Bonjour à tous, j'aurai bientôt 40 ans et je viens de découvrir, il y a quelques mois, que j'étais INFP. Mieux vaut tard que jamais. J'ai enfin compris pourquoi je me sentais bizarre, différente, depuis toujours. J'avais sûrement un "bagage" INFP de façon innée, mais mon enfance n'a fait que renforcer mes traits de caractère. J'étais une enfant effacée, réservée, craintive, jusqu'à une dizaine d'années, je vivais dans un environnement familial difficile avec un père tyrannique et violent. Je me réfugiais dans les livres, le dessin, les rêves. Adolescente, je rêvais de poursuivre des études artistiques, mais mon entourage (maman et professeurs) m'en ont dissuadée. Je ne me sentais pas bien dans ma peau, je ne savais pas ce que je voulais, je m'intéressais à beaucoup de choses, je ne savais pas vers quoi me diriger. Bref, j'ai fait un BTS en secrétariat de direction et puis, j'ai commencé à travailler. Une boîte, puis une autre. Je me plaisais plutôt bien au boulot, j'ai travaillé dans des entreprises où j'avais beaucoup de contacts à l'international, c'était amusant et enrichissant. J'aime parler des langues étrangères et dans ces postes, j'en avais la possibilité. Je ne me posais pas trop de questions.

Au fil des années, j'ai de plus en plus lu, je me suis de plus en plus intéressée au monde, à d'autres cultures. A 24 ans, j'ai découvert le yoga, qui fut sans doute ma première ouverture à la spiritualité. A 25 ans, j'ai commencé à faire du zazen, je me suis intéressée à la sophrologie. Je suis partie 2 ans en Amérique du Sud, je suis revenue en Europe avec mon mari sud-américain. Cela fut extrêmement difficile pour lui. Il a accepté de quitter sa vie, sa famille, ses amis, son travail, sa culture pour me suivre. Je voulais rentrer en Europe car je devenais folle à l'idée qu'il arrive quelque chose à ma mère, qui vit seule, alors que j'étais à 12.000 km de là. Je me sens extrêmement responsable et redevable à ma mère, car j'ai vu tout ce qu'elle a enduré pour pouvoir m'élever, combien elle s'est sacrifiée pour que je ne manque de rien.

Fille unique, j'ai toujours eu de bonnes copines à l'école et par la suite, cela est devenu de plus en plus difficile. Autant avant mes 30 ans, j'arrivais encore à faire semblant, à faire des efforts pour paraître socialement normale, faire comme tout le monde, autant après, j'ai décidé de suivre mon instinct. Je dois avouer qu'à près de 40 ans, je n'ai pas d'amis. J'ai des connaissances, mais pas d'amis. Je n'arrive pas à faire semblant, j'ai du mal avec les gens qui ne partagent pas mes valeurs, quand je rencontre une personne, je ressens très vite si ça va "coller" entre nous et si mon intuition me dit que non, je ne vais pas plus loin...

J'ai retrouvé un boulot il y a 10 ans, à mon retour d'Amérique du Sud. Un job administratif, avec beaucoup de coordination et comme c'était une petite structure, j'ai eu l'occasion d'y développer d'autres compétences : je m'occupais de la communication, de l'organisation d'événements, je travaillais de façon autonome et ponctuellement je participais à des projets avec d'autres. J'aimais beaucoup ce job et j'avais un petit groupe de collègues avec qui je m'entendais très bien.
Malheureusement, cette structure est sur le point de fermer. Mes meilleurs collègues sont partis il y a 6 mois, ils ont rejoint une autre entité du Groupe où ils se sont retrouvés. De mon côté, j'ai rejoint une toute autre entité, un nouveau poste où l'ambiance est très différente de ce que j'ai connu. Compétition, tensions, conflits, ambiance négative, pas de discussions culturelles, pas d'ouverture d'esprit. Par ailleurs, mes collègues ne m'ont pas du tout aidée à m'intégrer. Il n'y a pas eu de partage d'informations : j'ai dû me débrouiller pour tout. J'ai été mise à l'épreuve et le suis toujours. Je souffre beaucoup de cette situation. Car en plus d'une mauvaise ambiance, ce job ne m'apporte rien. Il n'y a rien de créatif dans mon métier actuel. Rien de rien. Pas de valeur, pas de sens. Pourquoi j'ai postulé ? Parce que c'est la seule opportunité que j'ai vue d'assurer ma sécurité d'emploi. Mon mari est artiste, ses revenus sont très variables. C'est moi qui ai le seul revenu fixe du ménage et nous avons une fille à élever. voilà pourquoi j'ai postulé.

