tout soit merveilleux dans le meilleur des mondes (c'est un idéaliste, n'oublions pas !), donc l'histoire ne doit jamais s'achever complètement (ça serait considéré comme un échec), mais évoluer vers une belle amitié pour montrer que, finalement, tout va très bien madame la marquise...
C'est une une idée très noble en soi, mais pas toujours très réaliste... et ce n'est, selon mon avis d'INTP, pas très sain non plus, surtout quand c'est systématique. En ce qui me concerne, j'ai beaucoup plus de facilité à terminer une histoire : je l'analyse, je la décortique, je décide d'en retenir les bons souvenirs, je reconnais qu'elle m'a apporté ci ou ça. Une fois que c'est fait, c'est bon, je peux passer à autre chose (je lis une page, je la tourne, puis j'en lis une autre... mais pas toutes en même temps !). Quand les choses sont finies, elles sont finies, c'est tout. La notion de "fin" ou de "mort" ne doit pas être considérée comme quelque chose de négatif et ne doit pas être évitée : elle fait partie du cycle, elle est nécessaire pour permettre à d'autres choses de renaître. Donc, il faut se décider : laisser mourir ce qui doit mourir, et pour de bon.
C'est aussi valable pour n'importe quelle situation. Si un boulot ou une situation ne plaît pas à l'ENFP, il va quand même l'endurer un bon bout de temps, en hésitant à partir de lui-même ou à instaurer un changement pour rectifier le problème. Un de mes amis ENFP parlait beaucoup de "vie manquée", en ce sens qu'on n'oserait jamais prendre LA décision qui ferait tout basculer (vers une vie plus conforme à son idéal, à ce qui serait vraiment bon pour nous) et qu'on se contenterait de vivre ce qu'on a actuellement, même si c'est insatisfaisant. Je pense que mon ami ne parlait pas de "vie manquée" sans arrière-pensée pour lui-même... Il se demandait souvent ce qu'il foutait dans sa propre vie, rêvant d'autre chose, mais avec trop de mauvaises excuses un peu floues qui l'empêchaient d'instaurer ce changement, de terminer un cycle pour en commencer un autre.
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Tu peux donc effectivement décider toi-même de ressentir une joie immense à bâtir un dossier d'appel d'offre... Il suffit de trouver les arguments qui vont rendre ton dossier irrésistible (ou au moins supportable
)
Solution 1 : ton dossier t'emmerde profondément MAIS il va te permettre : de faire des sous pour t'acheter une nouvelle guitare/voiture/etc - de tester tes capacités intellectuelles à démêler un projet du type "pelote de laine emmêlée" (et toi seul est capable de le faire, et en plus tout le monde t'en sera à jamais reconnaissant) - de faire les yeux doux à la jolie cliente qui va avec le dossier en question (oui, oui, ça peut être un excellent motivant !
) - de te prouver à toi-même que tu es capable de monter un dossier en béton armé parce que tu es plus intelligent que tes collègues et tes boss réunis
... et pleins d'autres raisons.
Solution 2 : ton dossier t'emmerde profondément, d'ailleurs ton boulot aussi, et tiens, au fait, qu'est-ce qui te fait tripper comme boulot et qui serait viable pour ta situation actuelle ? Ah, et tiens, si tu allais mettre ton CV à jour et chercher autre chose ?...
Et si tu sais pas par où commencer, si tu allais demander à d'autres personnes qui ont déjà fait un changement drastique de carrière comment elles s'y sont prises ?... et plein d'autres possibilités.
En fait, il n'y a que des solutions, dans la vie, c'est juste une question de point de vue !
Mais trouver une solution, ça signifie définir les contours du problème, et pour ça il faut juger de la situation et c'est ce qui fait souvent défaut aux ENFP. Il faut donc laisser un peu de côté le F, et faire un peu plus fonctionner le T : le rationnel et la logique, ça rend les choses plus concrètes, et donc plus faciles à étudier/manipuler et à modifier
Ouais, ouais, je sais, ça a l'air facile à dire comme ça, mais... ça marche, en fait ! Même quand on est dans une situation insupportable, ça peut devenir nettement moins lourd à partir du moment où on a décidé consciemment qu'on allait l'endurer pour une raison bien précise, par exemple... Encore une fois, le tout est de savoir décider (et donc juger)
La difficulté pour un ENFP consiste donc à arrêter son opinion sur quelque chose, à cesser d'être flottant en envisageant tout et son contraire en même temps. Si ça peut le rassurer, il ne doit pas oublier non plus qu'une décision n'est jamais absolument finale, et qu'on peut toujours en changer plus tard, donc on ne craint rien à décider de quelque chose... Par contre, on gagne à juger, décider et trier, ça permet de faire du ménage dans sa vie (sur plein de sujets !), de gaspiller moins d'énergie, et donc de pouvoir mieux se concentrer sur les points vraiment importants