Une occupation amusante (selon moi).

Mékeskcé sa?

Wikipédia a écrit:

Le lipogramme (substantif masculin), du grec leipogrammatikos, de leipein (« enlever, laisser ») et gramma (« lettre ») : « à qui il manque une lettre », est une figure de style oulipienne (ou une contrainte) qui consiste à produire un texte d’où sont délibérément exclues certaines lettres de l’alphabet. La notion a été inventée au sein de l’Oulipo mais le terme définit précisément un genre de texte et non une figure, bien que Georges Perec ait proposé de nommer le procédé stylistique la liponomie. Le lipogramme est un jeu de mots proche de ses variantes oulipiennes comme le tautogramme.

Toute la difficulté réside dans la lettre que l’on choisit de supprimer et dans la longueur du texte

Mé sésupère !

_______________________

Allez, j'en poste un pour commencer.
Sans E, le corbeau et le renard :

Pioupiou, animal plutôt joli mais arrogant tint un Gouda. Du haut du tronc, assit, scrutant au loin, il paradait. Pas trop vif, vantard, il riait fort sans vrai public pour ouïr son plaisir. Il allait jouir d'un doux hasard.
Goupil, passant par-là flaira un doux parfum sortant du bois. « J’voudrais lui saisir, l’avoir pour moi ». Voici sa vision du profit. L’impur ! Goupil, plutôt malin forma un plan. La faim justifiant l’action, il choisit d’agir par calcul. Sachant Corbi chic fanfaron, il conspira un vil plan visant à voir choir son doux butin.
Ainsi, l'animal au poil roux flatta à foison puis fit illusion. PAM, pour lui tomba d'un coup un Gouda odorant. Au vol il fut saisi. Voici un gain plaisant pour Goupil. Suffisant, il sourit à son ami.
Corbi, bouffon prit, jamais plus chantant n'aura vision d’un Gouda mourir ainsi.

Aldéa a écrit:

Une occupation amusante (selon moi).

Cet avis est partagé ! Cette idée me semble très intéressante. Divertissante et fascinante, dirais-je même. Excellente initiative, bien chère Aldéa.
Il est nécessaire d'écrire en palabres certes étranges et vieillies, mais révélant la richesse et les mille merveilles de la grammaire française. Les académiciens le répètent : ne les laissez pas dépérir !
Cependant (je me permets cette parenthèse, mais elle me parait adaptée), il est vivement préférable, si la lettre à retirer de ce texte n'est pas le E, de bannir davantage de lettres. En rejeter cinq est évidemment excessif, mais se passer, par exemple, de celle venant après le N et de celle précédant le V (misérable artifice, je sais...) est déjà assez délicat.
Telle est précisément l'expérience créative tentée en ces lignes par grani (bibi), écrivain inexpérimenté, mais bigrement imaginatif !
Finalement assez aisé, cet exercice... je devrais essayer avec certains arrangements difficiles, tels A et I. Je vais achever cette brève tentative et m'atteler à cette tâche dès ce weekend.
D'ici là je prends le large, et laisse méditer paisiblement les génies littéraires hantant ce site. La masse immense d'êtres habitant cette planète attend impatiemment d'assister à cet événement, de regarder jaillir avec brillance et talent le Perec caché en l'âme de ces experts, ces artistes en herbe, ces trapézistes de l'art d'écrire.

Pas besoin d'être Pérec pour s'amuser.