Mais je souffre, beaucoup. Je suis en pleine dépression. J'aimerais reprendre des études, mais cela voudrait dire plus aucun revenu et je ne peux pas me le permettre. Je cherche un autre job, pour l'instant sans succès. Je ne peux pas démissionner, sinon je n'aurai plus aucun revenu et pas de droit aux allocations de chômage. Je me sens coincée. Depuis 2 mois, j'ai de vives douleurs aux lombaires et une sciatique. Je pense avoir une hernie discale.

Je ne sais que faire. J'ai envie de changer de vie professionnelle. Je ne peux continuer à effectuer un travail qui ne correspond pas à mes valeurs et où je ne peux pas exprimer mes compétences. Je pense que je commence aussi à agacer mon conjoint car je suis sûrement invivable avec mes questions existentielles, ma tristesse et ma confusion.

Je viens ici pour rencontrer d'autres INFP. Le fait de savoir qu'il y a d'autres personnes qui ressentent les choses et perçoivent le monde comme moi m'aide déjà beaucoup. Merci à ceux et celles qui m'auront lue. Au plaisir de lire vos témoignages et vos messages.

Salut à toi Poisonivy

Si tu souffres de dépression, tu peux consulter un psy ou te tourner vers un médecin du travail.

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Mais enfin fuuuuck !!!
ce sont les différences qui rendent les gens intéressants, cultivez ça, éclosez de vos couleurs, au lieu de se retenir et souffrir.

Mouais... bienvenue....

Une question ou deux que j'espere relativement acceptable.

Tu dis ne pas pouvoir faire semblant avec les gens ne partageant pas tes valeurs, soit... t'es pas la seule... et c'est loin d'être un style de l'INFP (au contraire je trouve en fait ... les INFP que je connais sont très coulants).
Par contre qu'en est il des gens possédant les mêmes valeurs que toi ? Tu n'en parles pas, et je n'arrive pas à croire que tu n'en croises pas.
Ton mari a toutes les mêmes valeurs que toi ? Au vu des cultures, cela semble étrange.

Tu ne peux pas ne pas travailler, et tu peux difficilement trouver mieux pour le moment, pourquoi ne pas positiver et penser ton job comme un job alimentaire : 9H/17H, puis je rentre chez moi faire ce que j'aime avec ceux que j'aime ?
Qu'en penses tu ? (mon job actuel est loin d'être jouissif, mais comporte des avantages, et se focaliser dessus fait mieux passer la pilule...)

Dernière question,

Citation :

je ressens très vite si ça va "coller" entre nous et si mon intuition me dit que non, je ne vais pas plus loin...

En 40 ans, tu n'as jamais accepté l'aventure de tester ? Je t'avoue être surpris, comment sais tu si c'est vrai dans ce cas ? (désolé, cette question me triture toujours )


   

Citation :

Mais enfin fuuuuck !!!
   ce sont les différences qui rendent les gens intéressants, cultivez ça, éclosez de vos couleurs, au lieu de se retenir et souffrir.

Lauter, je crois que c'est un des premiers messages que je lis de toi que j'apprécie a 100%

Je m'avance un peu :
L'argent n'a aucune importance, tu as un toit, tu manges à ta faim, tu peux boire quand il te plait, ...

Accepte ta situation, n'ait aucun regret, n'ait aucun remords.

Ensuite pense à ce que tu veux faire, ce qui te plait, tes rêves.

Écoute le monde, avec Ne tu devrais pouvoir voir les opportunités.

L'ordre est important.



Ayant vécu une période similaire à la tienne il y a de ça 1 an, J'ai fini par trouver ce qui me plait. Désormais, je vis ma vie de famille, je fais mon taf, et quand j'en ai l'opportunité je fais ce qui me plait.

