Je voudrais revenir sur les cas de dépression et comment se manifestent les fonctions cognitives selon qu'il s'agisse d'une décompensation de type névrotique ou psychotique. En clair, comment les fonctions entrent en jeu dans le phénomène de la dépression ?
Répondre à cette question nécessite de se mettre d'accord sur la définition du ça et du surmoi d'après les fonctions ou non, et c'est là que je fais appel à vous.
Pour commencer, on sait comment le ça et le surmoi se comportent dans chaque type de décompression.
Voir le tableau ci-dessous.
https://www.pinterest.fr/pin/235102043025442033/
Mais tout dépend ensuite comment l'on définit ces notions avec les fonctions.
Je vois personnellement deux manières de faire.
La première, peu probable mais tentante, est de corréler le ça aux fonctions de perception extravertie Se et Ne. Elles ont en effet des caractéristiques que l'on pourrait rapprocher du ça. Et les fonctions de jugement introverti Fi et Ti au surmoi.
La deuxième, qui bénéficie d'appartenir au modèle du blocA en socionique, est d'associer le ça au bloc de fonction correspondant à l' "id" en socionique. Et le surmoi au bloc "super ego". Il y aurait ainsi non pas une mais deux fonctions par bloc et leur nature comme leur orientation dépendrait du type, de leur place dans la structure, plutôt que d'une association fixe.
Exemple avec l'INTP (noté INTj en socionique, ou Logic Intuitive Introvert) :
https://www.sociotype.com/socionics/types/LII-INTj/
Ses fonctions du bloc surmoi (noté super ego) sont :
Fi et Se.
Tandis que ses fonctions du bloc ça (noté id) sont :
Te et Ni.
A partir de là, on pourrait effectuer un travail pour comprendre analytiquement ce qui se passe dans chaque type de décompensation.
Le type INTP névrosé dans un premier temps refoulerait ainsi Fi et Se, son ça, à l'aide de Te et Ni, son surmoi (un mécanisme de défense ?). Puis, le refoulement étant mis en échec, ça crée la névrose. Et BAM ! Ca fait du cho...Heu ça fait que Fi et Se ressortent comme des petits diablotins qu'ils sont. Donc j'imagine un discours conscient de son état, mais aux tonalités inhabituellement existentielles et avec divers passages à l'acte imaginés. Mais on reste dans le réel, pas de délire ou hallucinations. C'est une décompensation de type névrose et il vaut mieux un bon psy plutôt qu'une tonne de médicaments.
Maintenant, l'INTP qui psychote, ça serait différent. Il ne va pas refouler Te et Ni tout de suite, et il va même se mettre au service de son ça dans un premier temps (tel mécanisme de défense en place entre en jeu). Puis pffiouff la forclusion de la réalité échoue et donne la psychose. Le sujet , alors là j'ai un doute (avis aux élèves en psycho) va encore plus se rattacher à son ça ou à son surmoi (lequel ?) ce qui produit une décompensation de type psychotique. En gros, l'INTP a perdu pied avec la réalité et n'a pas conscience de sa maladie. En tout cas, un psychiatre pourra lui prescrire des médicaments type neuroleptique pour calmer les délires ou hallucinations s'il y a. Sans quoi j'imagine que le sujet va d'avantage se créer une persona (d'autant plus s'il y a schizophrénie) avec Fi et Se ? Qu'en dites vous ?
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"Scélérat! Que l'on ne juge point de ta provenance mais la direction de ton geste!"
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"Que vaut-il mieux? Démarrer stupide dans une société intelligente, ou intelligent dans une société insensée?"
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