Je me méfie toujours de l'opposition que l'on cultive entre la science et la religion.
La religion a échoué dans sa tentative de décrire le monde et, son origine, ainsi que comme outil pour se le représenter. Elle a pu échouer également sur le plan socialo-politique (guerre, conflits...); et encore "l'échec" est relatif, car elle a participé activement à la formation structurelle des sociétés, formant en partie leur identité, comme socle moral et culturel. Ce qui est extraordinaire à constater. Les religions, qu'elles soient monothéistes, polythéistes, panthéistes, comme toutes les constructions mythologiques et symboliques, spont constitutives des sociétés, qu'elles soient "vraies" ou "fausses" n'est pas si important au fond. Même lorsque les régimes politiques mettent la religion au second plan, on remplace les symboles, on sacralise autrement. Le nationalisme. en est un, qui peut d'ailleurs se mélanger allégrement avec des aspects religieux, se mystifier largement. Même sans parler de nationalisme, on vit par ailleurs dans un pays au symbolisme républicain assez fort.
Dans cette combinaison de représentation politico-religieuse, la France, notamment d'ancien régime, était considérée comme la "fille ainée de l'église".  On peut aussi chercher à fondre un culte religieux dans un système politique par des biais "artificiels" comme avec la théophilanthropie pendant la Révolution française (culte de l'être suprême), qui n'a pas duré longtemps.
Même lorsqu'un état veut liquider la religion, ça ne fonctionne pas forcément. Elle persiste. En URSS, 57% de la population se dit encore croyante lors d'un recensement interdit en 1937, alors que les religions sont interdites.

Enfin bref, les religions en disent long sur les sociétés par leur leg culturel et moral. Elles influencent même les plus athées d'entre nous...

Et réduire la science a des simples considérations de faits "observables" par des biais directs ou par des mécanismes expérimentaux est limité je trouve. Ça effacerait toute la science théorique et spéculative, comme en cosmologie. Je crois que l'on peut être attaché à la science et avoir une vie spirituelle riche. Rien que le fait de contempler seul les étoiles, allongé sur l'herbe, c'est presque vivre une expérience métaphysique je trouve. C'est être en contact visuellement avec le cosmos, c'est se fondre "mentalement" avec lui, tout en restant très rationnel.

Sinon, les religions n'ont pas le monopole de dieu, heureusement ! Je ne comprends pas comment on peut être athée avec pour seul motif la science et la raison parce qu'elles effacent ce que la religion a tenté d'expliquer, comme je ne comprends pas non plus comment on peut être croyant avec comme seul horizon l'obédience d'une religion révélée.
Je ne suis pour ma part ni croyant ni vraiment athée, plutôt agnostique.  J'ai du mal à concevoir un univers "désincarné" et purement chaotique. À partir du moment ou quelque chose existe, c'est que les éléments qui ont contribué à son existence se sont formés pour constituer ce "quelque chose", dans une mécanique cohérente. C'est cette cohérence physique et mathématique de la matière, de la formation des étoiles, de l’apparition de la vie et du reste, qui me font penser que l'existence d'un élément (peut importe lequel) répond a des critères précis et ordonnés, pouvant éventuellement être le fruit d'un accomplissement de l'univers par une action autoréalisatrice. Si les règles de l'univers n'étaient pas parfaites, il n'existerait pas. Ce qui ne "fonctionne" pas ne peut exister ou évoluer. Un univers non harmonieux n'aurait pas "survécu", il n'aurait même pas été engendré, du fait de son imperfection initial. Ça ne suffit pas à considérer pour moi que le divin existe forcement sous une forme, mais à mes yeux le nihilisme "bute" à ce niveau.
Après on va me parler de probabilité et de hasard amenant une situation (comme l'apparition de la vie par exemple) sur des échelles de temps très longs, mais le fait même qu'un système propose une possibilité, c'est qu'il contenait déjà en lui-même les jalons, les germes de cette réalité potentielle. La prédisposition de quelque chose est pour moi l'expression d'un futur en partie répondant à une certaine dynamique et à un sens. Ça ne veut pas dire nécessairement "Dieu", mais quelque chose de non définissable à l'origine de cette cohérence.
Après, il est plus difficile de concevoir ce "divin" hypothétique...est-il hors de l'univers ? (Dieu au-dessus du monde, transcendant)  Est-il l'univers lui-même ? (immanent) s'incarne-t-il dans celui qui a conscience de cet univers ? (l'homme fils de dieu, ou dieu en l'homme)