La vie est belle et magique.

Citation :

Sinon, si je devais répondre à sa place Dorloth, je dirai que personne ne vit la chose de la même manière, certaines personnes accepterons plus facilement de travailler pour se nourrir que d'autres. C'est pas forcément quelque chose sur lequel on à beaucoup de contrôle. Par exemple : une situation en soi ne fait pas peur, cependant une personne peu éprouvé de la peur, et une autre non dans celle-ci. Autrement dit, ça dépend des individus, de leur sensibilité, de leur vécus. Je sais pas si je suis très clair.

Non tu n'es pas vraiment clair, puis un peu à coté selon moi.

Elle explique elle même ne pas pouvoir quitter son job car c'est un besoin alimentaire, alors au lieu de déprimer de l'obligation du job, penser positivement que ce job ne sert qu'a nourrir et qu'on se focalise sur le reste permet d'éviter cela, quel intérêt de pleurer sur son sort ?

Bienvenue Poisonivy,

Je n'ai pas ton âge donc je tente des conseils au hasard... Comme tu dois le savoir encore mieux que nous, la vie dépend beaucoup de la façon dont on la perçoit: le fait de rester raisonnablement positive (au niveau de l'énergie, du sentiment) est une question de respect de soi-même. Je rejoins donc Dorloth...

Si ça peut t'aider, Jung parle de la dépression comme un effondrement nerveux souvent nécessaire et salutaire pour l'évolution personnelle. Il faut accepter intérieurement ce passage où la psyché se restructure un peu d'elle-même en brassant de nouveaux contenus qui jusque là n'étaient pas significatifs (inconscient), le tout malgré le moi qui se noie un peu. Il faut accepter notamment que les souvenirs du passé (ou, le cas échéant, les idées noires du futur, qui sont tissées de la même matière) ont toujours un autre sens dans le présent de la remémoration, qu'au moment des faits réels. Il ne faut donc pas se laisser accabler par le passé (tendance courante de l'identité introvertie) mais te percevoir toi-même comme une personne ayant sa représentation personnelle, relative, de ton identité, mais sujette à des mécanismes collectifs naturels qui la dépassent.

Voilà, peut-être que ça t'inspirera !

Bienvenue sur ce forum, "compatriote".

Spoiler:

Je vois que tu traverses des problèmes. Allons bon. Les obstacles existent pour nous fortifier. Accroche-toi. Si cela va mal, cela ne peut qu'aller mieux. Keep going !




NB : +1(00,000,000) à Lauterwasser pour son message.

S'apitoyer sur soi et être en dépression sont deux choses qui n'ont pas de commune mesure.

Se forcer sur un boulot alimentaire ça peut se vivre comme une torture, le mépris de soi, le sentiment de foutre sa vie en l'air.
Sans parler du burn-out (et du harcèlement moral, pas si rare et bien subtil) qui donne exactement les symptômes dépressions, somatisations, angoisses... et qui touche particulièrement les personnes aimant s'investir dans leur travail. Renseigne-toi, tu vas trouver des réponses.
Si c'est le cas, la première étape c'est voir un médecin pour éviter de s'enfoncer.

La dépression est une remise en cause salutaire peut-être oui... quand on s'en sort !

Et j'ajoute qu'on ne démissionne plus, c'est démodé ^^.
On va voir son patron et on lui dit qu'on veut un CIF (si tu as gardé ton ancienneté professionnelle) :

http://www.lexpress.fr/emploi/formation/quel-salaire-touche-t-on-pendant-la-duree-du-cif_1316490.html

Ou une rupture conventionnelle, qui te laisse tes droits exactement comme un licenciement.

Ou tu fais le bel arrêt maladie ...

bonjour et merci à tous ceux qui m'ont répondu. Selhermine, je suis en Belgique : chez nous, la rupture conventionnelle est assimilée à une démission et n'ouvre aucun droit aux assedics. idem pour le DIF : ce système n'existe pas en Belgique. merci en tout cas de m'avoir donné des pistes. bonne continuation à tous.