Avec la contrainte du prisonnier.



oiseau noir, carnivore roux

sis en un merisier, un oiseau noir crâne avec un savaron crémeux sans moisissure. un carnivore rusé s'amène avec envie, ses sens enivrés:
-"révérence, sire oiseau ! vous avez une mine à ravir ! une mise noire sans un vice ! un iris si rare ! vrai ! sans insinuer aucune sournoiserie, si son éminence a sa voix aussi aérienne, avouons: vous seriez un summum, en ces zones résineuses !"
ainsi encensé, sire oiseau renonce à sa nécessaire réserve censée sauver ses arrières. mais rêver un air si sonore... vive erreur! son savaron se sauve, s'écrase comme une cerise mûre.
sans surseoir, son vis-à-vis a saisi son menu. son museau susurre au niais insensé:
"une vie avec caresses ne se crée en aucun cas sans nourrir un caresseur. vous ne sauriez vous en exonérer. ceci vous servira à mieux mémoriser une si nécessaire maxime."

ruiné, vaincu, sire oiseau rumine, nie: son avenir ne verra si amère occurrence arriver à nouveau.

Ahaha, Kda y va sans (j)ambages

--------------------

Pour moi, le E revient, toutefois j'omets les trois-plus-une premières lettres. Je réitère le même poème, le thème me réjouit. Et j'y utilise le présent... pourvu qu'il me siée plus que les temps pour hier !  Je tente les rimes, néglige les mètres, vous me permettez ? (je serre mes trente et quelques osselets, en quoi je me jette...)

Le Noirs-serres et le Goupil.

Notre freux, posé sur un hêtre,
Retient un gruyère en son être.
Rouge-poil, entonne, envieux
(Il ne peut en ôter ses yeux) :
"Jolie journée qui vous honore Monsieur !
Vous qui frisez le merveilleux !
Si votre voix, pour être honnête,
N'envie guère plus votre tête,
Vous surprenez Rokh et Sirènes !"
Plume-nuit s'en réjouit, nulle peine,
Et pour lui prouver ses vertus,
Ouvre trop fort, et le trésors s'en fut.
Le roux s'y rue, puis professe : "Sir,
Fuyez qui s'ingénie, vous présente reluire,
Il peut s'enfuir et vous léser ;
Un tel sermon mérite votre met."
L'oiseux et proie, fort irrité,
Promit peu tôt ne plus être tenté.

.

Pas maaal tout ça !

Allez nouvelle variante :
__________________________________

Coucou toi ! Oui, toi ! Arrête ton occupation, et tente cet exercice avec contrainte : écrire un texte entier en retirant tout caractère interne.
Pour être exact, AZERTYUIOP : tout bon. WXCVBN : Itou. Entre : No way ! Tentant, non ?

Par ex. :
Un corbeau tient au bec un brie. Renart au ventre creux erre, aperçoit Corbeau, et en vante tout atour, attiré par cette nourriture puante.
Etonné par ce poète, ce boute-en-train, ce Renart aux beaux yeux, Corbeau écoute, bec entrouvert.
Un vent capricieux en extrait notre brie, vite récupéré par Renart, ravi par cette aubaine.
Pauvre Corbeau... A retenir : ne point trop écouter un beau papoteur.

Cette bizarrerie en écriture te botte ? Bien, à toi ! INTP ou non, ton tour arrive. Prêt(e) ?
Invente ! Innove ! Note ta création, prouve ta bravoure et ton intérêt, n'aie crainte !

__________________________________

Plus dur : sans les lettres des 2ème et 3ème lignes...

Rue. Titi erre. Partie trop tôt.
Territoire peu réputé. Peur. Perte ? Etripée ? Tripotée ? Pire ?
Arrêt. Autre type, autre trottoir. Pirate ? Peut-être.
Porte. Tape. Utopie : zéro retour...
"You-ou !"
Terreur. Pourrait périr !
"Titi ?
- Ou... oui ?"
Répit.
"Arrête ta pitrerie! Yaourt ?"
Erreur ! Pote !
"Zut, Piotr ! Pourriture !
- Papaye ? Potée ? Ou purée ?"
Rire. Youpi ! Appétit. Yaourt. Repue. Et zou ! Retour au terrier.
__________________________________

Aldéa a écrit:

D'un coup, grand maladroit il tomba libérant FC du sort qui la paralysait.

C'est licite ça ?